Pénurie de carburant : à quelle date un retour à la normale ?
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C’est un lundi noir pour ceux qui voudront faire le plein. Ce dimanche, près de trois stations-service sur dix (29,7 %) en France connaissaient des difficultés sur au moins un carburant. C’était plus que la veille, où le taux dépassait déjà les 20 %. Les Hauts-de-France et l’Île-de-France sont particulièrement touchées : respectivement, 54,8 % et 44,9 % des stations y rencontraient des difficultés.
La situation devrait être encore plus critique ce lundi : les livraisons ne se faisant pas le dimanche, le phénomène de pénurie est toujours amplifié en début de semaine. Même si la mesure exceptionnelle autorisant les camions-citernes à circuler durant le week-end a permis d’atténuer, dans une moindre mesure, les tensions d’approvisionnement.
« Tout au long de la semaine »Jusqu’à quand va durer cette situation ? Aucun membre du gouvernement n’est véritablement d’accord. Ce dimanche, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, annonçait que « la situation devrait s’améliorer au fil de la journée » de lundi.
Quelques heures plus tard, Élisabeth Borne, Première ministre, se faisait plus flou, parlant plutôt d’une conjoncture qui devrait « s’améliorer tout au long de la semaine ». « Nous avons libéré des stocks stratégiques pour alimenter les stations-service. Ces livraisons arrivent progressivement », a-t-elle déclaré. « Les mesures que nous avons prises ont permis d’augmenter les livraisons de 20 % par rapport aux flux habituels ».
« Une grosse semaine »De son côté, TotalEnergies n’est pas aussi optimiste que le gouvernement. L’entreprise indique qu’il faudra plutôt une « grosse semaine » pour retrouver un rythme normal de livraisons, si les « points de blocage » au niveau des raffineries sont rapidement levés. « Nous faisons le maximum pour approvisionner les Français. On mobilise l’ensemble de la chaîne logistique. Il y a les points de blocage liés au mouvement en cours, mais on essaye de les contourner le plus possible », a indiqué Jean-Marc Durand, directeur du raffinage Europe de TotalEnergies, sur BFMTV. Les grands groupes pétroliers importent notamment des stocks venus de pays voisins. « On souhaite le déblocage de la situation de manière à faciliter le réapprovisionnement et dans ce contexte, il faut une grosse semaine pour retrouver un rythme normal ».
Cela dépendra aussi du comportement des automobilistes : outre le mouvement social dans les raffineries et la ristourne exceptionnelle chez TotalEnergies, la ruée dans les stations et la peur de manquer de carburant nourrissent la pénurie.