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Tour de France - 5e étape : privas de dessert !

Tour de France  5e étape  privas de dessert
Au terme d'une journée où le peloton a piqué du nez, Van Aert s'est imposé et Alaphilippe a perdu son maillot jaune sur tapis vert au profit de Yates.

Imaginez un repas frugal, fade et interminable en compagnie des gens les plus ennuyeux du monde. La seule perspective réjouissante à laquelle vous vous raccrochez depuis votre premier pas dans ce restaurant où vous ne mettrez plus jamais les pieds, promis, était ce dessert, connu par coeur depuis l'été dernier mais toujours aussi savoureux. Pour traduire la métaphore, le repas interminable était l'intégralité de l'étape d'hier reliant Gap à Privas, et le dessert aurait dû être la vision du chouchou des Français enfilant pour la 18e fois le maillot jaune sur le podium. Mais même ça, les (télé) spectateurs en ont été privés, la faute à une erreur de cadets de l'équipe Deceuninck-Quick Step et d'un membre du staff (son cousin et entraîneur Franck Alaphilippe), qui a donné un bidon à Julian à moins de 20 km de l'arrivée (à 17k m pour être précis, une vidéo capte l'instant fatal). La conséquence ? 20 secondes de pénalité et 200 francs suisses d'amende pour l'ex-leader du Tour (ainsi que pour Sepp Kuss et Carlos Verona), qui dégringolait ainsi à la 16e place, et laissait les honneurs à Adam Yates (Mitchelton-Scott). "Une faute professionnelle", selon Jacky Durand consultant sur Eurosport, une bourde presque trop grosse pour être commise par une formation aussi expérimentée.

Le meilleur grimpeur actuel, Benoît Cosnefroy (AG2R-La Mondiale), décrit le moment de flottement et d'incompréhension vécu par les coureurs avant de récupérer leurs maillots distinctifs : "On était ensemble dans le salon en train de se préparer pour le podium, on a vu qu'il y avait un changement de leader, personne n'était au courant. On est tous conscients qu'il y a des règles, son équipe le savait et connaissait les risques qu'elle prenait." Le principal intéressé était lui très remonté malgré une fraude indiscutable. "C'est une décision officielle du jury, donc je ne peux rien y faire. Je n'ai pas du tout eu conscience de faire une faute. Si c'est comme ça, pas de souci. Demain (aujourd'hui) je vais me relever et on n'en parlera plus."

On peut douter du sérieux d'une menace prononcée sous le coup de l'émotion à la veille d'une étape qui pourrait lui convenir (lire par ailleurs), alors qu'il reste à portée de coups de pédales (16 secondes) de Yates, mais un sportif orgueilleux, vexé peut se révéler imprévisible. "C'est une erreur de la part de l'équipe. C'est dur à accepter, regrettait son patron, le roublard Patrick Lefévère. Il va peut-être se battre pour reprendre le maillot jaune mais je me demande quand et où. On voulait le garder le plus longtemps possible".

"Une échappée de 172 coureurs"

Avant ce twist final digne des meilleurs polars, il s'était passé autant de choses, c'est-à-dire à peu près rien, que dans un bon vieux Columbo. Vous savez, la série policière où l'on découvre dès le début de chaque épisode qui est l'assassin. Évidemment, le coupable qui a levé les bras sans que personne ne lui dise "haut les mains" était encore un Jumbo-Visma, Wout van Aert, décidément le coureur le plus complet du monde cette saison.

La preuve, il n'y a pas besoin d'aller la chercher très loin : en 24 heures Wout van Aert est passé de terreur des grimpeurs dans les Hautes-Alpes à bourreau des sprinteurs en Ardèche. Comme pour Primoz Roglic la veille, c'est la troisième victoire du Belge sur la Grande Boucle, et comme pour son leader slovène, ce n'est probablement pas la dernière. "J'ai ma victoire, maintenant je vais soutenir l'équipe encore plus fort qu'auparavant", a déclaré le sprinteur-rouleur-puncheur-grimpeur-équipier-leader de la formation néerlandaise.

Thibaut Pinot, qui avait décrit "un tempo infernal" dans le col d'Orcières-Merlette mardi, et les rivaux du duo Roglic-Tom Dumoulin apprécieront. Hormis les derniers hectomètres qui ont mis en valeur les sprinteurs, et une tentative de bordure des Ineos dans le final, le néant. Aucun courageux ne s'est lancé dans une attaque souvent suicide et parfois publicitaire (lire en page suivante), ce qui a au moins eu le mérite de provoquer ce trait d'esprit du roi des baroudeurs Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) sur Twitter : "Première fugue du Tour terminée, une échappée de 172 coureurs reprise à 10km de l'arrivée. Bonnes jambes."

Le téléspectateur s'est lui ennuyé à mourir et celui qui n'a ni zappé ni piqué du nez devant France Télévisions ou Eurosport hier après-midi aurait mérité le prix de la combativité. Difficile toutefois de tomber sur des coureurs avec peu de certitudes physiques à cause d'une préparation inhabituelle et qui ont dû supporter la pluie, les chutes, la nervosité et les cols lors des deux premières journées à Nice, et une première arrivée au sommet mardi coincée dans la machine à laver dernier cri de marque Jumbo-Visma, en mode essorage 1 200 tours/minute. " On a déjà eu quatre étapes difficiles depuis le début, tout le monde en avait marre, plein les bottes, confirmait Matthieu Ladagnous (Groupama-FDJ). Dès demain (aujourd'hui) il y a encore quatre dures journées avant le repos, puis deux belles semaines... Si on peut avoir un peu plus de jours calmes, on est preneur. Tout le monde compte ses coups de pédale." Jusqu'à quand ? Le public, qui attend son entrée depuis samedi, commence à s'impatienter.

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