Michel Peyramaure, l'homme aux cent livres, est mort
L’écrivain avait fondé l’École de Brive et la Foire du livre de la ville. Il était un maître du roman historique, souligne son éditeur, Calmann-Lévy.
Par Jérôme CordelierTemps de lecture : 2 min
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À force, bien entendu, on l'avait cru immortel ; las, l'écrivain briviste Michel Peyramaure vient de mourir à l'âge de 101 ans, a appris Le Point de son éditeur, Philippe Robinet, directeur de Calmann-Lévy. On le revoit, il y a deux ans encore, signant ses ouvrages debout, droit comme un « i », à la Foire du livre de Brive, dont il avait été l'initiateur en 1973. Michel Peyramaure, né le 30 janvier 1922, à Brive, était l'écrivain aux cent livres. Il en publiait un nouveau chaque année avec la régularité d'un métronome, jusqu'au dernier Inventaire avant fermeture (Calmann-Lévy). « C'est une figure tutélaire de la littérature qui nous quitte, maître du roman historique, auteur d'une œuvre monumentale de plus d'une centaine de romans », souligne la maison Calmann-Lévy.
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« Il avait toujours refusé de monter à Paris malgré les sollicitations, car il restait attaché à Brive ; il n'avait jamais loupé une Foire du livre depuis la première édition, sauf l'année dernière où il était malade », souligne François David, commissaire général de la Foire du livre de Brive. Michel Peyramaure fut aussi un pilier de L'École de Brive, joyeuse bande d'écrivains emmenée par l'éditeur Jacques Peuchmaurd chez Robert Laffont, avec Claude Michelet, Denis Tillinac, Christian Signol, Yves Viollier, Jean-Guy-Soumy, qui pendant des décennies ont vendu des millions d'exemplaires de grandes sagas populaires.
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Épicurien, républicain, esprit ouvert et curieux, Michel Peyramaure recevait qui voulait dans sa maison de Brive, autour d'un petit whisky, et chaque visiteur repartait avec un livre qu'il pouvait choisir dans la monumentale bibliothèque de l'écrivain. Il avait fait récemment la couverture du Point sur « les leçons de centenaires », en posant en photo chez lui pendant son cours de taï-chi. C'est une force de vie qui s'en va… Où il ira, même s'il ne croyait pas au ciel comme eux, sûr que Michel Peyramaure saura retrouver ses compagnons de plume et de joyeux banquets Denis Tillinac et Claude Michelet.