La Russie accuse l'Ukraine d'avoir voulu assassiner Vladimir ...
La Russie a indiqué avoir abattu deux drones ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi. Selon la présidence russe, les deux engins « visaient le Kremlin » et ont tenté de s’en prendre au président russe Vladimir Poutine. « Nous voyons ces actions comme une tentative d'acte terroriste et un attentat contre la vie du président », a fait savoir le Kremlin. Vladimir Poutine n’était pas présent sur place au moment de l’attaque présumée. Une enquête pour terrorisme a été ouverte par Moscou.
Cette tentative d’assassinat présumée intervient à quelques jours des célébrations du 9 mai en Russie. Le pays soviétique fête la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945 et organise chaque année un gigantesque défilé. Malgré cette possible attaque aux drones, le Kremlin a fait savoir que « le défilé aura lieu » comme prévu. « Il n'y a aucun changement dans le programme », a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
L'ex-président russe Dmitri Medvedev n'y va pas par quatre chemins quand il évoque les représailles à l'encontre des dirigeants ukrainiens, que le Kremlin accuse d'avoir fomenté une attaque - ratée - contre le président Russe. "Après l'attentat terroriste d'aujourd'hui, il ne reste pas d'alternative à part l'élimination physique de Zelensky et de sa clique", a-t-il écrit sur Telegram.
Le gouvernement ukrainien a réagi aux accusations de la Russie, affirmant n'avoir « rien à voir » avec l'attaque aux drones sur le Kremlin. « Bien sûr, l'Ukraine n'a rien à voir avec les attaques de drones contre le Kremlin », a assuré Mykhaïlo Podoliak, proche conseiller de Volodymyr Zelensky, dans un message transmis à la presse.
« De tels propos mis en scène par la Russie doivent uniquement être considérés comme une tentative de préparer un contexte », comme une « attaque terroriste d'ampleur en Ukraine », a regretté ce représentant ukrainien. Pour Kiev, mener une telle attaque « ne résoudrait aucun problème militaire » alors que Moscou contrôle toujours près de 20 % du territoire ukrainien, a-t-il ajouté. « Au contraire, cela inciterait la Russie à des actions encore plus radicales contre notre population civile », a-t-il estimé, dénonçant une stratégie pour « détourner l'attention » d'une contre-offensive imminente.
En déplacement en Finlande, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démenti à son tour les accusations au cours d'une conférence de presse donnée à Helsinki. « Nous n'avons pas attaqué Poutine. Nous le laissons au tribunal. Nous combattons sur notre territoire, nous défendons nos villages et nos villes », a-t-il rétorqué.
De leur côté, les États-Unis ont dit prendre avec « beaucoup de précaution » les affirmations de la Russie. « J'ai vu les informations. Je ne peux pas les valider, on ne sait pas. Je prendrais tout ce qui sort du Kremlin avec beaucoup de précaution », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, après avoir été interrogé sur ce regain de tension.