PMA pour toutes : les opposants au projet de loi bioéthique manifestent dans toute la France
Des dizaines de militants réunis à Bayonne, des centaines à Versailles, Clermont-Ferrand, Lille ou Rennes, et jusqu'à un millier à Nantes. Une soixantaine de manifestations se sont tenues ce samedi dans toute la France pour s'opposer au projet de loi bioéthique et en particulier à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.
Voté le 1er août en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, le projet de loi, dont la mesure phare est l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, doit être examiné au Sénat à une date non encore fixée, vers la fin de l'année ou début 2021.
Une « filiation fictive »« Nous demandons son retrait en vue d'une réécriture en profondeur » par les sénateurs, a déclaré devant la presse, à Paris, la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère. Elle a dénoncé un texte qui « institue volontairement l'absence de père », et introduit selon elle une « filiation fictive », gérée « par l'Etat ».
Alors que la gestation pour autrui (GPA) ne figure pas dans le texte, elle a également jugé que « bien sûr qu'à la prochaine révision de la loi de bioéthique […] ce sera la GPA pour les couples d'hommes et les hommes seuls ».
VIDÉO. Les anti-PMA de retour dans la rue contre la «PMA sans père»
« Nous refusons que la loi établisse une fiction de filiation. Faire croire qu'un père est optionnel est un mensonge. Si les parlementaires établissent un congé paternité allongé, c'est bien qu'ils reconnaissent son importance », a ensuite clamé une femme habillée en Marianne.
Partisans et opposants face-à-face dans de nombreuses villesDe nombreux contre-rassemblements se sont montés dans un certain nombre de métropoles, comme Paris, Rennes ou Nantes, où ils étaient près 500 selon Ouest-France. « Nos corps, nos choix, ta gueule », pouvait-on par exemple lire sur des pancartes à Rennes. A Nice, des contre-manifestants brandissaient des panneaux « Lâche-moi l'utérus ». « Vous n'avez pas le monopole de la famille », ont scandé des manifestants à Bordeaux à l'adresse des anti-PMA.
A Bayonne, comme ailleurs, les deux cortèges se sont parfois fait face, sous la surveillance des forces de l'ordre.
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Chaque matin, l'actualité vue par Le ParisienA Paris, un incident a également émaillé la fin de la manifestation place Vendôme. Deux couples homosexuels se sont immiscés au sein du cortège et se sont embrassés devant les militants anti-PMA pour tous. Pour des raisons qui restent encore à éclaircir, ces personnes ont été interpellées sans ménagement par des policiers.
A Toulouse, des policiers ont chargé avec gaz lacrymogène et matraques un groupe d'une vingtaine de militants LGBT positionnés sur le parcours de la Manif pour tous.