Covid-19 : ce que l'on sait du variant Eris, à l'origine d'un regain des ...
On pensait qu’il appartenait au passé, mais peut-être pas tant que cela. Le Covid-19 semble faire son retour en France cet été.
Dans son dernier bulletin publié le 2 août 2023 dernier, Santé publique France annonçait observer une hausse des passages aux urgences » pour suspicion d’infection au Covid-19. Et ce, « dans toutes les classes d’âges, et notamment chez les adultes » (+ 26 % soit +149 passages par rapport à la semaine précédente).
Un nouveau sous-variant, le EG.5.1, surnommé Eris, pourrait en être à l’origine.
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« Ce nouveau variant semblerait s’imposer dans plusieurs pays d’Europe dont la France, mais aussi aux USA et en Asie », explique, auprès d’actu.fr, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
Selon la base de données GISAID, la souche EG.5.1 est même majoritaire dans l’Hexagone. Dans un graphique, on constate qu’elle représente 35 % des analyses.
En France, des clusters (regroupements de cas) ont été constatés en plein mois d’août, notamment lors des fêtes de Bayonne, où une recrudescence des ventes de tests en pharmacie a été observée par Sud-Ouest.
Pour l’épidémiologiste Antoine Flahault, Eris pourrait « supplanter les précédents variants XBB (autres variants d’Omicron détectés en France en janvier et en avril 2023) qui faisaient la course en tête depuis la fin de l’hiver ».
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Comment caractériser ce nouveau variant ? Pour le directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, il est « très contagieux ».
Mais cette contagiosité est à nuancer. Difficile à dire s’il l’est plus que les autres. « À chaque fois qu’un nouveau variant s’impose face aux précédents, c’est parce qu’il est plus transmissible. C’est le cas avec Eris », explique le médecin.
Concernant les formes sévères, « il n’y a pas d’indication qu’il serait plus virulent », avance Antoine Flahault. Ni qu’il est capable d’échapper à l’immunité acquise par une précédente contamination ou par le vaccin.
Quels symptômes doivent vous alerter ? « Il n’est pas rapporté de symptômes spécifiques, c’est une virose respiratoire classique du Covid-19 », explique le professionnel de santé.
Ainsi, comme les variants d’Omicron, on retrouve les symptômes habituels : toux, forte fièvre, nez qui coule.
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Maintenant que nous avons dit tout cela, faut-il s’inquiéter ? « Il n’y a aucune caractéristique particulièrement inquiétante avec ce nouveau variant », lance le médecin épidémiologiste, rappelant qu’il faut néanmoins rester prudent.
En effet, on sait qu’à chaque nouvelle vague de Covid-19, les hospitalisations repartent à la hausse. « Cela a été le cas avec tous les variants jusqu’à présent et semble l’être à nouveau avec Eris », déclare l’expert.
Baisse de la garde dans la surveillanceCependant, il faut émettre une nuance.
« Les données épidémiologiques ne sont pas très fiables en Europe actuellement », rappelle le directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
Les autorités européennes ont complètement baissé la garde cet été et ne surveillent plus rien ! On attend d’elles qu’elles publient leurs données d’une surveillance fiable.
Antoine FlahaultEpidémiologiste
Le portail du ministère de la Santé SI-DEP, qui enregistrait les résultats antigéniques, a cessé de fonctionner le 30 juin 2023. Même chose pour TousAntiCovid, l’application qui permettait le contrôle des pass sanitaires. Une « mise en pause » puisque le ministère disait « réfléchir à la suite ».
En mai dernier, au vu de la baisse du nombre de cas et de décès, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a levé l’alerte maximale émise pour le Covid-19 qui était en vigueur depuis fin janvier 2020.
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Le retour du Covid en plein été peut paraître curieux. Contrairement aux idées reçues, les virus n’arrêtent pas de circuler quand il fait chaud.
… avant une recrudescence des cas à l’automne ?Le Covid-19 se comporte désormais un peu comme la grippe, mais le frein estival est moins efficace sur lui et il peut circuler en été et durant l’entre-saisons.
Antoine FlahaultEpidémiologiste
Néanmoins, la saison froide favorise sa transmission et la recrudescence des formes graves. « Il y a toutes les raisons de penser que le Covid-19 va revenir cet automne et cet hiver dans l’hémisphère nord », avance le professionnel de santé.
Si le Covid devrait réintégrer notre quotidien dès cet automne, selon le professionnel de santé, il faut rester prudent : « On ne sait pas bien prévoir les épidémies à long terme, donc il est difficile de savoir avec précision ce qui se passera, en particulier l’ampleur et la sévérité des prochaines vagues. »
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