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Avec « Le beau qui pleut » et de nouveaux mots, Pascal Obispo sort ...

Avec  Le beau qui pleut  et de nouveaux mots Pascal Obispo sort
En choisissant le parolier Pierre-Dominique Burgaud, aux textes ciselés, le chanteur-compositeur a trouvé un parfait alter ego pour accompagner des mélodies toujours inspirées.

Peut-être que, parfois, il faut vous raconter les coulisses de nos rapports – nous les journalistes – avec les chanteurs. Parce que ça raconte des histoires.

Nous avons longtemps eu une certaine distance avec Pascal Obispo. Certes, nous lui avons toujours reconnu d’incroyables qualités de mélodiste. Mais ses textes nous semblaient trop faciles, trop généralistes, trop clichés.

Alors, un jour, ou plutôt une nuit, un soir de décembre 2014 à l’Ubu à Rennes, au détour d’une conversation, on lui a avoué qu’on aimerait l’entendre, un jour, chanter d’autres auteurs, d’autres textes que les siens ou ceux de son parolier habituel, Lionel Florence.

Surprise… Un an plus tard, Pascal Obispo prenait un sacré virage en reprenant, sur tout un album, des textes de la grande poétesse Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859). Deux ans après, c’est Benjamin Biolay qui signait la moitié des titres d’un album très rock. Et, pour ce nouvel album, il a fait appel à l’un des paroliers les plus délicats de la chanson française, Pierre-Dominique Burgaud, auteur notamment du conte musical Le soldat rose.

« J’ai revu Philippe Pascal »

Septembre 2023… On retrouve Pascal Obispo dans son vaste studio d’enregistrement parisien. Avant même la première question, il met les pieds dans le plat : « Ce qu’on s’est dit à l’Ubu, je ne l’ai pas oublié, d’autant que je le savais depuis longtemps. Mais quand on a du succès, et j’en ai eu beaucoup, ce n’est pas le meilleur moment pour réfléchir. Comme ça fonctionne, tu te dis que tu as raison. Captain Samouraï Flower (2009) a été un semi-échec. Là, tu réfléchis. Et c’est à cette époque que j’ai revu Philippe Pascal. »

Philippe Pascal, chanteur charismatique des groupes rennais Marquis de Sade puis Marc Seberg, disparu en 2019. Là, il faut remonter à la source.

Pascal Obispo revient sur son adolescence à Rennes, où il débarque, de Bordeaux, à 13 ans, avec sa mère, découvre le rock, Marquis de Sade, admire Philippe Pascal et Frank Darcel, guitariste du groupe, « mes pères de substitution » , connaît ses premiers groupes puis la réussite en solo avec son troisième album (1994) et le tube Tombé pour elle. Il endosse l’habit de chanteur de variétés à succès.

Plaisant mais pas toujours facile à vivre pour un vrai fan de rock – rennais et anglo-saxon – de Polnareff, de Berger, de Christophe…

« Je ne retourne même pas ma veste »

« Quand j’ai enregistré l’album d’Isabelle Adjani (ce projet vieux de quinze ans sort en novembre), Peter Murphy (ex-chanteur du groupe rock culte Bauhaus) qui ne me connaissait pas, mais avait aimé la musique que je lui avais proposée, m’a appelé The French Bowie. J’étais flatté tout en sachant qu’au dehors, on ne pensait pas tout à fait ça… »

Toujours est-il qu’une transformation s’amorce. « Je ne retourne même pas ma veste. Elle n’a toujours eu qu’une couleur : la musique. Mais il fallait que je trouve un auteur à la fois en correspondance avec ce que je suis et avec les gens pour qui je chante. Pierre Souchon m’a fait découvrir Pierre-Dominique Burgaud. Une seule chanson, il ne voulait pas, mais tout un album, ça lui a plu. »

Ils se parlent. Des textes arrivent. Beaucoup. Immuablement, dans son refuge du Cap Ferret, Obispo compose. De belles mélodies et de beaux textes font de belles chansons. Ajoutez-y, en studio, de bons musiciens, ça fait un bon disque.

Un disque où des lieux sont délicatement dessinés (la Bretagne, le Cap Ferret), où certaines inquiétudes apparaissent (Le Mur, Devenir pierre), mais où l’amour ne finit jamais mal et où transparaît un certain apaisement.

On finit l’entretien par un cadeau : l’écoute de chansons inédites composées pour Philippe Pascal avec qui il était devenu ami. La voix du « Marquis » résonne dans les enceintes. Trois titres, plus un duo. À les écouter, on sent Pascal Obispo encore ému. « Je suis un enfant du Marquis, de Maritie et Gilbert Carpentier, de la chanson française et du punk. Je suis un enfant de tout ça. »

Le beau qui pleut, Atletico/Kureneko, 14 titres. En tournée des « trente ans » à partir d’octobre.

gauchedroite
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