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"Pas très envie de la défendre" : sur la sellette, Oudéa-Castéra ...

Pas très envie de la défendre  sur la sellette OudéaCastéra
La ministre de l’Éducation nationale, dont l’avenir au gouvernement est au coeur des discussions autour du deuxièlme volet du remaniement, était auditionnée à l’Assemblée nationale ce 6 février. Sans surprises, Amélie Oudéa-Castéra a fait

Il est rare que la Commission des Affaires Culturelles et de l'Éducation de l'Assemblée nationale se retrouve au centre de l'attention. Pourtant, sa séance du jour était particulièrement scrutée par les observateurs politiques. Et pour cause : Amélie Oudéa-Castéra, dont l’avenir au gouvernement semble bien menacé après ses premières semaines chaotiques, était auditionnée pour la première fois en tant que ministre de l’Éducation nationale par les députés.

Tentant de déminer les rumeurs sur un possible départ imminent de son poste, Amélie Oudéa-Castéra s'est empressée, en ouverture, de détailler ses priorités. Une feuille de route très largement calquée sur celle qu'avait lancée Gabriel Attal lors de son passage rue de Grenelle. Au programme : groupes de niveau en français et mathématiques au collège, dont la mise en place suscite d'importants remous au sein de l'Éducation nationale, labellisation des manuels scolaires, refonte du brevet, lutte contre le harcèlement scolaire, « montée en puissance » du Service national universel (SNU), etc...

La ministre a également rappelé l'objectif de « réinvention de la formation initiale » des enseignants, avec un concours placé à bac +3. « Les Français attendent beaucoup de leur école, a résumé l'ancienne championne de tennis. Cette attente est légitime et je veux y répondre avec le plus possible de clarté. » Une manière de suggérer sa détermination à conserver son portefeuille ministériel.

Des oppositions remontées

Car derrière les débats sur le fond de la politique éducative d'Emmanuel Macron, sans surprises c'est bien la question du cas d'Amélie Oudéa-Castéra qui trottait dans toutes les têtes au cours de l'audition. Ici et là, les parlementaires de l'opposition n'ont pas manqué d'y faire référence. La députée Annie Genevard a évoqué la situation sans détour. « C'est une audition bien particulière que nous faisons aujourd'hui », a lâché la secrétaire générale des Républicains, mentionnant le « périmètre déraisonnablement élargi de votre ministère » et les « bruits qui courent sur votre possible départ du ministère ». « Pensez-vous pouvoir être à même d’exercer vos fonctions ministérielles ? », a-t-elle conclu, tranchante.

A LIRE AUSSI : "Il n'y a les moyens pour rien !" : pire que les casseroles d'Oudéa-Castéra, les promesses non tenues d'Attal

La gauche ne s'est pas montrée plus tendre. « Contrairement à vous, les enseignants ne négocient pas leurs salaires ou jetons de présence », a lancé Francesca Pasquini, députée écologiste, en référence aux importantes rémunérations perçues par Amélie Oudéa-Castéra au cours de sa carrière. L'insoumis Léo Walter a épinglé le « discrédit que vos propos ont jeté sur l'école publique » pendant que Boris Vallaud a interrogé, à dessein, la ministre sur sa politique à venir en termes de mixité sociale. « On ne sait pas si vous nous répondez pour une durée limitée »,a taclé son collègue socialiste Arthur Delaporte. Lors de ses réponses, probablement pour éviter de relancer une énième fois la polémique, « AOC » a évité de revenir sur son cas personnel.

« Elle est tendue »

D'autant que les parlementaires de la majorité ne se sont pas distingués non plus par leur volontarisme acharné à prendre la défense de la ministre… La plupart se sont contentés de questions consensuelles. Premier à prendre la parole, Stéphane Mazars (Renaissance) a tout de même indiqué à la ministre que c'est sur « le bilan de son action » qu'elle serait jugée, avant de formuler ses questions, très larges, sur les cours de théâtre annoncés par Emmanuel Macron ou encore la situation des territoires ruraux. Céline Calvez (Renaissance), qui avait invité la ministre à participer le 24 janvier à une réunion sur « la mixité sociale dans les établissements scolaires », lui a demandé de détailler le « cadre de l'expérimentation des cours d'empathie » annoncée par Gabriel Attal. Cécile Rilhac (Apparentée Renaissance) a, quant à elle, interrogé la ministre « sur la scolarisation des enfants à besoins particuliers » pendant que Fabrice Le Vigoureux (Renaissance) a choisi l'apprentissage de la lecture, sujet à propos duquel il vient de cosigner un rapport parlementaire.

De quoi donner l'impression d'un service minimum, histoire simplement de ne pas mettre davantage en difficulté la locataire de la rue de Grenelle. « On n'a pas très envie de la défendre », textote une parlementaire de la majorité à Marianne. « La ministre est tendue, estime une autre. Les réponses données sont celles déjà entendues. Peu de nouveautés, pas de détails. On sent bien qu'il n'y a pas de marge de manœuvre pour tout faire rentrer dans les dotations horaires globales (DHG) [les enveloppes de moyens allouées aux établissements, N.D.L.R.] »

A LIRE AUSSI : "Une petite déflagration" : la démission du recteur de Paris, nouvelle épine dans le pied d'Oudéa-Castéra

Armée d'un bon paquet de notes, AOC a tenté de donner l'impression qu'elle était au travail, en mentionnant ses « visites de terrain » et en esquissant de premières échéances, comme l'évaluation du Pacte enseignant en février ou l'anniversaire à venir de la loi du 15 mars 2004 sur le port de signes religieux ostensibles. Reste à savoir si le fait que le ministre ait pu dérouler sa feuille de route est un signe de confiance envoyé à la ministre par l'Élysée ou… un ultime répit.

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