Novavax, la biotech américaine dopée par son vaccin contre le Covid-19
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C’est le dernier venu dans l’arsenal de l’Union européenne (UE) contre le Covid-19. La Commission européenne a donné le feu vert, lundi 20 décembre, à la commercialisation du Nuvaxovid, le vaccin contre le SARS-CoV-2 développé par la biotech américaine Novavax. La décision de l’Europe suit la recommandation faite quelques heures auparavant par l’Agence européenne des médicaments (EMA).
A l’issue d’une réunion de son comité des médicaments à usage humain, l’autorité sanitaire avait recommandé l’utilisation du Nuvaxovid pour les adultes en primo-vaccination, estimant que « les données sur le vaccin [étaient] solides et répondaient aux critères de l’UE en matière d’efficacité, de sécurité et de qualité ». Il s’agit ainsi du cinquième vaccin contre le virus à être autorisé en Europe, après ceux de Pfizer-BioNTech, AstraZeneca, Moderna et Janssen.
Alors que le Vieux Continent est frappé par une nouvelle vague de Covid-19 et s’inquiète de la propagation du variant Omicron, l’arrivée de ce produit pourrait se révéler précieuse pour convaincre certains réticents à la vaccination. En effet, le Nuvaxovid s’appuie sur une technologie différente des autres solutions déjà approuvées par l’UE. Contrairement aux vaccins à ARN messager (Pfizer-BioNTech, Moderna) ou à adénovirus (AstraZeneca, Janssen), Novavax – tout comme le français Sanofi – a fait le choix d’une technologie vaccinale plus classique, celle de la protéine recombinante, sur laquelle s’appuient déjà, depuis plusieurs décennies, certains vaccins contre l’hépatite B, la coqueluche ou la grippe.
Comme la plupart des vaccins déjà utilisés, le produit de Novavax nécessite deux injections, à trois semaines d’intervalle, pour déclencher une réponse immunitaire suffisante afin de protéger du virus. La décision de l’EMA se fonde sur l’étude approfondie des données cliniques. Les essais de phase 3, qui ont été réalisés sur plus de 45 000 personnes au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Mexique, ont démontré une efficacité d’environ 90 % pour réduire le nombre de cas symptomatiques de Covid-19.
Echecs successifs sur Ebola, le SRAS et le MERSIl reste toutefois à déterminer dans quelle mesure ce nouvel outil pourrait être utile pour protéger également contre le variant Omicron. Les données fournies par Novavax, récoltées à des périodes où cette déclinaison du virus n’existait pas, ne permettent pas pour le moment d’en avoir une idée précise. « Il existe actuellement des données limitées sur l’efficacité de Nuvaxovid contre d’autres variants préoccupants, y compris Omicron », a précisé l’EMA dans son avis. La biotech américaine travaille cependant pour l’évaluer, et a d’ores et déjà annoncé qu’elle développait également une nouvelle version de son produit pour répondre à cette nouvelle menace. Par ailleurs, la firme pharmaceutique poursuit les études pour une utilisation de son vaccin en troisième dose.
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