Guerre en Ukraine : Poutine visé par un mandat d'arrêt de la CPI
La Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre le dirigeant russe au sujet du transfert d’enfants vers la Russie.
Par N.B avec AFPTemps de lecture : 3 min
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Pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l'invasion russe, la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. « Aujourd'hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alexeyevna Lvova-Belova », commissaire présidentielle aux droits de l'enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué.
Vladimir Poutine « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d'Ukraine vers la Fédération de Russie », a ajouté la Cour. « Les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022 », a poursuivi la CPI, ajoutant qu'il existait « des motifs raisonnables de croire que M. Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».À LIRE AUSSI Philippe Labro – Guerre en Ukraine : « Poutine persiste et signe »
Lundi, le New York Times avait rapporté que la CPI s'apprêtait à lancer des poursuites contre des Russes pour le transfert d'enfants vers la Russie et pour des frappes délibérées sur des infrastructures civiles en Ukraine. Le procureur de la CPI Karim Khan a déclaré plus tôt ce mois-ci après une visite en Ukraine que les enlèvements présumés d'enfants faisaient « l'objet d'une enquête prioritaire ». La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquête depuis plus d'un an sur d'éventuels crimes de guerre ou contre l'humanité commis pendant l'offensive russe.
Une « décision historique »Ni la Russie ni l'Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la Cour sur son territoire et travaille avec le procureur. La Russie nie les allégations de crimes de guerre. Les experts ont admis qu'il était peu probable qu'elle remette des suspects. « Ce n'est que le début », s'est félicité le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram. Le Parquet ukrainien a, lui, salué une « décision historique ». Volodymyr Zelensky a également salué cette décision : « Une décision historique, qui marque le début d'une responsabilité historique », a déclaré le président ukrainien dans une vidéo publiée sur Telegram.À LIRE AUSSI « Poutine se retrouvera face à une cour internationale, c'est le sens de l'Histoire »
La diplomatie russe a dénoncé les décisions « dénuées de sens » et « insignifiantes » de la CPI. « Les décisions de la Cour pénale internationale sont dénuées de sens pour notre pays, y compris d'un point de vue juridique », car Moscou n'a aucune obligation envers elle, a écrit sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, sans faire référence nommément à Vladimir Poutine dans son message. « La Russie, comme un certain nombre d'États, ne reconnaît pas la compétence de ce tribunal, par conséquent, du point de vue de la loi, les décisions de ce tribunal sont nulles et non avenues », a déclaré aux journalistes le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.
« Nous saluons la mesure prise par la CPI indépendante pour obliger ceux qui sont au sommet du régime russe, y compris Vladimir Poutine, à rendre des comptes », a déclaré sur Twitter le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly.
Those responsible for horrific war crimes in Ukraine must be brought to justice.
We welcome the step taken by the independent ICC to hold those at the top of the Russian regime, including Vladimir Putin, to account.
Work must continue to investigate the atrocities committed.
— James Cleverly���� (@JamesCleverly) March 17, 2023