NBA : «Excité et déterminé», pour Zaccharie Risacher, numéro 1 de ...
Romain Rouillard / Crédit photo : Kevin C. Cox / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP 10h33, le 23 octobre 2024
Aux États-Unis, les basketteurs ne manquent pas à l'appel. Les jeunes espoirs pétris de talent non plus. Et pourtant, c'est encore vers l'Hexagone que la NBA s'est tournée cette année. Un an après la draft historique de Victor Wembanyama, sélectionné en première position par les Spurs de San Antonio, un autre Français est venu s'ériger tout en haut de la liste. Numéro 1 de la draft 2024, Zaccharie Risacher défendra les couleurs des Hawks d'Atlanta cette saison et entrera dans l'arène la nuit prochaine face aux Nets de Brooklyn devant son public.
À 19 ans, le natif de Malaga (Espagne) arrive dans la prestigieuse ligue nord-américaine avec un statut tout autre de celui de Wembanyama. L'année dernière, le géant de 2,22m était accueilli comme une rockstar outre-Atlantique où l'on suivait depuis longtemps les performances de ce joueur au profil si unique, programmé pour devenir une icône du basket mondial. C'est avec bien plus de discrétion que Zaccharie Risacher a posé ses valises dans la mégalopole de Géorgie.
Une pression supplémentaire ?
L'année dernière, cet ailier de 2,07m au physique déjà impressionnant, évoluait à Bourg-en-Bresse, bien loin du grand barnum des parquets américains. Finaliste de l'Eurocoupe, auteur de 10,1 points lors de la saison régulière du championnat de France, il réalise un exercice 2023-2024 très prometteur, mais sans commune mesure avec les prestations fulgurantes de "Wemby" avant son départ pour les États-Unis. Pour l'heure, Risacher ne boxe pas dans la même catégorie que son jeune aîné, mais son statut de numéro 1 de la Draft le place de facto sous le feu des projecteurs. "Dès que vous êtes premier choix de la Draft, vous êtes souvent jugés trop vite. Si, pendant le premier mois, il manque d'adresse et que le coach ne lui fait pas confiance, on parlera d'échec", prophétise pour Europe 1 George Eddy, célèbre consultant basket de Canal+.
Un léger retard à l'allumage n'est d'ailleurs pas à exclure. Comme le rappelle George Eddy, "Victor Wembanyama n'a pas été exceptionnel au début de la saison dernière. Il ne l'a été qu'à partir de février donc même avec sa taille et son talent unique, il n'a pas tout de suite fait gagner les Spurs de San Antonio". Pour Risacher, le consultant appelle donc à la "patience" et à ne pas attendre trop vite monts et merveilles de la part du jeune tricolore. "Il a le profil pour rendre des services à son équipe, mais plutôt autour de 6-8 points par match, avec une bonne défense. Et ce sera déjà pas mal".
"Il ne risque pas de prendre la grosse tête"
Athlétique, Zaccharie Risacher dispose d'une polyvalence compatible aux exigences de la plus puissante des ligues. "Il est incroyablement intelligent, plutôt adroit à 3 points et bon défenseur. Dans le basket moderne, c'est le genre de profil qui réussit en NBA et même partout ailleurs", ajoute George Eddy qui salue également l'humilité du rookie. "Il est très posé et ne risque pas de prendre la grosse tête. Il faut juste qu'il garde confiance en lui". Un portrait que l'intéressé a "hâte" de dévoiler aux yeux du monde entier. "Je suis super excité, enthousiaste. J'ai vraiment hâte de démarrer l'aventure, c'est un rêve de gamin qui se réalise. Je suis encore plus excité et déterminé à apporter ma pierre à l'édifice, mon jeu et la personne que je suis au sein du groupe", a déclaré l'intéressé lors d'un point presse.
Sur le plan collectif, Risacher ne pourra pas prétendre à la gloire dès la première saison. Les Hawks d'Atlanta, 10e de la conférence la saison dernière, ne sont pas taillés pour se mêler au gratin de la ligue, mais offriront à leur numéro 1 de la draft un cadre de travail plus apaisé que dans certaines franchises plus exposées médiatiquement, où la pression est décuplée. L'espoir français devra enfin gérer le rythme effréné de la NBA et ses 82 matches de saison régulière, avant d'éventuels play-offs. Mais là encore George Eddy rassure : "Personne n'est prêt la première saison à jouer quatre matchs en six jours. Pas même LeBron James".