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United States 14e étape du Tour de France : la fusée Pogacar, le feu d'artifice ...
Il a suffi d’une étincelle : Tadej Pogacar a remis les pendules à l’heure, hier dans les Pyrénées. À un peu moins de cinq kilomètres de l’arrivée à Saint-Lary-Soulan, la fusée slovène a décollé, portant une attaque d’une violence inouïe sur les pentes du Pla d’Adet. Personne ne pouvait suivre, le maillot jaune retrouvait brièvement la roue de son coéquipier Adam Yates qui avait anticipé et « Pogi » pouvait s’envoler pour une victoire en solitaire au goût de revanche.
Rageur, Pogacar restaurait sa suprématie, contestée mercredi dans la superbe étape auvergnate, où son ambitieuse attaque à 31 kilomètres de l’arrivée, sur les flancs du Puy Mary, avait fini en pétard mouillé. Victime d’un coup de mou, le maillot jaune avait vu Jonas Vingegaard revenir sur lui ; moins entamé, ce dernier devançait au sprint son rival slovène, habituellement plus explosif, pour la première fois dans un face-à-face final. Une victoire que le Danois célébrait avec émotion, trois mois après son terrible accident au Tour du Pays Basque qui l’a contraint à une convalescence express et à une préparation tronquée. Retour de bâton hier : le double vainqueur sortant, seul adversaire à la mesure de Tadej Pogacar, a subi sa loi. « Vingo » ne pouvait que limiter la casse, franchissant avec un débours de 39 secondes la ligne d’arrivée tracée exactement là où Raymond Poulidor avait levé les bras il y a cinquante ans.
Un Tour sans pitié
Deuxième au général, Vingegaard compte 1 minute 57 de retard sur Tadej Pogacar et le duel se précise, sans que Remco Evenepoel paraisse en mesure de l’arbitrer pour l’instant. Au révélateur de la haute montagne et d’une concurrence au sommet, le prodige belge ne démérite pas. Porteur du maillot blanc de meilleur jeune pour son premier Tour, troisième hier à 1 minute 10, il est toujours sur le podium provisoire du général, à 2 minutes 22 secondes de Pogacar. Primoz Roglic, quatrième larron resté dans le jeu jusqu’au Massif central, n’est plus en course : maudit, le Slovène a été victime de la chute de trop dans le final de l’étape de Villeneuve-sur-Lot jeudi et n‘est pas reparti le lendemain. Il est décidément maudit sur la seule grande course par étapes qui manque à son immense palmarès, mais le Tour est sans merci : après une première semaine plutôt clémente, hors-délais, chutes et maladies – dont quelques cas de Covid – ont renvoyé au total 22 coureurs à la maison.
Les Français plus à la fête
La roue peut tourner : longtemps malheureux, Anthony Turgis a remporté dimanche dernier une formidable victoire amplement méritée sur la superbe étape des chemins blancs. Troisième victoire française en huit jours, mais la deuxième semaine n’a pas souri ensuite : Biniam Girmay a remporté son troisième sprint à Villeneuve-sur-Lot, tandis que Jasper Philipsen ouvrait son compteur à Saint-Amand-Montrond, avant de récidiver à Pau à l’issue d’une étape trépidante, emballée par le vent et les coups de bordures. Côté tricolore, Romain Bardet a bien reçu un bel hommage de ses supporters sur ses routes du Cantal, Arnaud Démare a pu enfin sprinter et David Gaudu a retrouvé des couleurs avec une belle échappée hier, mais les coureurs français n’ont pas été invités à la fête lors de cette deuxième semaine. Pas encore ? Le 14 juillet devrait décupler leur envie d’allumer le feu.
L’étape reine avant le bouquet final
Un grand grimpeur sera couronné demain : c’est l’étape-reine. 198 kilomètres, 4800 m de dénivelé positif, cinq cols et une arrivée au sommet au plateau de Beille, en Ariège : un menu gargantuesque, un tappone, comme disent les Italiens. Un terrain sur lequel Vingegaard, grimpeur de fond, essaiera de rendre la monnaie de sa pièce à Pogacar. Il sera temps de faire les comptes demain, jour de repos avant la dernière occasion pour les sprinteurs à Nîmes mardi. La troisième semaine conduira le peloton du Languedoc à un inédit contre-la-montre Monaco-Nice pour finir, après un menu corsé dans les Alpes du sud. Pour le bras de fer du podium ou pour des baroudeurs qui seraient enfin libérés, cet épilogue présente tous les atours d’un superbe bouquet final.
