Mort de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu condamnée à 12 ...
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé dix mois avec sursis. Corinne M., l'opératrice âgée de 60 ans, est également condamnée à verser 15 000 euros à la famille de Naomi Musenga au titre des frais d'avocats.
France Télévisions
Publié le 04/07/2024 17:41 Mis à jour le 04/07/2024 17:47
Temps de lecture : 1 minL'opératrice du Samu qui avait raillé fin 2017 au téléphone Naomi Musenga, jeune femme de 22 ans morte peu après à l'hôpital, a été reconnue coupable de non-assistance à personne en danger et condamnée à 12 mois de prison avec sursis jeudi 4 juillet, par le tribunal correctionnel de Strasbourg (Bas-Rhin).
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé dix mois avec sursis. Corinne M., l'opératrice âgée de 60 ans, est également condamnée à verser 15 000 euros à la famille de Naomi Musenga au titre des frais d'avocats. Elle a dix jours pour faire appel.
Estimant l'infraction de non-assistance à personne en danger "parfaitement caractérisée", la procureure, Agnès Robine, a réclamé une "sanction de principe, claire, pour rappeler la loi et le devoir d'humanité de chacun des citoyens".
Déplorant un "comportement moralement et humainement inadapté", elle a insisté sur les "graves négligences" commises par la régulatrice, qui disposait pourtant d'une "solide expérience" professionnelle depuis huit ans qu'elle exerçait à ce poste, après avoir été ambulancière.
"A aucun moment elle n'essaie de savoir ce que Madame Musenga a comme symptômes, alors qu'elle lui dit qu'elle va mourir", a souligné la magistrate. "Je ne peux pas vous aider parce que je ne sais pas ce que vous avez",a-t-elle extrait de l'enregistrement de la conversation entre la jeune femme souffrante et l'opératrice. "Cette phrase fait froid dans le dos", a souligné la procureure. "C'était l'essence même de sa mission que de poser les questions aux appelants."
"Une bande sonore comme celle-ci, j'ose espérer que de ma vie je n'en entendrai jamais plus", a appuyé l'avocat de la famille de la victime, Jean-Christophe Coubris. "Nous avons une personne qui à deux reprises n'a pas rempli sa mission, et qui aujourd'hui encore cherche des excuses. On ne lui demande pas de porter un diagnostic, on lui demande de faire ce pour quoi elle a été embauchée : poser les bonnes questions, faire le lien, et faciliter le travail de régulation."