Retenu en otage en Iran, le Français Olivier Grondeau sort du silence
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Quelques jours après la libération de Cecilia Sala, journaliste italienne détenue à Téhéran, un Français détenu en Iran depuis octobre 2022 sort du silence. Dans un message audio diffusé lundi 13 janvier sur France Inter, Olivier Grondeau, incarcéré depuis plus de deux ans, a dévoilé son identité, soulignant son "épuisement" et celui de ses deux compatriotes, eux aussi emprisonnés par la République islamique.
Une sortie de l'anonymat qui est le fruit de mouvements dans le jeu diplomatique des otages. Les négociations sur le programme nucléaire iranien doivent débuter lundi en Suisse, et deux otages – la Germano-Iranienne Nahid Taghavi et la journaliste italienne Cecilia Sala – ont été libérées.
Cinq ans de prison
Olivier Grondeau, décrit par ses proches comme un passionné de voyages et de poésie, a été arrêté à Chiraz, dans le sud de l'Iran, en octobre 2022. Il a été condamné à cinq ans de prison pour "complot contre la République islamique", selon sa mère, Thérèse Grondeau.
Révéler son identité a représenté un "gros risque" et une source de "beaucoup de stress", a expliqué son ami Tristan, soulignant qu'Olivier avait redouté de revenir à l'isolement, qu'il avait particulièrement mal vécu au début de son incarcération. Cependant, face à la détérioration de sa santé, il a décidé de rendre son cas public, suivant ainsi l'exemple d'autres familles d'otages.
Des conditions "insupportables", selon le Quai d'Orsay
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Accepter Gérer mes choixDans un message diffusé par téléphone et sur France Inter, Olivier Grondeau a exprimé sa fatigue : "C'est quoi le retour ? C'est un vieux rêve qui ne suffit plus à donner du sens à cette veille épuisante. Je suis vraiment très fatigué". Et d'ajouter : "Vous qui avez le pouvoir d'influer sur cette affaire, entendez cette vérité. Les forces de Cécile, les forces de Jacques, les forces d'Olivier s'épuisent", en référence à ses deux compatriotes, Cécile Kohler et Jacques Paris, eux aussi détenus en Iran depuis 2022. Il a conclu en déclarant : "Ma responsabilité, c'est qu'un récit survive. Vous, votre responsabilité, elle est engagée dans la survie de trois êtres humains".
Dans une autre partie de son message, diffusée cette fois sur France Info, il a précisé : "Je suis innocent. Tous ici me savent innocent", en ajoutant qu'il parlait depuis sa cellule à la prison centrale de Téhéran.
L'Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs proches et des ONG d'utiliser ces individus comme monnaie d'échange dans des négociations entre États.
Vendredi 10 janvier, la France a convoqué l'ambassadeur iranien pour dénoncer la situation des "otages d'État" français, qu'elle accuse la République islamique de détenir. Le ministère des Affaires étrangères a réitéré "l'exigence de libération immédiate" de ces ressortissants, soulignant que leurs conditions de détention étaient "insupportables" et, dans certains cas, constituaient des actes de torture selon le droit international.
Le ministère a également conseillé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran et, pour ceux qui s'y trouvent déjà, de quitter le pays en raison des risques d'arrestation et de détention arbitraire.
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L'Iran accusé de violation de ses obligations internationales
Lundi, les proches d'Olivier Grondeau ont évoqué son moral en baisse. Sa mère a expliqué : "Il y a eu un premier temps, le temps diplomatique, où nous avons laissé faire, mais rien n'a changé. Puis il y a eu le temps de réflexion d'Olivier, et maintenant c'est le temps des médias". Selon elle, son fils a été retenu en garde à vue pendant 72 jours au début de l'affaire, une période durant laquelle la famille n'a eu "aucune nouvelle", les autorités iraniennes n'ayant pas contacté l'ambassade, en violation de leurs obligations internationales.
La semaine dernière, Rome a réussi à obtenir la libération de Cecilia Sala, journaliste italienne, après qu'elle a été détenue à l'isolement pendant trois semaines dans une prison de Téhéran. Sa libération a été saluée comme un grand succès diplomatique par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui a évoqué le "travail intense" mené par les canaux diplomatiques et de renseignement.
Dimanche, soit quatre jours plus tard, Téhéran a annoncé la libération et le rapatriement de Mohammad Abedini, un Iranien arrêté en Italie à la demande des États-Unis. Bien que les deux dossiers n'aient pas officiellement été liés, cette annonce a fait écho à celle de la libération de Cecilia Sala. Mohammad Abedini, âgé de 38 ans, est accusé par Washington d'avoir fourni une technologie sophistiquée de navigation de drones à l'armée iranienne, en violation des sanctions américaines.
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Avec AFP