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La Mayenne sur liste rouge en Belgique : "Une mesure qui n'a pas de sens" pour Olivier Richefou

La Mayenne sur liste rouge en Belgique  Une mesure qui na pas de sens pour Olivier Richefou
Les Belges n'ont plus le droit de voyager en Mayenne : depuis ce week-end, le département français est placé sur liste rouge en raison de la circulation du coronavirus. "Une mesure disproportionnée qui n'a pas de sens", estime son président Olivier R

Les voyages "non essentiels" en Mayenne depuis la Belgique sont désormais interdits : décision prise par le pays face à la situation sanitaire dans le département. Il s'agit du seul en France à être placé sur liste rouge : les vacanciers qui en reviennent devront passer par une quarantaine obligatoire assortie d'un dépistage. Une décision difficile à digérer pour les élus.

La Mayenne "stigmatisée"

"Cette mesure me semble bien évidemment disproportionnée", lance Olivier Richefou, le président du département. Si le taux d'incidence reste élevé, avec 111 nouveaux cas pour 100.000 habitants la semaine dernière, il insiste sur le fait que "le taux de positivité est passé à 2,6% ce qui est très proche de la situation dans d'autres départements y compris voisins".  "Nous avons eu des clusters depuis quatre semaines mais ils sont sous contrôle", assure Olivier Richefou. 

Lâchez-nous la grappe ! On fait le travail en Mayenne.

"Le virus circule avec les hommes et pas dans les frontières administratives d'un département. Vouloir dire qu'à Villaines-la-Juhel, les Belges ne sont plus les bienvenus, ça n'a pas de sens car le virus n'a jamais circulé dans ce secteur", s'agace le président du département. A contrario, les 69 communes concernées par le port du masque obligatoire en extérieur dès lundi, sur arrêté préfectoral, font bien partie des zones les plus touchées. "On nous refait le même coup que le nuage de Tchernobyl, comme si le virus était cantonné à la Mayenne, lance Olivier Richefou. Il circule aussi en Sarthe ou en Ille-et-Vilaine, avec lesquels il y a de forts échanges de population". 

Impact touristique limité mais image écornée

"Cette annonce _ne change pas grand chose au niveau touristique_, relativise Joël Balandraud, président de Mayenne Tourisme et maire d'Evron. Nos amis belges nous ont déjà quitté pour un an, comme les autres et ailleurs en France, car presque personne ne voyage hors de ses frontières aujourd'hui par peur qu'elles se referment. La problématique, c'est l'image que ça renvoie sur le long terme".

Dès qu'un pays dit : plus personne en Mayenne, toute communication derrière est un peu vaine.

Même si les conséquences économiques directes restent limitées, c'est le principe même de l'interdiction de voyage qui provoque une levée de boucliers localement. "Venant de la Belgique, qui est un pays touché par la maladie bien plus que nous en Mayenne, c'est incompréhensible, estime Joël Balandraud. Il y a toujours plus de contaminations chez eux, mais comme la situation est mieux connue chez nous, on est pointés du doigt de façon très injuste". 

Quel impact des mesures locales ?

L'interdiction de voyager en Mayenne depuis la Belgique suit de quelques heures l'annonce de la généralisation du port du masque obligatoire à 69 communes du département. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? _"_Les gens se disent : s'ils prennent des mesures, c'est que c'est la catastrophe chez eux. Mais c'est justement pour éviter la catastrophe qu'on les prend !" lance le président de Mayenne Tourisme. "Je ne crois pas que le masque obligatoire nous stigmatise, estime de son côté Olivier Richefou, l'arrêté préfectoral est proportionné car lié aux territoires où il y a eu des clusters".

Selon le président du département, "tout a commencé quand on a eu cette idée folle de tester 300.000 mayennais, ce qui était irréalisable, mais ça a attiré les regards vers nous. Il y a des dommages importants, d'après lui._Je me demande si on ne va pas demander à l'Etat réparation pour certains des dommages occasionnés_. Il y a eu, dans d'autres circonstances, des indemnisations obtenues par des territoires lorsqu'on considère qu'il y a eu des excès commis".

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