Incendie dans un immeuble à Nice : sept morts, la piste criminelle ...
Un incendie dans un immeuble d’habitation a fait sept morts dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juillet 2024 à Nice (Alpes-Maritimes), ont annoncé les pompiers de la ville. Bilan, causes, réactions… Voici ce que l’on sait sur ce drame.
Un premier bilan de sept morts dont trois enfants
En dépit des importants moyens mis en œuvre - 25 engins et 72 sapeurs pompiers -, « sept personnes sont décédées lors de cet incendie », ont précisé les secours. L’une des victimes s’est défenestrée pour fuir les flammes, les autres ont été retrouvées à l’intérieur de l’appartement, a indiqué Éric Ciotti, président des Républicains et député des Alpes-Maritimes, au micro de RTL.
Selon le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, il s’agissait d’une famille comorienne. Dix personnes se trouvaient dans l’appartement au moment de l’incendie.
Trois enfants et un adolescent font partie des victimes, a confirmé le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. D’après le préfet, les enfants étaient âgés de 5, 7 et 10 ans, et l’adolescent, décédé en se défenestrant, avait 17 ans.
Un homme de 47 ans, également défenestré, a été transporté en urgence absolue à l’hôpital Pasteur 2. Deux autres personnes ont été transportées en urgence relative au centre hospitalier de Lenval, rapporte France Bleu Azur. Une trentaine de personnes intoxiquées ont été prises en charge.
« L’action rapide des sapeurs-pompiers a sans doute permis d’éviter de nombreuses victimes supplémentaires », a ajouté le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur X. Les secours ont indiqué avoir réalisé « trois sauvetages par échelle » aérienne et « 33 mises en sécurité » de personnes.
« On n’arrivait plus à respirer. J’ai attrapé mon frère qui était juste à côté de moi, je l’ai approché de la fenêtre pour qu’il puisse respirer », raconte l’un des survivants dans les colonnes de Nice-Matin . « J’entendais tout le monde crier « au feu » en bas. On leur a dit d’appeler les pompiers. »
« J’ai vu mon père sauter et tomber. Juste après, mon frère a suivi. De là-haut, j’ai vu qu’ils ne bougeaient plus. Et j’ai décidé de ne pas sauter », explique le jeune homme de 19 ans. « Je viens littéralement de perdre toute ma famille. »
La piste criminelle privilégiée
Les causes du sinistre sont encore inconnues. Mais la piste « criminelle » est privilégiée par le parquet.
« Au regard des premiers éléments, j’ai ouvert une enquête pour des faits d’incendie volontaire ayant entraîné la mort », a-t-il déclaré à des journalistes sur place. « On part sur un incendie criminel », a insisté le magistrat.
Selon le maire (LR) de Nice, Christian Estrosi, relayé par Nice-Matin , « l’incendie a pu être provoqué depuis un étage inférieur dans ce seul et unique appartement ». « De ce que nous avons pu analyser sur les images de vidéosurveillance, des personnes cagoulées auraient pu être aperçues dans le secteur », a-t-il ajouté à France Bleu Azur.
« Nous voyons trois personnes cagoulées rentrer dans cet immeuble. Je ne sais pas quelle famille était visée, apparemment la famille du 2e étage. Il appartient au procureur de la République d’éclaircir ces points », a souligné le premier adjoint au maire de Nice, Anthony Borré.
Selon les informations de Nice-Matin, un des membres de cette famille était impliqué dans le trafic de drogue, il avait pris la fuite ces derniers jours.
D’après le préfet, le feu serait parti du deuxième étage, dans les parties communes, et se serait propagé dans les étages par la colonne sèche. Une journaliste de l’AFP, sur place jeudi matin, a constaté que seules deux fenêtres au dernier étage de l’immeuble portaient des traces de l’incendie.
Un des plus anciens immeubles de Nice
L’incendie s’est déclaré au septième étage d’un immeuble situé rue de la Santoline, dans le quartier des Moulins, un quartier populaire de l’ouest de la ville connu pour abriter des trafics de drogue, selon l’AFP.
Cette cité, construite au début des années 1970, « a fait l’objet d’un vaste programme de rénovation urbaine », a indiqué Éric Ciotti sur RTL. L’immeuble en question, bâti en 1977, est « l’un des plus anciens de la ville », de type « camembert » (forme circulaire). Il avait été rénové dans les années 2000.
Une cellule de crise ouverte
Le maire de Nice a annoncé sur X l’ouverture d’une cellule de crise à destination des habitants. « Nous sommes sur place avec les moyens nécessaires pour traiter et prendre en charge psychologiquement les habitants », a-t-il ajouté. Il a indiqué que les habitants allaient être relogés si nécessaire. Une vingtaine de personnes ont dû être évacuées et temporairement hébergés dans une salle municipale, a souligné le préfet.
Gérald Darmanin et Gabriel Attal se rendent sur place
Le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre vont se rendre à Nice, où ils devraient arriver vers midi, alors que l’incendie est maîtrisé.
Emmanuel Macron a pour sa part exprimé son « émotion » après « l’incendie meurtrier ». « Nos pensées vont aux proches des victimes. Nous sommes à leurs côtés et aux côtés de tous les Niçois. Unis », a-t-il écrit sur X.