Que vaut « Ourika », la série avec Booba disponible dès aujourd'hui ...
En 2005, les banlieues françaises s’embrasent après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, lors d’un contrôle de police. Un contexte politique tendu, censé être la toile de fond d’Ourika, la nouvelle série de Prime Video, disponible dès ce jeudi 28 mars 2024. Mais ça, c’est en théorie. Cette production, pourtant lancée par le rappeur Booba, semble en effet passer à côté de son sujet.
Dans Ourika, on suit ainsi la famille Jebli, qui règne en maître sur le trafic de cannabis. Un duel va alors s’engager entre Driss, le cadet de la fratrie et William, un flic débutant et ambitieux, bien décidé à rétablir la paix et l’ordre. Si l’on s’attendait à une plongée dans un pan toujours brûlant de l’histoire récente, façon Oussekine , on se retrouve finalement face à une énième série traitant d’un trafic illégal et de guerres d’egos masculins, entre la France et le Maroc.
« Ourika » laisse un sentiment d’inachevé
Sur le papier, Ourika avait pourtant de nombreux arguments en sa faveur, puisqu’elle a notamment été co-écrite par Booba et Clément Godart, un ancien policier qui a travaillé à Paris pendant plus de vingt ans. Ce dernier souhaitait justement sortir de la caricature habituelle de la banlieue , mais il faut avouer que l’on peine à voir la véritable originalité de cette série, qui saute à pieds joints dans des poncifs vus et revus.
Il reste tout de même une réalisation nerveuse et efficace, avec une caméra à l’épaule qui suit ses personnages au plus près, sans jamais les lâcher. Ces protagonistes, justement, sont incarnés par un casting de qualité, de Noham Edje ( Bardot ) à Adam Bessa (Tyler Rake), en passant par la jeune Sawsan Abès. Booba, lui, n’hésite pas à prendre les armes au fil des 7 épisodes de la saison, et impose son charisme naturel dès les premières secondes.
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Mais cette qualité d’interprétation ne suffit pas à contrebalancer une personnalité largement controversée, immergée dans un univers trop classique et violent pour séduire. On termine ainsi Ourika avec un sentiment d’inachevé, face à une série visuellement convaincante, aux comédiens solides, mais qui ne prend jamais son propos politique à bras-le-corps, restant timidement sur les contours d’une fracture sociale pourtant passionnante. Dommage.
Ourika, disponible sur Prime Video, 7x52 minutes.