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Que sait-on du vaccin Novavax, qui vient d’être autorisé par le régulateur européen ?

Que saiton du vaccin Novavax qui vient dêtre autorisé par le régulateur européen
L’Agence européenne des médicaments a approuvé ce lundi le produit développé par la société pharmaceutique américaine. Ce vaccin, à «protéine recombinante», utilise une technologie déjà éprouvée.
Question posée par «Pattebuleka» le 18 novembre 2021.

Un cinquième vaccin anti-Covid-19 pour les citoyens de l’Union européenne. L’Agence européenne des médicaments (EMA), et plus précisément son Comité des médicaments à usage humain, vient d’approuver ce lundi le produit développé par Novavax. Une autorisation validée dans la foulée par la Commission européenne. Ces décisions viennent clore la phase d’examen par l’EMA, commencée le 17 novembre, après le dépôt d’une demande d’autorisation conditionnelle de mise sur le marché soumise par la société pharmaceutique américaine, selon le calendrier accéléré qui s’applique aux vaccins anti-Covid. En France, la Haute autorité de santé doit également se prononcer, avant que les vaccinations au Novavax ne puissent démarrer.

‼️ Our human medicines committee will hold an extraordinary meeting on 20 Dec to review the application for the #COVID19vaccine developed by #Novavax. We will communicate the outcome of this scientific discussion.

— EU Medicines Agency (@EMA_News) December 16, 2021
Technologie classique

Alors que les produits à ARN messager – ceux de Pfizer-BioNTech et de Moderna – suscitent la défiance parmi les non-vaccinés, du fait de la relative nouveauté de cette technologie, les experts sanitaires espèrent que les indécis se trouveront davantage rassurés par celui de Novavax. Baptisé Nuvaxovid en Europe et Covovax dans les pays du Sud, ce vaccin repose en effet sur un procédé plus classique que ceux employés pour les vaccins largement utilisés dans les pays occidentaux.

Tout comme celui de Sanofi, dont l’arrivée vient d’être reportée à 2022, le vaccin de Novavax utilise une technologie dite «à protéine recombinante». Il contient ainsi des protéines reproduisant la protéine Spike du Sars-CoV-2, qui vont déclencher une réponse immunitaire, sans avoir à recourir à un vecteur viral. Ces vaccins dits «sous-unitaires» présentent donc d’importantes similitudes avec ceux dirigés contre l’hépatite B ou la coqueluche, vieux de plusieurs décennies, et dont l’usage est quasi généralisé à travers le monde. Le Nuvaxovid repose néanmoins sur un adjuvant original, lui aussi développé par Novavax. Pour un schéma complet de primo-vaccination, comme pour quasiment tous les autres vaccins anti-Covid, deux doses sont requises – à trois semaines d’intervalle.

Utilisation en rappel

En juin, Novavax avait présenté les conclusions de ses essais cliniques de phase III, menés sur quelque 30 000 personnes aux Etats-Unis et au Mexique, qui ont montré «une protection de 100 % contre les formes modérées et sévères de la maladie et de 90,4 % globalement». Mais ces études n’avaient pu être menées sur le variant delta, peu présent à l’époque, ni – a fortiori – contre le nouveau variant omicron, qui semble le supplanter. Les essais de phase III ont par ailleurs été étendus, début mai, pour mesurer l’efficacité et la sûreté du vaccin chez les adolescents de 12 à 17 ans.

Des études supplémentaires sont également en cours afin d’évaluer le niveau de protection conféré lorsqu’il est administré comme dose de rappel. Selon des résultats préliminaires obtenus grâce aux essais de phase II réalisés aux Etats-Unis et en Australie, présentés en août, Nuvaxovid, «administré six mois après un schéma initial à deux doses, a provoqué une multiplication par 4,6 du nombre d’anticorps fonctionnels». Ce qui fait dire à Gregory M. Glenn, directeur de la recherche et du développement chez Novavax, que «les bons résultats de cette étude renforcent notre confiance dans le potentiel d’une dose de rappel du vaccin […] pour apporter une large protection contre la maladie, y compris contre les variants connus et émergents».

En France, le vaccin développé par Novavax aurait vocation à être prioritairement utilisé dans le cadre des rappels vaccinaux, aux côtés des vaccins à ARN messager, et du candidat-vaccin de Sanofi, comme l’écrivait le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale dans un avis en avril (période à laquelle on croyait encore à une arrivée du Nuvaxovid pour l’automne).

Transport et distribution facilités

En cas d’approbation, à quel moment les premières doses produites par Novavax pourront-elles intégrer la chaîne logistique de la campagne conduite en France ? La Commission européenne a conclu au milieu de l’été un contrat avec l’entreprise américaine pour l’achat anticipé de 200 millions de doses. «Dans le cadre de ce contrat, les Etats membres pourront acheter [ensemble, ndlr] jusqu’à 100 millions de doses du vaccin Novavax, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires, en 2021, 2022 et 2023, une fois que le vaccin aura été examiné et approuvé par l’EMA comme étant sûr et efficace», détaille la Commission.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est réjouie de l’arrivée du produit de Novavax qui «renforce encore notre vaste portefeuille de vaccins». En effet, quatre autres vaccins sont actuellement autorisés au sein de l’Union européenne. Mais pour deux d’entre eux, ceux développés par AstraZeneca et Janssen, leur utilisation a été largement freinée par le signalement de cas de thromboses potentiellement liés à leur administration. Le Novavax pourrait permettre de consolider les campagnes vaccinales européennes, en attendant que d’autres arrivent.

#COVID19vaccines: Where are we now❓

➡️ 5 vaccines under evaluation: for 4 of them the #RollingReview is ongoing; the 5th – the Novavax vaccine - is on the last mile for a recommendation with a formally submitted marketing authorisation application➡️ 4 vaccines authorised pic.twitter.com/rK9AfoLv7c

— EU Medicines Agency (@EMA_News) December 4, 2021

D’autant que l’un des avantages de ce produit est qu’il se conserve plus facilement que les vaccins à ARN messager, puisqu’il suffit de le stocker dans des réfrigérateurs à une température comprise entre 2° et 8°C, facilitant ainsi son transport, sa distribution et son administration. Ce qui en fait aussi un candidat privilégié aux dons vers les pays sous-dotés en vaccins, notamment via le mécanisme international de redistribution Covax.

Capacités de production limitées

Pour l’instant, cependant, en l’absence d’autorisation, aucune dose de Novavax n’a été livrée à la France. Son déploiement devra donc attendre la livraison des premiers flacons. Avec plusieurs difficultés. D’abord, comme l’avait rapporté Reuters, Novavax avait déjà, au mois de mars, repoussé ses livraisons à l’Europe, en raison, selon le labo, de «difficultés d’approvisionnements de certaines matières premières liées au contexte pandémique».

Reuters rapportait également que «pour approvisionner l’UE avec son vaccin, dont l’administration se fait en deux doses, Novavax prévoit de produire certains éléments-clé dans plusieurs de ses usines, [dont] seule l’une d’entre elles est située sur le territoire européen, un site de production d’antigènes […] en République tchèque.» Or un responsable européen estimait la capacité de production de ce site «insuffisante pour faire face aux besoins des Vingt-Sept».

De plus, l’adjuvant développé par Novavax pour son vaccin, aussi appelé «Matrix-M», est extrait du bois de Panama. Or cette ressource, issue d’un arbre qui pousse en Amérique, n’est disponible qu’en quantités limitées. Fautes de doses suffisantes, une partie de l’étude de phase III avait ainsi dû être suspendue fin décembre 2020. Un handicap qui pourrait freiner les hausses de production nécessaires pour approvisionner les Etats où le vaccin est, ou sera bientôt, autorisé.

Pour l’obtention de doses de Novavax, l’Union européenne sera d’ailleurs en concurrence avec l’Indonésie et les Philippines, où le vaccin a décroché de premières autorisations d’urgence. Et d’autres s’ajouteront à la liste, puisque la biotech a également déposé des demandes d’autorisation auprès des autorités sanitaires américaines et britanniques.

Mise à jour : Le 20 décembre à 14h10, pour faire suite à la décision de l’Agence européenne du médicament. Puis à 17h00, pour ajouter celle de la Commission européenne.

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