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Musique : le clarinettiste Marcel Zanini, figure du jazz français, est ...

Musique  le clarinettiste Marcel Zanini figure du jazz français est
Le grand amour de ce clarinettiste et saxophoniste à la carrière longue de plusieurs décennies, c’était le jazz, dont il fut un grand de la scène française. Il avait rencontré Coltrane, joué avec Brassens, mais a conquis la célébrité avec un

Ce que le plus grand nombre retient de Zanini, c’est un tube léger, de 1969, « Tu veux ou tu veux pas ». Mais Zanini, c’était avant tout un remarquable musicien de jazz. « Le jazz, c’est toute ma vie. C’est une passion, une maladie. Le jazz, c’est mieux que d’être amoureux », confiait-il en 2005 à l’AFP.

Marcel Zanini était un enfant de la Méditerranée : né Zannini à Istanbul le 7 septembre 1923, il était le fils d’un père franco-italien et d’une mère grecque d’Asie mineure, qui avaient quitté la Turquie pour Marseille en 1930.

À New York, il a côtoyé les plus grands noms du jazz de l’époque : Parker, Coltrane, Armstrong, la chanteuse Billie Holiday

Il délaisse vite l’école et enchaîne les petits boulots : mitron, menuisier, garçon de courses… Et tombe un jour sur une affiche de cinéma qui représente Benny Goodman jouant de la clarinette. Il va voir le film et en sort subjugué. Il a alors 19 ans et se met lui aussi à la clarinette. « La première fois que j’ai soufflé dedans, j’ai joué une note. Elle était peut-être fausse mais elle était jazz », racontait-il avec son humour légendaire.

À la fin de la guerre, il intègre le quintette de Léo Missir, qui deviendra plus tard directeur artistique chez Barclay. Avant de former à son tour le sien, après sa parenthèse américaine, et de « monter » à Paris. Il enregistre ses premiers disques et joue le soir dans les boîtes de la rive gauche, dont il devient un pilier.

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Nous apprenons le décès de Marcel Zanini, célèbre musicien de jazz français, à 99 ans. Florian Royer avait recueilli les souvenirs de ce jazzman à part entière, en 2017, pour aller plus loin que son tube "Tu veux ou tu veux pas".https://t.co/XFEyQav6ws

— France Musique (@francemusique) January 18, 2023

Pendant son séjour aux États-Unis, où il écrit pour le magazine spécialisé « Jazz Hot », il croise à New York, où il s’installe en 1954 pour quatre ans, Louis Armstrong, Lester Young, Billie Holiday et celui qui l’impressionne le plus, « Bird ». « Avoir vu jouer Charlie Parker, c’est une des plus grosses impressions de ma vie », disait-il. « Dès les premières notes, il vous touchait droit aux entrailles ».

« C’étaient des années fabuleuses pour le jazz et je vivais au cœur de tout ça » confie-t-il en 2009 à RFI. Vendeur d’anches, il côtoyait alors les plus grands souffleurs de l’époque : « Coltrane venait deux à trois fois par semaine dans mon échoppe. »

Variétés et cinéma

Malgré la reconnaissance qu’il a obtenue dans le milieu du jazz, le grand public retient davantage la figure facétieuse, avec bob, moustache et grosses lunettes, d’un chanteur de variétés. Son tube de 1969, « Tu veux ou tu veux pas », est une adaptation vite conçue – en un quart d’heure, dit la légende – d’un succès du Brésilien Wilson Simonal, « Nem vem que não tem ». Désarmante de simplicité, la chanson – refusée par plusieurs artistes, dont Eddy Mitchell – connaît un énorme succès. Elle est sur toutes les lèvres, y compris celles de Brigitte Bardot, qui la reprend un an plus tard.

Une gloire soudaine (160 000 disques vendus en un temps record) qu’il regarde étonné, par-dessus ses grosses lunettes. Si elle ne lui apporte pas la fortune – « question argent, je suis vraiment passé à côté » , elle lui confère une notoriété énorme. « Et, au bout du compte, bizarrement, cela m’a fait connaître comme musicien de jazz ».

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Devenu célèbre, et même acteur de cinéma (il a notamment tourné chez Tavernier, dans « La Vie et rien d’autre » et en tant que figurant dans son film sur le jazz, « Autour de minuit »), il restera fidèle à ses premières amours, le jazz. Il s’est produit sur scène dans diverses formations jusqu’à la fin des années 2010, y compris avec son fils, le sulfureux écrivain Marc-Edouard Nabe. Il avait aussi joué avec Georges Brassens sur le disque jazz du chanteur de Sète, notamment sur « Élégie à un rat de cave » et participé avec lui à des émissions télévisées où l’on repérait sa silhouette à l’arrière-plan, bon exemple de sa place entre variétés et jazz.

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