Mort brutale de Nicolas Florian, ancien maire de Bordeaux, la ville ...
Le successeur d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux et figure de l’opposition municipale est décédé ce 26 janvier d’un accident vasculaire cérébral. Il avait 55 ans.
Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.
Walid Salem
Publié le 26 janvier 2025 ·
Imprimé le 26 janvier 2025 à 20h07 ·
Modifié le 26 janvier 2025 Nouvelles réactions de politiques ·
3 minutes
Nicolas Florian est mort ce dimanche 26 janvier à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux. Selon son entourage, ce décès brutal est dû à un accident vasculaire cérébral pour lequel il a été hospitalisé vendredi dernier. La disparition de l’ancien maire de Bordeaux à 55 ans laisse le monde politique bordelais sous le choc.
Farouche opposant à Pierre Hurmic, Nicolas Florian ne faisait pas mystère de sa volonté d’être candidat aux élections municipales en 2026. Mercredi dernier, il avait présenté ses vœux à l’Athénée Municipal, dans ce qui s’apparentait à un premier meeting de campagne. Le conseiller municipal et régional se déclarait « prêt et disponible pour participer au changement », et au travail pour la composition de la liste.
Même s’il se défendait de vouloir « rejouer le match de 2020 », le Républicain espérait prendre sa revanche sur le maire écologiste qui l’avait battu à l’époque, alors qu’il avait succédé l’année précédente à Alain Juppé. Ce dernier, démissionnaire pour rejoindre le Conseil constitutionnel, avait alors choisi pour le remplacer son adjoint en charge des finances, des ressources humaines et de l’administration depuis 2014.
« Homme politique déterminé »
Dès l’annonce de la mort de son opposant, Pierre Hurmic a fait part de sa tristesse et annoncé que « les drapeaux de l’hôtel de ville seront mis en berne [lundi] matin ».
« Durant sa carrière politique bordelaise, comme adjoint puis comme maire, Nicolas Florian a œuvré avec un grand sens de l’engagement au service des Bordelaises et Bordelais. Je salue la mémoire d’un homme politique déterminé. Sa brutale disparition laisse un vide immense au conseil municipal de Bordeaux », écrit le maire dans un communiqué, ce dimanche.
« Dans tous les quartiers de la ville où il se rendait quotidiennement, sa gentillesse et son sens de l’écoute changeaient le regard des gens sur la politique et les élus », écrit dans un communiqué son ancien premier adjoint et « ami dans la vie », Fabien Robert.
« Un regard, une parole ou une tape affectueuse et voici qu’il éclairait notre chemin, confiant, avec ce regard amusé qui lui donnaient cet air bienveillant. Nicolas et son émerveillement vont cruellement manquer à Bordeaux (…). »
Sur le réseau social Bluesky, le macroniste Thomas Cazenave, rallié à Nicolas Florian au second tour en 2020 et en pleine discussions avec lui pour les prochaines municipales, a salué « un partenaire fiable, franc et toujours sincère » :
« Nicolas avait Bordeaux chevillée au corps, écrit le député de Gironde. Il a servi notre ville avec dévouement et passion. […] Bordeaux perd un grand élu qui avait encore tant à lui apporter et avec qui j’ai eu plaisir à cheminer. »
« Elu impliqué »
De son côté, Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine salue la mémoire d’un « élu régional impliqué » :
« Avec Nicolas Florian [tête de liste aux dernières élections régionales en 2021, NDLR], nous avions des différences, mais jamais d’opposition de principe ; je garde en mémoire sa personnalité curieuse et chaleureuse, à la fois d’expérience et en devenir. »
« J’ai connu un jeune élu déjà homme d’expérience, bon connaisseur de la vie locale » écrit dans son communiqué Jean-Luc Gleyze à propos de Nicolas Florian quand il était conseiller départemental de 2001 à 2004 dans l’opposition face à la majorité de Philippe Madrelle. Le président du Conseil départemental décrit des interventions faites « avec autant de pugnacité que de respect républicain ».
Christine Bost, président de Bordeaux métropole, a quand à elle salué « ses qualités humaines et son engagement sincère ». Etienne Guyot, préfet de la Gironde, a loué « un homme de conviction qui a joué un rôle déterminant pour poursuivre le développement et la modernisation de la ville et de sa métropole ainsi que la qualité de vie de nos concitoyens ».
De Marmande à Bordeaux
Nicolas Florian est né le 29 mars 1969 à Marmande, dans le Lot-et-Garonne, où ses grands-parents étaient agriculteurs. En 1975, alors qu’il a 6 ans, ses parents s’installent à Villenave-d’Ornon.
De famille gaulliste, il adhère au RPR pendant ses études à la faculté de droit. Titulaire d’une maîtrise en droit des affaires, et après avoir été attaché parlementaire, il entre en politique, à l’âge de 26 ans, comme conseiller municipal de Villenave-d’Ornon, puis adjoint de Patrick Pujol de 1995 à 2014. Aux élections municipales de Bordeaux de 2014, il intègre la liste conduite par Alain Juppé pour la mairie de Bordeaux.
Rue89 Bordeaux présente ses condoléances à son épouse, son fils et sa famille.