«Un Prophète», «Quai d'Orsay»… Niels Arestrup en 5 films
Retour sur la carrière prolifique au cinéma de l’acteur, disparu à l’âge de 75 ans, en cinq longs-métrages.
L’acteur Niels Arestrup est mort à 75 ans. Il avait obtenu trois César, pour De battre mon cœur s’est arrêté, Un prophète et Quai d’Orsay.
De battre mon cœur s’est arrêté (2005)
Alors que Niels Arestrup n’a plus tourné au cinéma depuis trois ans, Jacques Audiard lui confie le rôle d’un marchand de biens véreux dans De battre mon cœur s’est arrêté. Un escroc doublé d’un père toxique, qui empêche son fils Tom (Romain Duris) de se réaliser dans la musique. Un grand film noir et une composition formidable d’Arestrup, récompensé du César du meilleur acteur dans un second rôle.
Le Candidat (2007)
Le seul long-métrage écrit et réalisé par Niels Arestrup. L’histoire d’une manipulation entre les deux tours d’une élection présidentielle. Le temps d’un week-end, Michel Dedieu (Yvan Attal), candidat de substitution, doit se préparer au débat télévisé qui l’oppose à son adversaire. Arestrup se réserve le rôle du conseiller retors et roué. Une vision désenchantée de la politique et des médias.
Un Prophète (2009)
Jacques Audiard fait de nouveau appel à Arestrup et lui donne encore une fois un rôle de père monstrueux, symbolique cette fois. L’acteur incarne César Luciani, parrain de la mafia corse qui garde le contrôle sur ses affaires depuis sa cellule de prison. Si le film révèle au grand public le débutant Tahar Rahim, Arestrup confirme qu’il est une bête d’acteur. Un Prophète, Grand Prix au Festival de Cannes, lui permet de décrocher un deuxième César du meilleur acteur dans un second rôle.
Quai d’Orsay (2014)
Bertrand Tavernier choisit Niels Arestrup pour donner la réplique à Thierry Lhermitte dans Quai d’Orsay, son adaptation de la bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac. Face à Lhermitte en Alexandre Taillard de Worms, ministre des affaires étrangères inspiré de Dominique de Villepin, impulsif et imprévisible, Arestrup campe un directeur de cabinet au flegme irrésistible. Un contre-emploi parfait et payant, avec un troisième César, toujours dans la catégorie du meilleur second rôle. En recevant son prix, l’acteur remercie Tavernier d’avoir eu « la délicatesse » de lui proposer « un rôle un peu différent de ce qu’on lui proposait d’habitude, presque un truc drôle, évoquant « une grande source d’étonnement » et « un grand plaisir ».
Diplomatie (2014)
Volker Schlöndorff transpose à l’écran la pièce de Cyril Gély. Dans la nuit du 24 au 25 août 1944, à l’hôtel Meurice, Raoul Nording, consul général de Suède, tente de dissuader le général Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire de Paris, de détruire la capitale française, conformément à l’ordre qu’il a reçu d’Adolf Hitler. André Dussolier en consul suédois et Niels Arestrup en général allemand reprennent brillamment les rôles qu’ils avaient créés au Théâtre de la Madeleine.