En Moldavie, la présidente sortante Maia Sandu revendique sa ...
Deux semaines après la victoire sur le fil du "oui" au référendum sur l'UE en Moldavie, la présidente pro-européenne Maia Sandu peut à nouveau se réjouir. Elle arrive en tête, dimanche 3 novembre, du second tour de la présidentielle.
Avant même la proclamation des résultats définitifs, elle a revendiqué la victoire. "Moldavie, tu es victorieuse ! Aujourd'hui, chers Moldaves, vous avez donné une leçon de démocratie digne de figurer dans les livres d'histoire. Aujourd'hui, vous avez sauvé la Moldavie !", a-t-elle lancé dans un discours à son quartier général de campagne.
La candidate de 52 ans a recueilli 54,9 % des voix, contre 45 % pour Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes pro-russes, selon les résultats quasi-définitifs publiés par la Commission électorale.
Si Alexandr Stoianoglo a mené dans un premier temps, la tendance s'est inversée dans la soirée au fur et à mesure du comptage des voix.
Emmanuel Macron a félicité Maia Sandu pour "sa réélection à la tête de la Moldavie", se réjouissant que la "démocratie" ait "triomphé de toutes les interférences et de toutes les manoeuvres". Le président français a assuré sur X que "la France continuera de se tenir aux côtés de la Moldavie sur son chemin européen".
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d'autoriser les cookies de mesure d'audience et de publicité.
Accepter Gérer mes choixDe son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est dit "heureuse de continuer à travailler" avec Maia Sandu pour un "avenir européen" du pays. "ll faut une force rare pour surmonter les défis auxquels vous avez été confrontés lors de cette élection", a-t-elle écrit sur le réseau social X.
Des soupçons d'ingérence russe
Comme en Géorgie, autre ex-république soviétique, la Russie a été accusée d'ingérence dans le processus électoral, des allégations catégoriquement rejetées par le Kremlin. Tout au long de la journée, les autorités ont fait état "de provocations et de tentatives de déstabilisation".
À lire aussiEn Moldavie, l'ombre du Kremlin sur la victoire mitigée du référendum sur l'UE
La police a dit enquêter sur la mise en place présumée par la Russie de "transports organisés" vers la Biélorussie, l'Azerbaïdjan et la Turquie pour permettre aux électeurs résidant sur son sol d'aller voter dans les consulats ou ambassades moldaves de ces pays. Des cyberattaques et de fausses alertes à la bombe ont également visé les opérations de vote à l'étranger, selon la même source.
Première femme à occuper en 2020 les plus hautes fonctions dans cette ex-république soviétique située entre l'Otan et la sphère d'influence russe, Maia Sandu a tourné le dos à Vladimir Poutine après l'invasion russe de l'Ukraine voisine.
Une campagne de l'entre-deux tours intense
Elle était arrivée largement en tête du premier tour le 20 octobre mais son rival a pu compter sur le soutien de plusieurs petits candidats pour resserrer l'écart.
Le taux de participation a été nettement plus élevé dimanche qu'au premier tour, avec un nombre record de votants dans la diaspora majoritairement favorable à la présidente sortante.
Dans l'entre-deux tours, elle avait intensifié sa campagne sur les réseaux sociaux et dans les villages pour tenter de contrer les achats de vote massifs qui ont, d'après Chisinau, faussé les résultats du référendum du 20 octobre, plus disputé que prévu (50,35 % pour le "oui").
Après avoir glissé son bulletin dans l'urne, Maia Sandu avait appelé à se mobiliser "contre les escrocs", plaçant sa "confiance" dans ses concitoyens "qui ont toujours fait avancer le pays et l'ont protégé du mal".
En face, Alexandr Stoianoglo, discours lisse où les mots russes se mêlent souvent à la langue officielle roumaine, a nié "avoir des liens avec le Kremlin" et toute implication "dans des fraudes électorales".
Ce pays pauvre, sous perfusion européenne, est extrêmement polarisé, entre d'un côté une diaspora et une capitale majoritairement favorables à une intégration dans l'UE, et de l'autre les zones rurales et deux régions, la province séparatiste de Transdniestrie et la Gagaouzie autonome, tournées vers la Russie.
Avec AFP