Une semaine de travail différenciée de 4 jours pour les couples ...
Le gouvernement réfléchit à mettre en place la semaine différenciée pour les parents divorcés. Quatre jours de travail la semaine où l'on a les enfants à la maison, cinq le reste du temps. Une expérimentation doit être lancée dans la fonction publique, avant une éventuelle généralisation.
Adapter ses semaines de travail quand vous avez la garde de vos enfants, c'est ce que propose Gabriel Attal pour les parents divorcés. Ça s'appelle la semaine différenciée. Elle pourrait permettre aux parents divorcés de travailler 4 jours la semaine où ils ont la charge de leurs enfants et quand ce n'est pas le cas, les travailleurs rebasculeraient sur une semaine de 5 jours.
L’objectif est de permettre aux parents de mieux organiser leur temps de travail et de pouvoir s'occuper de leurs enfants. Une expérimentation doit être mise en place dans les administrations de la fonction publique d'ici à septembre et pour une durée d'un à deux ans a précisé Gabriel Attal dans la Tribune du Dimanche.
Au Royaume-Uni, une expérimentation similaire dans le privé a permis de réduire de 71% les burn-outs et de 65% les arrêts-maladies.
Pour Pamola, mère divorcée et ses trois enfants, la semaine différenciée, c'est synonyme d'une meilleure vie de famille.
“C’est important de passer du temps avec ses enfants. Parfois, on n'a même pas assez de temps à leur accorder. Donc c’est bien qu’ils puissent profiter de leurs parents”, indique-t-elle.
Un risque de discrimination à l'embauche?
Une semaine avec des horaires allégés, pour Hugo ce serait une forme de reconnaissance du rôle de parent par l'entreprise. "Moi je trouve ça intelligent. Avoir un temps allégé avec l’accord de l’employeur les semaines où je n’ai non pas deux, mais trois enfants, ça m’aiderait à prendre en charge la charge de travail et mieux la répartir entre les semaines avec et sans", assure-t-il à RMC.
Mais pour ce père de famille, il faudrait que ce soit une obligation. “Je crains que pas grand monde n’ose le demander. Que ça fasse un peu l’employé qui commence à revendiquer du temps libre”, estime-t-il.
Une possibilité qui devrait s'appliquer à tous les parents, divorcés ou non, selon Églantine Tancray, directrice d'un cabinet de recrutement.
“Si on fait une différence entre les salariés entre le fait qu’ils soient parents ou pas parents, on crée la possibilité de discrimination”, juge-t-elle.
Une discrimination à l'embauche qui serait plus susceptible de toucher les femmes. Sur les presque deux millions de familles monoparentales en France, plus de 80 % ont une femme à leur tête.
Delphine Schiltz et Cassandre Braud avec Guillaume Descours