L'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est morte
L’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi est morte, mercredi 29 novembre, à l’âge de 70 ans à Bruxelles, a confirmé au Monde l’élu européen David Cormand. La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, s’est dite « sous le choc » auprès de Libération. « J’ai l’infinie tristesse d’apprendre la disparition brutale de Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, a-t-elle écrit sur X. Elle était de ces infatigables militantes, conviviale, authentique, accessible. Nous pleurons une grande dame de l’écologie politique. Toutes nos pensées à sa famille. »
Dans un message interne à ses collègues consulté par Le Monde, l’eurodéputé David Cormand confie : « Nous sommes anéantis par cette nouvelle. Nous étions toutes et tous profondément attachés à Michèle, et pour beaucoup d’entre nous, plus encore depuis que nous la côtoyions au Parlement européen. On ne peut en vérité qu’être amoureux de Michèle car tout en elle inspire la convivialité, l’accessibilité, l’authenticité. Même dans ses coups de gueule, sa franchise intransigeante et bienveillante l’emportait sur tout le reste. »
Eurodéputée pendant presque quinze ansLa coprésidente du groupe La Gauche au Parlement européen, Manon Aubry, a rendu hommage sur X à une « immense bosseuse, qui a combattu sans frémir les abus des géants de l’industrie pharmaceutique et des lobbys ». « Une combattante de l’écologie s’est éteinte », a pour sa part réagi la députée européenne Marie Toussaint dans un communiqué.
Cette professeure agrégée de biologie, normalienne, s’est fait connaître en 1986 en dénonçant le « mensonge d’Etat » à propos du nuage de Tchernobyl. Elle cofonde la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) peu après la catastrophe nucléaire, pour s’opposer au monopole de l’Etat sur ces études.
Elle se lance en politique en 1997 en décrochant le siège de députée apparentée Parti socialiste de la Drôme jusqu’en 2002, puis passe chez Les Verts en 2005. Quatre ans plus tard, elle est élue eurodéputée, puis réélue en 2014 et en 2019. Elle était très populaire auprès des militants écologistes, qui l’avaient placée devant Cécile Duflot lors des primaires de 2016 – avant la présidentielle de 2017. En 2019, elle avait également failli ravir la tête de liste aux européennes à Yannick Jadot.
Pendant l’épidémie de Covid-19, elle avait pris position contre la vaccination obligatoire et avait comparé le passe sanitaire à l’apartheid – le régime sud-africain qui de 1948 à 1991 a instauré des lois ségrégationnistes.
Le Monde