Avec l'autorisation du vaccin de Novavax, la France renforce son arsenal contre le Covid-19
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Et de cinq ! La Haute Autorité de santé (HAS) a autorisé, vendredi 14 janvier, l’utilisation du vaccin contre le Covid-19 développé par le laboratoire Novavax. Après les vaccins à ARN messager (ARNm) de Pfizer-BioNTech et Moderna, ceux à vecteur viral d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson, une nouvelle arme contre le SARS-CoV-2 fait donc son entrée dans l’arsenal préventif français. Son utilisation pourrait débuter « début février », déclarait le ministère de la santé le 6 janvier. La France devrait recevoir « 3,2 millions de doses » au premier trimestre, et a posé une option pour « 3,2 millions de doses supplémentaires » au deuxième trimestre.
Dans son avis, l’instance chargée de déterminer la stratégie vaccinale souligne que ce nouveau produit, validé par l’Agence européenne du médicament (AEM) le 20 décembre, présente un profil de sécurité et d’efficacité très satisfaisant. L’injection de deux doses à trois semaines d’intervalle offre une efficacité de 90 % contre l’ensemble des symptômes et de 100 % contre les formes graves. Quant aux effets indésirables, ils apparaissent proches de ceux déjà enregistrés avec les précédentes formules : sensibilité (69 %) et douleur (58 %) à l’endroit de l’injection, fatigue (47 %), maux de tête (43 %) et malaises (37 %), avec une sensibilité accrue chez les sujets les plus jeunes.
La véritable nouveauté de cette formule tient en réalité à sa technologie, qui n’est justement pas nouvelle. Elle consiste à injecter non pas une information génétique mais directement un morceau de protéine du virus, qui permettra au système immunitaire de s’armer contre une future attaque de SARS-CoV-2. Les vaccins contre l’hépatite B, la méningite à méningocoque ou encore la coqueluche s’appuient précisément sur cette méthode. Seule véritable innovation : l’adjuvant employé pour stimuler le système immunitaire. En lieu et place du traditionnel aluminium, Novavax a développé une formule nommée Matrix M, conçue à base de saponines, un type de molécules trouvé dans les plantes et les animaux, connu pour ses propriétés émulsifiantes, détergentes ou expectorantes.
Continuer à privilégier les vaccins à ARNLa HAS ne présente pas ce nouveau produit comme le remède miracle. L’efficacité à long terme et l’efficacité contre la transmission demeurent inconnues et « l’efficacité contre les variants Delta et Omicron (qui ont émergé après la fin du suivi des essais cliniques) restent à confirmer », rappelle l’instance. La Haute Autorité insiste aussi sur la nécessité de continuer à « privilégier » les vaccins à ARN messager, à l’efficacité au moins partiellement éprouvée contre les derniers mutants. Elle précise également que le produit de Novavax ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché européenne en troisième dose, ni « ne dispose de données en vie réelle permettant d’en justifier l’administration ».
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