Les terribles confessions de Charles Biétry, atteint de la maladie de ...
Dans un entretien accordé vendredi à L’Equipe, le journaliste Charles Biétry se confie la maladie de Charcot diagnostiquée l’été dernier. A 79 ans, l’ancien patron des sports de Canal+ dit avoir organisé son suicide assisté.
C’est avec beaucoup de courage que Charles Biétry a accepté de se confier longuement sur sa maladie. Dans un long entretien à L’Equipe publié ce vendredi, l’ex-patron des sports de Canal+, France Télévisions et beIN Sports raconte son combat contre la maladie de Charcot. L’ex-journaliste a été diagnostiqué l’été dernier mais souffre de cette maladie neurodégénérative et incurable depuis cinq ans.
Chez lui, en Bretagne, il fait beaucoup de sport et s’appuie sur le soutien de ses proches et notamment de sa femme pour garder de la force sur le plan mental. Mais, comme il le dit lui-même, "il ne veut pas mal mourir." En plein débat sur la fin de vie et la légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté, l’ex-grand reporter à l’AFP a pris une décision importante.
"Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille""On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille. On a pris des dispositions pour arrêter avant d'en arriver là. Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés. Je peux choisir et ma femme peut le faire à ma place si je ne suis pas en état. Cela dit, tu es obligé d'aller en Suisse avec deux membres de ta famille. J'ai du mal à assumer ce voyage..."
Si Charles Biétry s’est préparé à cette fin de vie, il reconnait qu’il a du mal à se projeter face à cette ultime épreuve : "Pour le coup, c'est monter à l'échafaud et arriver là-bas, tu dois prendre toi-même le dernier cachet. Ce geste-là, c'est facile de dire "je vais le faire" quand je suis au bord de la mer à Carnac. Quand on te tend le cachet en te disant que deux minutes après, tu seras mort, ce n'est pas si simple. Mais en tout cas, tout est prêt. On peut y aller à peu près à n'importe quel stade", conclut Charles Biétry.