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Pont de Crimée : en Russie, les durs appellent à la riposte

Pont de Crimée  en Russie les durs appellent à la riposte
Après l’attaque contre le pont névralgique et en attendant la réaction de Vladimir Poutine, les pro-Kremlin, partisans d’une ligne dure dans la guerre face à l’Ukraine, exhortent à répliquer.

Vu de Moscou

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Après l’attaque contre le pont névralgique et en attendant la réaction de Vladimir Poutine, les pro-Kremlin, partisans d’une ligne dure dans la guerre face à l’Ukraine, exhortent à répliquer.

«Et ?» Margarita Symonian, la rédactrice en chef du média RT, est visiblement restée sans voix, samedi, après avoir appris la destruction du pont de Crimée suite à une attaque déjà attribuée à l’Ukraine. Pour ceux qui ont l’habitude de suivre les tweets de cette partisane d’une ligne dure, le message est lourd de sens : il appelle à une revanche sanglante. Son collègue, l’ancien opposant passé de l’autre côté du rubicon, Anton Krasovski, a mis les pieds dans le plat en déclarant : «Il faut répondre le plus sévèrement possible. Kiev, Lvov, Odessa, Kharkiv, Jytomyr. Arrêtez d’être patients !»

Même ton pour Sergueï Mironov, chef du parti Russie juste, proche du Kremlin. Lui estime que l’heure de la guerre est arrivée. «Il est temps de combattre, nous irons jusqu’au bout, il n’y a pas de retour en arrière possible, il est temps de répondre !» a-t-il déclaré. Principal relais de la ligne du Kremlin, Olga Skabeeva, présentatrice de l’émission de débats 60 minutes est quant à elle apparue à l’écran choquée, souhaitant une réponse rapide de son armée.

Sur les discussions Telegram des pro-guerre, l’heure est à la mobilisation générale. La chaîne Guerre et fake se veut rassurante : «Les troupes russes situées entre Nikolaev et Zaporijja resteront entièrement approvisionnées en armes et carburant.» «Vous avez appris pour le pont ? Nous sommes désormais dans un cul-de-sac», écrit, moins optimiste, la 205e brigade motorisée sur son compte Telegram.

«Feu d’artifice festif»

Samedi après-midi, le groupe de journalistes chargé de suivre Vladimir Poutine et le Kremlin au quotidien se disait «en attente» d’un commentaire de l’ancien président et actuel vice-président du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, connu pour ses outrances. Autre soutien, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, occupé samedi par des rendez-vous religieux. Dans un post publié sur Telegram, il a tout de même rappelé sa volonté de «chasser les hordes du serviteur du diable» dans une «lutte contre les satanistes».

Enfin, l’acteur principal de la déstabilisation du Donbass, Igor Guirkine, n’a une fois encore pas hésité à rappeler «qu’il avait prévenu tout le monde». Dans un long message, il a ironisé en expliquant que «les meilleures félicitations faites à Vladimir Vladimirovitch [Vladimir Poutine, ndlr] pour son anniversaire ont été faites par nos partenaires de Kiev. Le feu d’artifice festif a démoli une section entière et a endommagé le pont ferroviaire».

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Guirkine, ou Strelkov, son nom de guerre, a beaucoup fait parler de lui ces derniers mois. Partisan d’une ligne dure, nostalgique d’une époque, en 2014, durant laquelle l’armée ukrainienne était faible, ce commentateur des choses militaires se veut régulièrement critique de la stratégie employée par le Kremlin en Ukraine. En tant que prévisionniste en chef de l’évolution du front, il a ajouté, à propos de l’explosion du pont : «En août dernier, je vous avais dit que ça arriverait d’ici un mois et demi. J’ai eu une semaine de retard.»

«Lignes rouges»

En attendant, les observateurs spéculent sur la nature de la réaction de Vladimir Poutine, qui avait inauguré en personne le pont de Crimée en 2018 et en avait fait un outil de propagande. «Une attaque contre ce pont était considérée comme l’une des lignes rouges, dont le franchissement pourrait conduire à un scénario du pire – une réaction de colère, pouvant aller jusqu’à des représailles nucléaires», analyse la politologue Tatiana Stanovaya, de R. Politik. «Cependant, ajoute-t-elle, l’expérience a montré que Poutine réagit toujours avec du retard, le temps d’être briefé et d’obtenir tous les rapports […], et qu’il peut aussi avaler les échecs de la guerre, sans forcément réagir violemment.»

La chercheuse, qui avait été l’une des rares à prendre au sérieux la menace de l’invasion de l’Ukraine, estime que le président russe pourrait «traiter cette attaque comme quelque chose de prévisible», un «acte terroriste grave, mais attendu». Avec un bémol : l’explosion d’un camion piégé sur le pont de Crimée risque d’attiser «la perte de confiance de Poutine dans l’armée et l’intensification de ses contacts avec les critiques de l’armée». Avec toute l’incertitude que cela génère.

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