On a classé (objectivement) tous les "Binks to Binks" de Ninho
Peu de temps avant la sortie de Jefe, le présumé "meilleur album de tous les temps", Ninho s’est chargé de faire monter la température avec la sortie du septième opus de sa série iconique de freestyles, "Binks to Binks". La première partie date de 2016, et encore aujourd’hui, N.I continue d’envoyer ces morceaux à l’approche d’un nouveau projet.
À la rédaction, on s’est dit que c’était le bon moment de se faire un classement (totalement objectif) de ces morceaux qui ne cessent d’être attendus.
Vous savez ce qu’on dit des suites ? Elles sont rarement aussi bonnes que le premier opus. "Binks to Binks Part. 1" est un freestyle qui fait partie des classiques de la discographie de Ninho. La première partie du morceau est tranchante et rappelle la bonne époque de M.I.L.S… Puis démarre l’intro de la seconde partie : "Ils n’étaient pas au courant, maintenant ils le savent", référence légendaire aux premières mixtapes de Ninho. La deuxième partie est aussi excellente que la première. Ce "Binks to Binks Part. 1" est un des plus durs à départager quand il est temps de choisir entre la première et la seconde partie du morceau. Un élément qui prouve sans doute sa grande qualité.
PS : petit point bonus pour le clip tourné sur les Champs-Élysées, presque old school aujourd’hui.
Aussi marquant que le premier, c’est un autre classique de la discographie de N.I. La première partie du morceau est certainement la plus mythique de toute la série de freestyles. Le flow est très différent de celui dans "Binks to Binks Part. 1", et c’est ce qui fait que ce couplet est spécial. C’est l’une des seules fois de toute la série que Ninho va utiliser sa voix auto-tunée, entre rap et chant. La deuxième partie du morceau ? D’un niveau aussi élevé que les couplets de "Binks to Binks Part. 1". Impossible de sortir "Binks to Binks Part. 2" et "Binks to Binks Part. 1" des deux premières places de ce classement.
Après un "Binks to Binks Part. 3" assez décevant (dont on parlera plus tard), il fallait que la série revienne au niveau des deux premiers épisodes, et cette partie 4 remplit plutôt bien cette mission. Difficile néanmoins de le rentrer dans la case des classiques, mais ce qui fait la différence sur ce freestyle, ce sont ses punchlines. "Ma génération me fait peur, elle veut Louboutin et Channel, mais elle ne sait même pas faire des pâtes au beurre." À sa manière, cette phase de Ninho aura marqué les esprits, et chaque fan qui connaît les paroles de ce morceau rappera plus fort cette punch que les autres.
On commence petit à petit à entrer dans les morceaux les moins faciles à placer. Faites l’expérience de demander à un de vos potes son classement, ce numéro 5 peut aussi bien se trouver sur le podium que vers les dernières places. À mon sens, la première partie du morceau est nettement meilleure que la seconde, et c’est qui fait défaut à l’ensemble. Quand l’une des phases qu’on retient le plus facilement est "j’ai rajouté du saumon dans mes pâtes, du saumon dans mes pâtes", on comprend rapidement qu’on n’est pas au niveau de "Binks to Binks Part. 4". Mais le flow suffit largement à nous faire apprécier le freestyle.
Le petit dernier avant Jefe. La première partie n’est pas aussi tranchante que ce qu’on a l’habitude d’entendre dans les "Binks to Binks". Ninho aborde un flow presque chuchoté qui fonctionne, mais pas assez pour nous emballer. Ce qui fait la différence sur ce freestyle, c’est la deuxième partie qui rafraîchit la série de manière efficace. Une instru drill, c’est ce qu’il fallait pour être percutant, et dans l’air du temps.
La voix auto-tunée, entre rap et chant, est de retour. Celle qu’on avait tant aimée sur "Binks to Binks Part. 2". Le problème ? C’est qu’on est loin d’être au même niveau dans ce freestyle. Cette tentative n’est présente que dans l’outro, mais elle déçoit. Elle est trop "robotique" à l’oreille, et loin d’être aussi marquante que celle qu’on a connue. Les couplets, eux, sont bons, mais sans forcément être particuliers, ce qui fait qu’on a du mal à mettre ce freestyle plus haut dans ce classement.
"Sympa", c’est le maximum qu’on arrive à dire de ce "Binks to Binks Part. 3". Est-ce que c’est dû au très haut niveau des deux épisodes précédents ? Certainement. C’est en tout cas l’opus qui aura le moins marqué les fans de la série. Le premier couplet est bon, sans être particulièrement marquant, et le second est assez clivant. La principale cause est l’instrumental sur lequel pose Ninho.
Les basses sont très (voire trop) puissantes et présentes, on s’éloigne presque de la mouvance trap. Il suffit de voir le clip du freestyle pour comprendre ce que N.I et son équipe ont voulu reproduire : une sorte de rappeur un peu fou, tout droit sorti d’asile. L’idée sur le papier est bonne, mais en voulant être plus tranchant que "Binks to Binks Part. 1" et "Binks to Binks Part. 2", on s’éloigne un peu trop de l’essence de la série.