Pascal Josèphe, grande figure de l'audiovisuel français, est mort
Pascal Josèphe, directeur des antennes de plusieurs chaînes privées ou publiques et candidat malheureux à la présidence de France Télévisions, est mort à l’âge de 68 ans des suites d’une « maladie foudroyante », a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse (AFP) dimanche 20 novembre.
Diplômé de l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille et de l’institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg, Pascal Josèphe avait commencé sa carrière à la mairie de Lille, avant de rejoindre Hervé Bourges à RFI puis à TF1. Il a successivement été directeur des antennes de plusieurs chaînes privées et publiques (TF1, La Cinq, France 2 et France 3) et un des responsables de l’agence de médias Carat. Il avait aussi fondé son cabinet de conseil IMCA (International Média Consultants Associés) en 1994, racheté ensuite par le cabinet NPA.
« Un seigneur de la télévision »« Au cours de sa carrière il a contribué au lancement de dizaines d’émissions emblématiques : “Droit de réponse”, “Taratata”, “Le Cercle de minuit” , “Froufrou”, “Bas les masques”, “Geopolis”, ou la série l’Instit », a rappelé le groupe France Télévisions dans un communiqué, évoquant « sa vision profondément humaniste de la télévision, n’opposant jamais l’audience et l’exigence dans la vision des programmes ».
En avril 2015, quand le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) devait choisir un nouveau dirigeant pour France Télévisions, Delphine Ernotte l’avait emporté de justesse sur Pascal Josèphe, après deux votes successifs qui n’avaient pas permis de les départager. Cette dernière a salué « la mémoire d’un seigneur de la télévision publique qui en avait fait sa passion ». Témoignage de la grande émotion suscitée par la mort du journaliste, la présentatrice du « 13 heures », Leïla Kaddour, n’a pu retenir ses larmes en rendant hommage à la fin de son journal à un « grand monsieur de la télévision », tandis que le groupe TF1 a honoré « la mémoire d’un grand homme de médias ».
Dans un communiqué, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, a déploré la perte d’« un grand professionnel qui a dédié sa vie au devoir d’information de nos concitoyens, à la transmission de la culture et l’ouverture au monde ».
Plus récemment, Pascal Josèphe s’était investi dans le projet Plumm.tv, plate-forme consacrée à la culture méditerranéenne, avec Rachid Arhab, ancien journaliste de France 2. Ce dernier dépeint au Monde la disparition d’un homme « unique » en son genre au sein de l’audiovisuel. « Pascal Josèphe avait un engagement indéfectible pour le service public, une connaissance intime de tous les rouages de l’audiovisuel et a toujours su se tenir à égale distance des pouvoirs », explique-t-il.
De son côté, l’ancien président du CSA Michel Boyon (2007-2013) a rendu hommage à Pascal Josèphe sur Twitter écrivant que ce dernier « avait un sens éminent du service public, une vision originale et créative des programmes », saluant un professionnel « privilégiant toujours la haute qualité et l’exigence ».
Brice Laemle (avec AFP)