Maladie de Charcot : cinq habitants positifs dans la même rue, la ...
« Au bout de plusieurs cas, on a commencé à se dire que ça faisait beaucoup de coïncidences. En une douzaine d’années, cinq habitants d’une même rue de Saint-Vaast-en-Chaussée, village d’environ 500 habitants situé à une quinzaine de kilomètres d’Amiens (Somme), ont été victimes de la maladie de Charcot, rapporte BFMTV, ce lundi 22 janvier 2024.
C’est d’abord l’employé d’un fabricant de pneumatiques âgé de 67 ans, à qui l’on a diagnostiqué cette maladie dégénérative en octobre 2008. Il en est décédé en mars suivant. Depuis cette date, quatre autres personnes logeant dans la même rue ont été également atteintes par cette maladie. L’une d’elles est morte en 2022 à l’âge de 70 ans.
Une maladie dégénérative
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), est une maladie dégénérative qui conduit à la paralysie des muscles puis à une mort inéluctable dans les trois à cinq ans après le diagnostic. La SLA affecte environ 8 000 patients en France, selon l’Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA), relayée par BFTMV.
Le maire de Saint-Vaast-en-Chaussée a signalé la situation à l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. Santé publique France a été chargée de mener les investigations. Pour le moment, l’ARS indique qu’il est impossible de « déterminer s’il existe une ou plusieurs causes locales à ce regroupement de cas autres que le hasard ».
Une étude complexe
François Pradat, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (APHP) et coprésident du conseil scientifique de l’ARSLA, se veut rassurant. Cinq malades dans la même rue en douze ans, cela reste « statistiquement possible », selon lui.
« J’ai trois patients qui souffrent de la SLA qui font partie du même club de vélo , compare le neurologue. Pour lui, « il est tout à fait probable que des facteurs environnementaux interviennent dans la SLA », mais il faut aussi un « terrain génétique favorable ».
Les investigations à Saint-Vaast-en-Chaussée se poursuivent. Elles pourraient prendre du temps, d’autant que peu d’enquêtes sur les clusters ont été concluantes jusque-là. Une étude publiée en 2013, concernant des cas dans l’Hérault, avait déterminé qu’il y avait un nombre de malades plus importants autour de l’étang de Thau, rappellent nos confrères. Cela serait dû à une toxine appelée BMAA, produite par des cyanobactéries retrouvées dans l’étang.