Maladie de Charcot : cinq cas recensés dans une seule rue d'un ...
Depuis 2009, cinq personnes sont décédées de la maladie de Charcot dans un village de la Somme. L’Agence régionale de santé et Santé publique France ont été saisis pour déterminer les causes de ce nombre élevé de cas.
Cinq cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot ont été recensés depuis 2009 dans une même rue, indique le Courrier Picard début janvier. À Saint-Vaast-en-Chaussée, village d’à peine 500 habitants situé dans la Somme, on cherche encore à comprendre.
« Mon mari a été le premier, raconte une habitante. Au début 2008, grand marcheur, il butait et se plaignait de douleurs dans les jambes. » Son mari est décédé en 2009, à 77 ans. En 2011, un deuxième cas survient. Une coiffeuse de 61 ans est atteinte au laryinx. En 2016, ce fut une retraitée de la sécurité sociale, âgée de 68 ans ; en 2022, une ancienne ambulancière âgée de 70 ans ; et en juin dernier, une retraitée âgée de 66 ans.
Une enquête en cours
Contactée par la mairie en octobre 2020, l’Agence régionale de santé a décidé de saisir Santé publique France. « Les cas de Saint-Vaast vont entrer dans le cadre de l’étude nationale que réalise le CHU de Limoges, lequel centralise tous les cas en France », précise le maire à nos confrères. « L’étude du signalement a ainsi permis à l’ARS de confirmer un nombre élevé de cas de SLA dans cette commune », indique l’ARS à BFMTV.
En effet, cinq cas pour une seule rue d’un village comme Saint-Vaast-en-Chaussée à de quoi interpeller. La maladie de Charcot touche environ 8 000 patients en France avec une incidence annuelle proche de 2,5 pour 100 000 habitants, selon l’Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA). Pour l’heure, les investigations se poursuivent et aucune cause n’a encore pu être déterminée.
La génétique et l’environnement
La sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi connue sous le nom de maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative grave qui se traduit par une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire, explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’origine de cette maladie est encore floue.
Elle serait liée à la génétique et à l’environnement. Le tabac, le sport de haut niveau, l’exposition à des pesticides, des métaux lourds ou encore à une toxine présente dans certaines algues (la cyanotoxine BMAA) figurent parmi la liste des facteurs potentiellement responsables. Du côté de la génétique, 10 % des patients compte déjà un proche touchée par la SLA. Cette hérédité de la maladie est liée à la mutation de plusieurs gènes dans 40 % des cas. Pour les autres cas, « la maladie familiale découle probablement de l’altération d’un ou de plusieurs gènes pour l’heure non identifiés », précise l’Inserm.
Les personnes touchées par la maladie de Charcot décèdent dans les 3 à 5 ans après le premier diagnostic.