Le défenseur des baleines Paul Watson maintenu en détention au ...

Vous avez peut-être entendu son nom: Paul Watson, un militant écologiste en prison au Groenland depuis le 21 juillet. Jeudi 15 août, la justice a tranché, il y restera en détention provisoire.

Pas de traitement de faveur pour ce "shérif des mers". Paul Watson, 73 ans, fondateur de l’ONG Sea Sheperd est derrière les barreaux depuis près d’un mois au Groenland. C’est là qu’il a été arrêté, sur notice d’Interpol. Son mal? Défendre les baleines, le combat de sa vie.

Paul Watson, vous le connaissez peut-être: c’est un militant américano-canadien à la barbe blanche. Ses campagnes, anti-braconnage, anti-chasse aux cétacés, on pouvait les suivre dans une téléréalité, "Justicier des Mers", diffusée il y a quelques années sur RMC Découverte.

Cette fois, l’épisode est tout aussi épique, mais beaucoup plus grave. Il se retrouve donc en détention provisoire jusqu’au 5 septembre. Objectif, selon le tribunal: garantir sa présence au moment de la décision d’extradition, demandée, par le Japon.

Qu’est-ce qui lui est reproché?

Il est accusé par le Japon de dommages et blessures à bord d’un navire nippon. Un navire-usine dont la mission est de capturer des baleines. Cela remonte à 2010, dans le cadre d’une mission menée par l’ONG Sea Sheperd. D’après Tokyo, Paul Watson aurait balancé une bombe puante à la figure d’un marin japonais pour entraver sa mission de capturer les baleines.

Depuis, un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre. Voilà comment il a été arrêté à Nuuk au Groenland, gigantesque île danoise. Preuve que son combat ne s’est jamais arrêté, il y faisait escale en bateau pour se ravitailler en carburant. Il voulait cette fois intercepter un de ces nouveaux navires-usines japonais dans le Pacifique dont l’objectif est de capturer 200 baleines d’ici la fin de l’année.

Ses avocats font appel

Paul Watson reste donc en détention provisoire au Groenland et ses avocats font appel. Ils estiment que l’audience s’est faite dans des conditions douteuses. Paul Watson n’a par exemple pas eu le droit à un interprète.

Et surtout, son entourage affirme que le mandat d’arrêt qui le vise repose sur des données qui sont fausses. Ils ont voulu le démontrer avec des extraits vidéos, tournées au moment des faits. Mais elle n’a pas été visionnée. Ses proches maintiennent que le marin blessé, d’après les autorités japonaises, n’était pas présent à bord lorsque la bombe puante a été lancée.

L’entourage de Paul Watson se bat désormais pour éviter son extradition au Japon. Car si c’est le cas, "il n’en ressortira pas vivant", a affirmé la présidente de Sea Sheperd France. Un de ses avocats dénonce la "présomption de culpabilité" qui existerait au Japon. Dans le pays, le taux de condamnation s’élève à 99,6%!

L'un des derniers pays à chasser la baleine

À l’annonce de son maintien en détention jeudi, Paul Watson s’est exprimé. Il dit que cette décision "accroît la pression" sur le Japon.

Il faut le rappeler: c’est l’un des 3 derniers pays, avec la Norvège et l’Islande, à chasser la baleine. Le Japon est récemment sorti d’un comité international qui interdit de capturer le mammifère. La chasse se fait donc librement dans ses eaux, à des fins commerciales, et selon des quotas. Elle n’est donc pas nuisible, d’après le gouvernement japonais. Et puis la vente de peaux et de viande de baleine, c’est une tradition nipponne qui remonte au XIIe siècle, un autre argument avancé par le Japon.

Emmanuel Macron et Birgitte Bardot le défendent

Le sort de Paul Watson suscite une indignation internationale. Les messages fleurissent sur les réseaux sociaux avec le hashtag "#FreePaulWatson" pour réclamer sa libération. Une pétition mise en ligne sur le site de la Fondation qui porte son nom réunit plus de 65.000 signatures.

Et cela faisait un peu plus d’un an que Paul Watson vivait en France, alors Emmanuel Macron a demandé aux autorités danoises de ne pas extrader l’activiste au Japon. Même Brigitte Bardot, fervente défenseure des animaux, a demandé dans une lettre ouverte la libération de "son ami et frère de combat". Elle estime que Paul Watson mérite la médaille d’or du courage et de l’abnégation et qu’il ne doit pas finir dans une geôle japonaise qui signerait sa condamnation à mort.