Cyberharcèlement: la «papesse» des influenceurs Magali Berdah ...

Twitter a-t-il délibérément participé à une campagne de cyberharcèlement à l'encontre de Magali Berdah ? C'est en tout cas ce qu'affirme la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events, qui a déposé plainte mardi 18 avril contre le réseau social et contre X pour «complicité de harcèlement moral aggravé» dans l'affaire de son conflit avec le rappeur Booba.

Selon la plainte, révélée par Franceinfo et également consultée par Le Figaro, la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events estime que «le 17 mai 2022, Elie Yaffa, rappeur connu sous le nom de Booba, s'est engagé dans une campagne de cyberharcèlement» à son encontre «via son compte Twitter».

Toujours selon le document, Twitter serait «parfaitement informé» du fait que sa plateforme «est délibérément et quotidiennement utilisée par Monsieur Yaffa pour commettre ces faits au préjudice de Madame Berdah». «Or, en l'espèce, les sociétés Twitter ont intentionnellement continué de fournir à Monsieur Yaffa leurs services, refusant de suspendre son compte Twitter malgré les démarches engagées en ce sens et les multiples signalements adressés», est-il précisé.

«120 000 messages haineux»

Pionnière dans son secteur, son entreprise, Shauna Events, fondée en 2016 et dédiée à l'accompagnement des influenceurs, dont la majorité est issue d'émissions de téléréalité, a connu une vague de turbulences en raison d'accusations de pratiques commerciales trompeuses, lancées notamment par le rappeur Booba . Le chanteur a violemment dénoncé des contenus sponsorisés à outrance, des arnaques et l'abus de promotions de sites de «dropshipping» - une technique visant à revendre à prix élevé des produits de médiocre qualité souvent issus de Chine -, promus par certaines stars d'Instagram. Dans cette croisade contre ceux qu'il appelle les « influvoleurs », Booba a visé ouvertement à de nombreuses reprises Magali Berdah sur son compte Twitter, où il est suivi par six millions d'abonnés.

Aujourd'hui, la femme d'affaires affirme qu'elle aurait reçu plus de «120 000 messages haineux en moins d'un an». La plainte cite des centaines de publications, y compris une concernant la diffusion de l'adresse de l'école de la fille de Magali Berdah.

Dans le document, les avocats de Magali Berdah, Rachel-Flore Pardo et Antonin Gravelin-Rodriguez, rappellent avoir alerté la plateforme à de nombreuses reprises, d'abord pour supprimer les contenus litigieux puis pour supprimer définitivement le compte de Booba. Les avocats rappellent également que le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris a ouvert une enquête dès le 1er juin 2022. Cette dernière avait entraîné par la suite plusieurs gardes à vue.