NBA Les Dallas Mavericks ont sauvé l'honneur… mais ont-ils aussi ...
Les Mavericks auront donc attendu le quatrième match pour vraiment entrer dans leurs finales. Mais leur réveil a marqué les esprits. Battus lors des trois premières rencontres, ils se sont imposés avec panache en écrasant les Celtics vendredi soir (122-84), forçant Joe Mazzulla à mettre ses titulaires au frigo à un bon quart d’heure de la fin de la partie. Dallas s’est appuyé sur les éléments qui ont bien fonctionné lors du 20-2 passé dans le quatrième quart-temps du Game 4 pour faire exploser Boston très tôt dans la soirée : il y avait déjà 20 points d’écart au bout de 18 minutes, 26 à la pause, 32 assez rapidement dans le troisième quart-temps et même quasiment 50 par moments en deuxième mi-temps.
Alors peut-être que c’est parce qu’ils se retrouvent face à un défi impossible – aucune équipe n’a remonté un 3-0 avant de l’emporter dans l’Histoire des playoffs – que les hommes de Jason Kidd ont enfin lâché les chevaux. Les équipes sont déjà données perdantes quand elles se retrouvent dans cette situation et ça aide paradoxalement les joueurs à gérer la nervosité liée à l’événement. Les Mavericks ont paru beaucoup plus tranchants, beaucoup plus agressifs, beaucoup plus concernés et même bien plus en confiance sur ce quatrième match.
Du rythme en attaque, enfin !
Le premier ajustement, il est tout simple : ils ont enfin mis du rythme ! Constamment. Luka Doncic, Kyrie Irving et ses partenaires ne peuvent pas se permettre de jouer avec le pied sur le frein en affrontant une défense aussi forte et aussi organisée que celle des Celtics. Ils se doivent de pousser le tempo. Ils l’ont fait seulement par moments depuis le début de ces finales et ça a payé en leur faveur à chaque fois. Et pourtant, bien trop souvent, les deux superstars ont ralenti le jeu d’elles-mêmes, laissant ainsi à Boston l’opportunité de se mettre en place.
Kyrie Irving (Dallas Mavericks).
Crédit: Getty Images
Pas vendredi soir. Les Mavs n’ont cessé d’accélérer. Même quand ils menaient de 15 ou 20 points. Ils ont enfoncé le clou en relançant systématiquement rapidement après un rebond ou un panier encaissé. Ça fait toute la différence ! Parce qu’en jouant vite, Dallas fait déjouer son adversaire. Les Celtics n’ont pas le temps de choisir leur schéma défensif préférentiel et ça a par exemple permis à Doncic d’agresser plusieurs fois Al Horford balle en main. Tous les joueurs ont cherché à mettre la pression sur la défense et ils ont été récompensés avec de nombreux paniers faciles inscrits dans la raquette, aussi bien pour Derick Jones Jr que Dereck Lively.
La première mi-temps de ce Game 4 est l’illustration parfaite de ce que Kidd peut mettre en place avec son groupe. La franchise texane a marqué 24 de ses 36 premiers points dans la peinture et elle est revenue à la pause avec déjà 61 pions inscrits. Sans avoir pour autant une adresse démentielle. Juste en multipliant les possessions et en fatiguant l’équipe d’en face. Dante Exum et Josh Green ont été très précieux pour seconder Doncic et Irving balle en main et là encore, ça se sentait déjà lors des matches précédents. L’Australien avait été trop peu utilisé notamment.
Quelle équipe sera la plus forte mentalement ?
Le problème pour Boston, c’est que dès que sa défense ne suit pas, les joueurs ont tendance à être perdus en attaque. Ou peut-être pas jusque-là mais ils ont manqué d’organisation et ils n’ont pas su dérouler leur basket. C’est aussi parce que les défenseurs de Dallas ont fait preuve de bien plus d’implication, à commencer par Luka Doncic. Les Mavericks ont joué plus physique en haussant vraiment leur niveau d’intensité. Les pénétrations vers le cercle ont été moins évidentes pour les Celtics, les décalages moins précis et donc les tirs extérieurs moins ouverts. Ce n’était pas juste un soir sans adresse pour le club du Massachusetts, qui termine à 36% de réussite et 34% à trois-points.
ayson Tatum #0 of the Boston Celtics reacts to a call against the Atlanta Hawks during the fourth quarter at State Farm Arena on March 25, 2024 in Atlanta, Georgia.
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Bien sûr que Jayson Tatum, Jaylen Brown et consorts ne seront pas toujours aussi maladroits. Mais cette défaite éclatante peut laisser des traces dans les têtes. Ils sont théoriquement encore largement au contrôle mais le Game 5 prend une toute autre dimension après ce revers inquiétant. Eux-mêmes reconnaissent qu’ils vont devoir se remobiliser mentalement. Ils ont reçu une claque plus sévère que l’écart cumulé des trois matches précédents. Une défaite dans le TD Garden offrirait à Dallas la possibilité d’égaliser à 3-3 devant son public dans le Game 6. La pression serait alors immense.
C’est un scénario encore très lointain. Rien ne garantit que les Mavericks sauront par exemple reproduire le même niveau d’efforts. Mais ils ont trouvé une recette qui fonctionne et surtout qui peut être renouvelée. Surtout si Kristaps Porzingis, si important pour Boston des deux côtés du terrain, venait encore à manquer à l’appel. Le Letton était en tenue la nuit dernière mais son équipe ne veut le faire jouer qu’en cas d’extrême urgence. Le Game 5 peut-il déjà être considéré comme tel ? Ou faut-il attendre un éventuel Game 6, voire Game 7 ? Les Celtics étaient menés 3-0 par Miami avant de revenir à 3-3 en finales de Conférence l’an dernier. Ils auraient peut-être pu réussir l’impensable si Tatum ne s’était pas blessé à la cheville. Il y a bien une équipe qui finira par renverser un tel écart un jour. Pour les Mavericks, c’est peut-être le moment d’écrire l’Histoire.