Real Madrid-Manchester City : Omar Marmoush, le facteur XXL qui ...

14 minutes pour tout changer. Samedi dernier, Omar Marmoush a inscrit trois buts en un temps record (19e, 24e, 33e) pour envoyer Newcastle au tapis en Premier League (victoire 4-0). «J’ai l’impression d’être enfin vraiment arrivé à Manchester City», a confié l’attaquant égyptien après avoir ouvert son compteur au club, qui a misé 75 M€ sur lui pour l’extirper de l’Eintracht Francfort, en Allemagne, cet hiver.

Quatre semaines avant de marquer, une éternité sur la planète football, dont l’impatience n’a d’égal que les sommes mirobolantes qui circulent à chaque mercato. Marmoush était d’autant plus attendu chez des champions d’Angleterre en crise sur tous les plans. L’un des plus grands entraîneurs de l’histoire, Pep Guardiola, n’avait jamais connu de si mauvais résultats et de telles difficultés à faire bien jouer son équipe. «Je pense que même les joueurs nous demandent de recruter» cet hiver, partageait Guardiola en décembre.

Marmoush, l’attaquant ultra-polyvalent

Des renforts, il y en a eu en défense (Vitor Reis, Abdukodir Khusanov) et au milieu (Nico Gonzalez). Mais pour relancer la machine City, 4e de Premier League, au plus mal en Ligue des champions, il fallait un joueur avec de la personnalité, capable de faire basculer des matches que les Skyblues ne maîtrisent plus comme avant. Avec Marmoush, City a trouvé un attaquant d’une polyvalence rare, et dont l’intégration dans la vie de groupe et sur le plan technique ne faisait que peu de doutes.

«C’est quelqu’un qui s’adapte vite et de très flexible, capable d’intégrer différents styles de jeu», expliquait Michael Wimmer, entraîneur adjoint qui a côtoyé Marmoush à Stuttgart (2021-22), au micro de Sky Sports . L’Égyptien de 26 ans a tout pour lui : la vitesse, la conduite de balle, les appels tranchants, la qualité de passe et la finition.

Avant City, il a mis la Bundesliga à ses pieds (15 buts et 9 passes décisives en 17 matches cette saison). «Il peut jouer contre un bloc bas car il a l’habileté technique pour combiner dans les petits espaces, mais il convient aussi à un jeu intense et fait de contre-attaques de par sa rapidité et son dynamisme», décortiquait Wimmer.

Compatible avec Haaland

En un quart d’heure contre Newcastle, Marmoush a pu mettre quelques-uns de ses points forts en exergue. Sur le premier but où un long ballon lui est adressé, il freine sa course pour tromper son défenseur avant de lober le gardien. Sur le deuxième, il demande d’abord le ballon dans les pieds aux 20 mètres. D’abord ignoré par Ilkay Gündogan, il change immédiatement et réclame le cuir dans la course. Il est servi et enchaîne contrôle et frappe. Tout est allé trop vite pour la défense des Magpies.

Un mystère demeurait avant ses premiers pas à Manchester : Marmoush est-il compatible avec Erling Haaland, avant-centre plus traditionnel et machine à buts ? Une réponse a été apportée face à Newcastle, où les décrochages du Norvégien ont attiré la défense et offert à Marmoush, mangeur d’espaces, un festin de roi. «C’est un joueur qui aime attaquer l’espace pour aider à créer du jeu», a apprécié Guardiola, conscient d’avoir un nouvel élément pour se projeter dans la surface et ranimer le jeu offensif de City.

Pourtant, de façon inexplicable, l’entraîneur catalan s’est passé de ses services en barrage aller de Ligue des champions, face au Real Madrid (défaite 2-3). Marmoush n’est entré en jeu qu’à la 84e minute pour un impact famélique (3 ballons touchés). Contre Newcastle, et comme contre Chelsea (3-1) pour ses débuts le 25 janvier, le natif du Caire évoluait à gauche de l’attaque dans un 4-2-3-1, avec une certaine liberté. Contre le Real, Jack Grealish avait débuté à gauche et avait été remplacé à la 47e minute par Phil Foden.

Guardiola très pessimiste devant le défi madrilène

Mercredi, les Skyblues devront aller puiser au plus profond d’eux-mêmes pour réussir ce que Guardiola juge quasiment impossible. «La chance pour nous de gagner au Bernabeu, et tout le monde le sait, serait... Je ne sais pas si cela atteint 1% ou combien, mais c’est minime», a pronostiqué lundi le Catalan.

Faussement pessimiste ? Il n’a pas besoin qu’on lui dise que City a, cette saison, perdu 3 matches de Ligue des champions après avoir mené au score, pour sentir dans son groupe ses lacunes à renverser des situations défavorables, à faire tomber une rencontre dans l’irréel, ce que le Real sait si bien faire, surtout à domicile, quand il en a besoin.

«Tant qu’il y aura cette opportunité, nous la saisirons», a promis Guardiola sans donner l’impression d’y croire. Ne pas avoir de regrets, tel devrait être le mantra des Citizens, qui n’ont plus échoué à atteindre les 8es de finale de C1 depuis 2013. Un camouflet de taille se dessine et il faudra des individualités fraîches et décomplexées comme celle de Marmoush pour non seulement regarder le Real d’un Kylian Mbappé en forme droit dans les yeux, mais surtout redonner une âme à City.