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Après le coup d'Etat au Mali, Macron réitère son souhait de « retirer » les soldats de Barkhane

Après le coup dEtat au Mali Macron réitère son souhait de  retirer  les soldats de Barkhane
Alors que l’Etat sahélien est confronté à son deuxième putsch militaire en neuf mois, cette instabilité pourrait servir d’opportunité à Paris pour acter un début de désengagement des troupes françaises.
La base militaire de Menaka, au Mali, le 3 novembre 2020.La base militaire de Menaka, au Mali, le 3 novembre 2020.
La base militaire de Menaka, au Mali, le 3 novembre 2020. DAPHNE BENOIT / AFP

Emmanuel Macron l’avait formulé une première fois le 19 janvier,lors de ses vœux aux armées. Il l’a répété, ce dimanche 30 mai, de manière encore plus tranchée. « Nous n’avons pas vocation à rester éternellement » au Mali, a assuré le président de la République dans un entretien au Journal du dimanche, en évoquant l’avenir de l’opération « Barkhane » où sont déployés plus de 5 000 soldats français depuis 2014. Une annonce directement liée au nouveau coup d’Etat survenu à Bamako, le 24 mai, qui a mis par terre l’exécutif de transition en place depuis seulement neuf mois.

Alors que, jusqu’à présent, c’est plutôt la dégradation de la situation sécuritaire et le manque d’appui de l’Etat malien qui faisaient douter l’Elysée de son engagement militaire, M. Macron justifie cette nouvelle prise de parole par le risque, selon lui, que ce nouveau putsch installe à la tête du Mali des autorités plus ouvertes à « l’islam radical ». « Si cela va dans ce sens, je me retirerai », assure ainsi le chef de l’Etat, ajoutant qu’il avait indiqué aux dirigeants d’Afrique de l’Ouest qu’il ne resterait pas « aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ».

En réalité, ce coup d’Etat malien, s’il est une source de tracas pour la diplomatie, pourrait aussi offrir une porte de sortie imprévue à l’armée française. Depuis plusieurs mois déjà, dans un contexte d’effritement de l’adhésion de l’opinion française à l’opération « Barkane » et d’évolution de la compétition stratégique mondiale, l’exécutif et l’état-major des armées cherchaient à amorcer un retrait des troupes. Une préoccupation doublée du souci d’enjamber l’échéance de l’élection présidentielle de 2022 sans trop de dégâts. La plupart des spécialistes considèrent que Paris ne pourra pas totalement désengager ses soldats à court terme, mais le signal est là.

« Coup d’Etat dans le coup d’Etat »

Derrière les mots du chef de l’Etat, il faut aussi lire la préoccupation et l’exaspération de la France à l’égard du Mali. Le colonel Assimi Goïta, que la France voyait, après son premier coup d’Etat, le 18 août, comme « articulé », « bien intentionné mais mal à l’aise dans la manœuvre politique » s’est révélé un putschiste récidiviste. Le poste de premier ministre devrait revenir à une personnalité du M5-RFP, le conglomérat de partis politiques et d’organisations de la société civile qui avait au préalable mobilisé la rue contre l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. La nouvelle tête civile au sein de l’exécutif malien sera-t-elle tentée d’aller au-delà des intentions jusque-là formulées d’un dialogue politique avec les chefs des groupes djihadistes présents au Mali ? C’est aussi un motif d’inquiétude pour Paris.

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