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Guerre en Ukraine : la spectaculaire explosion sur le pont de Crimée n'a pas été revendiquée

Guerre en Ukraine  la spectaculaire explosion sur le pont de Crimée na pas été revendiquée
Les autorités ont annoncé dans l’après-midi de samedi que la circulation avait repris pour les voitures et les bus sur la seule voie routière restée intacte. Les poids lourds feront désormais la traversée sur des ferrys.
Le pont de Crimée après l’explosion qui l’a en partie détruit. Image satellite prise et transmise par la technologie Maxar le 8 octobre 2022. Le pont de Crimée après l’explosion qui l’a en partie détruit. Image satellite prise et transmise par la technologie Maxar le 8 octobre 2022.
Le pont de Crimée après l’explosion qui l’a en partie détruit. Image satellite prise et transmise par la technologie Maxar le 8 octobre 2022. HANDOUT / AFP

Le pont de Crimée, une infrastructure clé et symbolique reliant, au niveau du détroit de Kertch, la Russie à l’est de la péninsule annexée en 2014 au détriment de l’Ukraine, a été partiellement détruit, samedi 8 octobre, par une énorme explosion attribuée par Moscou à un camion piégé.

Après avoir pu sembler, par un tweet ironique samedi matin, reconnaître à mi-mots une attaque ukrainienne, le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak a renvoyé plus tard vers une « piste russe », avançant que l’explosion était le résultat d’une lutte interne entre le FSB [les services spéciaux] et les militaires russes.

Dans son adresse du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est contenté de dire, en évoquant la péninsule annexée : « Malheureusement, c’était nuageux en Crimée », sans parler de l’explosion.

Un camouflet pour Moscou

Des images de vidéosurveillance diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une puissante explosion au moment où plusieurs véhicules circulaient sur le pont, dont un camion que les autorités russes soupçonnent d’être à l’origine de la déflagration. Sur d’autres clichés, on peut voir un convoi de wagons-citernes en flammes sur la partie ferroviaire du pont, et deux travées d’une des deux voies routières effondrées.

Selon les enquêteurs, l’attaque survenue au petit matin a fait trois morts : le conducteur du camion et deux personnes, un homme et une femme, qui circulaient en voiture à proximité de la déflagration et dont les corps ont été sortis des eaux.

Les autorités de Crimée ont annoncé dans l’après-midi que la circulation avait repris pour les voitures et les bus sur la seule voie routière du pont restée intacte. Les poids lourds feront désormais la traversée sur des ferrys. Selon un opérateur de la ligne ferroviaire, deux trains ont aussi pu partir en direction de Moscou et de Saint-Pétersbourg ; l’agence de presse russe TASS a indiqué dans la nuit de samedi à dimanche que la circulation ferroviaire avait totalement repris pour les passagers et les marchandises mais avec des retards.

Les enquêteurs ont pour leur part affirmé avoir établi l’identité du propriétaire du camion piégé, un habitant de la région de Krasnodar, dans le sud de la Russie, et que des investigations étaient en cours.

Le pont de Crimée, une infrastructure en béton construite à grands frais sur ordre de Vladimir Poutine pour relier la péninsule annexée au territoire russe, permet notamment d’acheminer des équipements militaires aux troupes qui combattent en Ukraine. Si Kiev est à l’origine de l’incendie et de l’explosion, le fait qu’une voie de circulation aussi cruciale et aussi loin du front puisse être endommagée par les forces ukrainiennes serait un camouflet pour Moscou.

« Deux mois » de réparation

« La Crimée. Le pont. Le commencement. Tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l’Ukraine », avait commenté dans la matinée sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans un communiqué diffusé plus tard par la présidence, il a cependant attribué l’explosion à une lutte interne entre le FSB et l’armée russe. « Il convient de noter que le camion qui a explosé, selon toutes les indications, est entré sur le pont depuis le côté russe. C’est donc en Russie qu’il faut chercher les réponses (…) tout cela indique clairement une piste russe », a-t-il déclaré.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a considéré cependant que les réactions à Kiev montraient la « nature terroriste » des autorités ukrainiennes. L’armée russe, en difficulté sur le front de Kherson dans le sud de l’Ukraine, a, elle, assuré que l’approvisionnement de ses troupes n’était pas menacé. « Le ravitaillement (…) s’effectue de manière continue et complète, le long d’un couloir terrestre et partiellement par voie maritime », a-t-elle annoncé.

L’Ukraine a frappé plusieurs ponts dans la région de Kherson ces derniers mois afin de perturber l’approvisionnement russe, ainsi que des bases militaires en Crimée, des attaques pour lesquelles elle n’a reconnu de responsabilité que plusieurs mois plus tard. Si Moscou s’est pour le moment gardé d’accuser directement l’Ukraine, le chef du parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov, a dénoncé un coup « des vandales ukrainiens ».

Le dirigeant de la péninsule, Sergueï Aksionov s’est lui efforcé de rassurer en affirmant que la Crimée disposait de réserves de carburant pour un mois et de nourriture pour deux mois. Selon un responsable de l’occupation russe dans la région ukrainienne de Kherson, voisine de la Crimée, Kirill Stremooussov, les réparations pourraient prendre « deux mois ».

Nouveau commandement russe

La Russie a toujours affirmé que le pont ne risquait rien en dépit des combats en Ukraine, mais elle a menacé par le passé Kiev de représailles si les forces ukrainiennes devaient attaquer cette infrastructure ou d’autres en Crimée. Le député russe Oleg Morozov, cité par l’agence Ria Novosti, a réclamé samedi une réplique « adéquate ». « Sinon, ce type d’attentat terroriste va se multiplier », a-t-il dit.

Confronté à une armée ukrainienne galvanisée et forte des approvisionnements en armes occidentales, Vladimir Poutine a décrété fin septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes et l’annexion de quatre régions ukrainiennes bien que Moscou ne les contrôle que partiellement. Signe du mécontentement en haut lieu sur la conduite des opérations, Moscou a annoncé samedi avoir nommé un nouvel homme à la tête de son « opération militaire spéciale » en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine, 55 ans.

Enfin, la centrale nucléaire de Zaporijia, au centre d’un bras de fer depuis des mois dans le sud de l’Ukraine, qui a nécessité son arrêt, a de nouveau perdu sa source d’alimentation électrique externe en raison de bombardements et s’appuie sur des générateurs d’urgence, a alerté, samedi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dont une mission est sur place. Le bilan des bombardements, jeudi, sur la ville éponyme s’est alourdi, a indiqué tard samedi soir le service d’urgence ukrainien, annonçant au moins dix-sept morts.

Le Monde avec AFP

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