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Football : Téji Savanier, l'homme du derby Montpellier - Nîmes

Football  Téji Savanier lhomme du derby Montpellier  Nîmes
Le milieu de terrain dispute ce dimanche 4 octobre son premier derby avec Montpellier Hérault depuis son départ de Nîmes Olympique, un match où il sera au centre de toutes les attentions.

Le milieu de terrain dispute ce dimanche 4 octobre son premier derby avec Montpellier Hérault depuis son départ de Nîmes Olympique, un match où il sera au centre de toutes les attentions.

Ce dimanche 4 octobre après-midi, Téji Savanier ne marchera pas seul. Dans une Mosson vidée de ses âmes, il ne sera pas l’unique Montpelliérain à avoir porté un jour les couleurs nîmoises avant de traverser le Vidourle. Comme on franchit le Rubicon, Andy Delort, au début de sa carrière, et Jordan Ferri, après six mois en rouge, ont vécu cet aller simple vers les gémonies gardoises et les louanges héraultaises.

Pour Savanier, ce sera une première depuis son transfert l’an dernier, un baptême incandescent en Hérault, lui qui avait manqué les deux duels à La Paillade, suspendu avec NO en 2018, puis blessé avec le MHSC en 2019. Le grand jour est arrivé et c’est une occasion en or pour devenir totalement prophète en son pays.

Parti de Montpellier par la petite porte, revenu par la grande

Là où il est né au football, nourri au sein d’une Mosson où son papa le faisait entrer, Savanier l’enfant de la Cité Gély écrit enfin l’histoire interrompue brutalement en 2011, lorsque le MHSC avait dû choisir entre ses pépites vainqueurs de la Gambardella 2009. Stambouli, Cabella, Belhanda et Martin, l’abondance de biens avait nui à Téji, parti par la petite porte, pour mieux enfoncer la grande l’an dernier.

Savanier devra évacuer tout cela, cet après-midi, faire le vide avant de rentrer dans l’arène. "Il est assez grand. Il connaît encore beaucoup de partenaires qui jouent là-bas (à Nîmes). Mais avec la vie du football aujourd’hui, ça zappe vite, balaye Michel Der Zakarian. Il est lucide et il a envie de faire un bon match, comme ses partenaires ".

Discret dans les médias depuis quelques jours

Pour ne pas se laisser happer par la dualité, l’intéressé a préféré éconduire ces dernières semaines les innombrables sollicitations de médias alléchés autant par l’odeur du soufre que par le début de saison enflammé de ce garçon aux prises de parole discrètes et au jeu incandescent.

"Il va là où c’est chaud. Il n’a pas peur. Chez moi, on dit qu’il va à la corne, au taureau", décrit encore Michel Mézy, qui se reconnaît en ce petit gabarit. Et pas seulement parce que, comme l’actuel conseiller du président pailladin, Savanier a porté les deux maillots. "C’est un malin, ajoute-t-il avec un clin d’œil. Il est de cette race des types qui aiment jouer." Et provoquer, aurait-il pu ajouter. Cette propension à chercher l’affrontement, à la bouche ou avec les pieds, sur la ligne de crête, n’a jamais été aussi limpide dans le jeu de Savanier que depuis son repositionnement en milieu offensif en ce début de saison (trois buts, dont deux penalties).

"Vous voyez ce qu’on voit nous à l’entraînement tous les jours, éclaire Gaëtan Laborde. Il a des qualités extraordinaires et il peut vraiment les exprimer dans ce rôle-là. Il fait le lien entre tout le monde, et en particulier avec nous devant."

Didier Deschamps à propos de Téji Savanier.#lequipeFOOT pic.twitter.com/SxXfwy2DYq

— L'ÉQUIPE (@lequipe) October 1, 2020

Pour le moment, Didier Deschamps a préféré s’en passer en équipe de France. En attendant, au MHSC, on se frotte les mains. Après une première saison freinée par une blessure et par le poids d’un transfert qui en a fait le joueur le plus cher de l’histoire du club, le milieu est au niveau des attentes. Celles placées en lui au moment de l’arracher au voisin gardois, quitté en pleurs il y a un an et demi.

À Nîmes, les supporters voulaient "un contrat à vie pour Téji"

Ces larmes étaient donc celles d’un crocodile. Le 24 mai 2019, le championnat s’achève sur une défaite (3-2 contre Lyon) mais une superbe 9e place pour le promu nîmois. Teji Savanier, meilleur passeur de L1, pleure devant le pesage. "On n’a pas Messi mais on a Teji ; Rani, un contrat à vie pour Teji" : une banderole implore le président de NO de conserver son maître à jouer. "Ses deux pieds, c’est deux mains", l’a adoubé Pierrick Valdivia, coéquipier de la montée en 2018. En mars 2019, les Ultras nîmois, les GN 91, ont déployé la bâche de l’amour : "Savanier, soldat nîmois pour l’éternité".

L’amour va se transformer en haine. En juillet, le gitan de la cité Gély s’engage avec le MHSC. NO encaisse 9 M€. Ses supporters, le coup. "Ce transfert a ridiculisé la ville", assène Rahan, suiveur historique du club. "Il nous a épatés, fait rêver. C’est le meilleur joueur que j’ai vu jouer à Nîmes, assure Embarek, abonné, 20 ans. On savait qu’il partirait. Mais pas là-bas. On a vécu ça comme une trahison. Pour nous, il est passé de héros à ennemi."

Pour beaucoup, c’était une idole

Cyril, le responsable des Nemausus 2013, résume le sentiment général des Ultras nîmois : "Pour beaucoup, c’était une idole. Quand il a annoncé son départ, on a été surpris, car il avait montré son attachement à Nîmes, qui l’avait relancé et qui était soi-disant devenu son club de cœur. Il a bien caché son jeu, il a préféré retourner dans un club qui ne le voulait plus quelques années avant… On a vécu ça comme quand on vous fait un enfant dans le dos. Il nous a planté l’estocade. Quand il reviendra aux Costières, on ne lui fera pas de cadeau…"

Il laissera donc un souvenir contrasté dans la préfecture gardoise. Christian, 68 ans, premier match vu au stade en 1963, le situe dans l’histoire rouge : "C’est un excellent joueur, que j’aurais aimé voir plus haut sur le terrain chez nous, comme actuellement à Montpellier. J’ai été très contrarié qu’il parte là-bas, j’aurais préféré qu’il aille n’importe où ailleurs, mais pour moi, il ne figure pas parmi les plus grands de Nîmes Olympique. D’autres m’ont fait plus rêver, comme Vergnes, Pircalab, Chillan, Lokhoff, Scherer, Voinea, Nygaard…"

Amour, haine, rêve d’avenir et mémoire courte : avec Téji Savanier, tout cela s’entrechoque, remède contre l’indifférence. Et même avec ce derby, ça ne sera jamais vraiment fini.

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