Masque, vaccin, gravité du Covid-19… Didier Raoult encore à contre-courant
« Si les masques peuvent rassurer c'est une chose, mais je suis inquiet qu'on fasse une fixation trop importante dessus, parce que maintenant c'est les gens qui vont vouloir faire la loi. » Pour Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée-Infection de Marseille, l'obligation du port du masque pourrait avoir des effets néfastes dans la société en provoquant des « conflits ».
Dans une interview à la chaîne Cnews, ce mercredi, le promoteur de l'hydroxychloroquine regrette l'imposition du port du masque dans de nombreuses villes françaises ainsi que dans les entreprises. Selon lui, une « recommandation » aurait été préférable, car « il y a toujours un dictateur rentré dans beaucoup de gens qui voudraient imposer […] Il risque d'y avoir des tensions, des bagarres », estime-t-il.
De manière générale, le professeur marseillais estime que les restrictions peuvent être contre-productives. « J'ai peur de la peur qui n'est pas justifiée par des chiffres, explique-t-il. Plus on s'affole, moins on soigne. » Un leitmotiv récurrent chez le microbiologiste, qui assure qu'« il faut enlever ceux qui ont peur et mettre ceux qui ont du courage devant ».
«Cette maladie n'est pas plus mortelle que les autres»Habitué des sorties iconoclastes, Didier Raoult prend une nouvelle fois le contre-pied des appels récents émis par plusieurs infectiologues pour réduire les risques de contamination.
Mardi, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, avait d'ailleurs suivi leurs préconisations et annoncé que le port du masque sera obligatoire en entreprise, y compris dans les « open spaces », à l'issue d'une rencontre avec les partenaires sociaux.
« Il faut se calmer, faire des recommandations de bon sens je crois, mais je redoute, dans une société qui est aussi fragile et aussi nerveuse, toutes les mesures qui augmentent cette tension qui n'est pas justifiée par les nombres », a-t-il poursuivi.
Newsletter - L'essentiel de l'actu
Chaque matin, l'actualité vue par Le ParisienPODCAST. Coronavirus : le professeur Raoult a-t-il trop fait la leçon ?
Selon lui, l'augmentation du nombre de cas est en fait une conséquence directe de la généralisation des tests. Et le directeur de l'Institut Méditerranée-Infection de Marseille d'asséner un autre de ses mantras : « Cette maladie n'est pas plus mortelle que les autres, son taux de mortalité est bien en dessous des 2 %. » Le souci « vient de notre manque de connaissance vis-à-vis du coronavirus », ajoute-t-il.
Sur la course aux vaccins, Didier Raoult n'est pas plus rassuré. « Si la maladie reste ce qu'elle est maintenant, je ne sais pas qui va vouloir se vacciner pour un truc qui ne tue pas », avance-t-il. Pour autant, il interdit à quiconque de le qualifier d'anti-vaccin. « La question des pros et anti-vaccin n'a pas de sens, c'est une bêtise. […] Le monde n'est pas divisé en deux, seuls les imbéciles le pensent. J'interdis à quiconque de me catégoriser pro ou anti, la vie n'est pas comme ça », plaide-t-il.