Élections législatives 2024 : pour Nicolas Sarkozy, "cette dissolution ...
l'essentiel Silencieux depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy sort de son silence et fait part de ses inquiétudes dans une interview au Journal du Dimanche.
Sa parole est rare. Ses mots soigneusement choisis. Silencieux depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, et l’accord électoral entre le président des LR Eric Ciotti et le Rassemblement national, Nicolas Sarkozy est enfin sorti du silence dans une interview au Journal du Dimanche. Voici ce qu’il faut retenir de ses déclarations.
La dissolution de l’Assemblée nationale
Nicolas Sarkozy s’étonne de l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée nationale. "Donner la parole au peuple français pour justifier la dissolution est un argument curieux puisque c’est précisément ce que venaient de faire plus de 25 millions de Français dans les urnes". Il estime que "cette dissolution constitue un risque majeur pour le pays comme pour le président". Et d’ajouter : "Pour le pays, déjà fracturé, parce que cela peut le plonger dans un chaos dont il aura les plus grandes difficultés à sortir".
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L’accord électoral LR-RN
Nicolas Sarkozy qualifie "d’inopportune" la décision du président des LR Eric Ciotti de conclure un accord électoral avec le Rassemblement national. Il estime qu’Eric Ciotti "aurait dû soumettre aux instances dirigeantes de son parti sa conviction de la nécessité d’une alliance avec le RN" et de proposer un vote électronique aux adhérents. Ainsi "la question aurait alors été tranchée calmement et de façon incontestable". Nicolas Sarkozy voit dans l’accord LR-RN non pas un accord mais "une absorption". Il détaille : "Être le supplétif du RN n’est pas une ambition mais un constat de renoncement". Et de mettre en garde LR : "S’allier au Rassemblement national aujourd’hui consiste à se mettre dans les roues d’un jeune homme de 28 ans qui, s’il réussit, ne vous laissera pas la place, et s’il échoue, vous emportera avec lui".
Jordan Bardella
Nicolas Sarkozy n’est pas du tout surpris par le score du RN aux élections européennes. Par principe, il refuse de décrédibiliser Jordan Bardella et le RN. Il estime que le parti d’extrême-droite a fait "un travail sur lui-même indéniable". Néanmoins il met en avant l’inexpérience de Jordan Bardella qui deviendrait Premier ministre en cas de victoire du RN aux législatives. Il "n’a jamais été en situation de gérer quoi que ce soit" et "a moins de 30 ans", relève Nicolas Sarkozy. "Peut-on conduire la France quand on est si jeune et sans expérience ? Chaque Français doit considérer cette réalité".
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L’action d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron consulte ponctuellement Nicolas Sarkozy. Il ne l’a pas fait avant de se décider de dissoudre l’Assemblée Nationale. S’il l’avait fait, Nicolas Sarkozy assure qu’il aurait tenté de dissuader Emmanuel Macron de dissoudre. L’ancien chef de l’État reconnaît à Emmanuel Macron "une grande intelligence, une impressionnante force de travail et une profonde connaissance des dossiers". Il constate ses résultats sur le terrain économique.