Des personnalités se mobilisent contre la répression des Ouïghours en Chine
La mobilisation contre la répression des Ouïghours dans des camps en Chine gagne en ampleur, notamment grâce à une forte sensibilisation sur les réseaux sociaux.
Si vous avez vu des carrés bleu ciel parsemer votre fil d'actualité Instagram ou Twitter, cette action ne vous est sans doute pas inconnue. Lancée à l'initiative du député européen Raphaël Glucksmann, la publication de ce carré sur les réseaux sociaux vise à soutenir les Ouïghours contre la répression dont ils sont victimes en Chine, dans le cadre d'une semaine de mobilisation (#FranceforUyghurs, #FreeUyghurs ou encore #WorldforUyghurs).
Des intellectuels, acteurs et responsables politiques ont également appelé mercredi la communauté internationale à des "actes puissants" et "rapides" pour faire cesser le "crime contre l'humanité" en cours en Chine, au Xinjiang, contre les Ouïghours, tombés dans un "trou noir". "Depuis des années, le régime chinois enferme dans des camps de concentration des millions d'êtres humains, juste parce qu'ils sont nés Ouïghours", écrivent-ils dans une tribune, également lancée par le député européen Raphaël Glucksmann.
Parmi les dizaines de signataires de la tribune figurent: le président du Parti socialiste Paul Magnette, les écrivains Salman Rushdie, Roberto Saviano et Leïla Slimani, le réalisateur Jacques Audiard, l'acteur Omar Sy, l'économiste français Thomas Piketty, l'historien Patrick Weil ou encore la présidente de l'Institut ouïghour d'Europe, Dilnur Reyhan. "Stérilisations systématiques, avortements forcés, enfants éloignés des parents, récalcitrants condamnés à mort, femmes obligées de partager (littéralement) leur lit avec les émissaires du Parti communiste chinois, viols massifs: depuis la fin de 2016, la 'région autonome du Xinjiang' est devenue l'autre nom de la négation de l'humanité de l'homme", rappellent-ils.
Les signataires appellent "toutes les consciences du monde à crier leur indignation" et réclament "des actes puissants" et "rapides". Ils demandent en particulier l'instauration "au plus vite" par leurs gouvernements respectifs de "sanctions ciblées contre les responsables chinois de la répression dans le Xinjiang", et "une politique d'aide et d'accueil spécifique pour les Ouïghours qui fuient l'enfer".
Les organisations internationales telles que l'ONU doivent lancer des commissions d'enquête et "faire tout – y compris menacer la Chine de sanctions – pour accéder aux camps", souhaitent-ils aussi. Et les "83 entreprises multinationales identifiées comme bénéficiant de la mise en esclavage des Ouïghours" doivent "cesse(r) – immédiatement – toute coopération avec leurs fournisseurs chinois exploitant la main-d'oeuvre forcée des déportés".
Parmi cette liste hétéroclite, on retrouve notamment des géants comme Nike, Adidas, H&M, Zara, General Motors, Volkswagen, BMW, Mercedes-Benz, Apple, Amazon, Google, Microsoft et Bosch. Vous pouvez retrouver la totalité de ces entreprises accusées via ce lien.
Les chefs d'État et de gouvernement européens prévoient de se réunir le 16 novembre prochain à Berlin pour un sommet consacré aux relations avec la Chine, selon un programme actualisé publié vendredi par le Conseil européen – institution représentant les États membres.
Cette "réunion informelle" des dirigeants européens se fera sans participation de la Chine, a précisé un porte-parole du Conseil. Elle a été ajoutée quelques heures après la conclusion de discussions des 27 sur la Chine lors d'un sommet européen à Bruxelles. L'UE a exprimé sa "profonde préoccupation" sur "la situation des droits de l'homme", notamment concernant la situation à Hong Kong et le sort des minorités... Une référence implicite à l'ethnie musulmane des Ouïghours.