Législative partielle en Isère : la macroniste Camille Galliard-Minier ...
Camille Galliard-Minier a été élue députée ce dimanche, lors du second tour de l'élection législative partielle dans la première circonscription de l'Isère. La candidate du camp présidentiel a devancé Lyes Louffok (LFI) lors d'un scrutin où l'abstention a été massive.
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Camille Galliard-Minier a été élue députée de l'Isère au second tour de l'élection législative partielle ce dimanche 19 janvier avec 64,28 % des voix, selon les résultats complets de l'ensemble des communes de la première circonscription.
La candidate Ensemble pour la République, ex-suppléante d'Olivier Véran, a recueilli 20 171 suffrages. Elle ravit ainsi le siège à la gauche lors d'un scrutin aux allures de "match retour". Son concurrent Lyes Louffok (La France insoumise / Nouveau Front populaire) obtient pour sa part 11 211 voix soit 35,72 % des suffrages.
"C'est le résultat de trois mois d'une campagne intense", s'est félicitée la nouvelle députée lors d'un premier discours depuis son QG de campagne. "Faire de la politique, c'est se donner aux autres, mais c'est aussi donner des messages. C'est ce qu'on a essayé de porter et je crois qu'on y est arrivés : avoir un message positif", a-t-elle déclaré en s'adressant à ses soutiens, promettant de "représenter tous les habitants de cette circonscription".
Lyes Louffok a pour sa part reconnu sa défaite dans un communiqué tout en promettant que "ce chemin ne s'arrête pas ici." "Je savais que cette bataille serait rude. Mais je l'ai acceptée, car elle m'offrait une tribune pour parler de ce qui compte vraiment : les droits des enfants. (...) Et si je n'ai pas remporté cette élection, je suis fier d'avoir contribué à ce que ces sujets trouvent leur place au cœur du débat politique", écrit-il.
Ce scrutin était organisé après la démission de l'Insoumis Hugo Prevost en octobre dernier, accusé de violences sexistes et sexuelles. Parmi les onze candidats en lice au premier tour, Lyes Louffok était arrivé en tête le 12 janvier, devançant Camille Galliard-Minier de 529 voix.
Le candidat du NFP s'était adjugé le premier tour grâce à la seule ville de Grenoble qui avait fait basculer le résultat en toute fin de soirée. Mais Lyes Louffok a été distancé, lors des deux tours, dans l'essentiel de la dizaine de petites communes aisées de la circonscription et ne disposait pas de réserve de voix, contrairement à sa concurrente.
La candidate Renaissance, députée entre 2020 et 2022 lorsqu’Olivier Véran était ministre de la Santé, a pour sa part obtenu ses meilleurs scores dans le Grésivaudan. Au second tour, elle a même talonné son rival dans les urnes à Grenoble - qui vote traditionnellement à gauche - où elle cumule seulement 30 voix de moins.
Camille Galliard-Minier a également pu compter sur les électeurs de sa rivale Les Républicains Nathalie Béranger (16.8 % au premier tour), d'Hervé Gerbi (7,71 %), candidat du "bloc central", et du ciottiste Alexandre Lacroix (11,1 %) qui ont tous appelé à voter pour elle.
Camille Galliard-Minier, ex-avocate de 49 ans, obtient ainsi plus de 12 000 voix supplémentaires entre le premier et le second tour de ce scrutin. Une dynamique beaucoup plus favorable que celle de Lyes Louffok. Le militant des droits de l'enfance gagne de son côté quelque 2 700 suffrages, creusant un écart de près de 9 000 voix en faveur de la candidate macroniste pour ce second tour.
Le niveau d'abstention a toutefois atteint des sommets lors de cette élection législative partielle. Alors que 35,86 % des votants s'étaient déplacés aux urnes lors du premier tour, le taux de participation atteint 38,25 % ce dimanche, en légère progression. Une faible mobilisation attendue pour un scrutin à l'enjeu limité.
"Les élections de juillet dernier ont rappelé que les vacances n'étaient pas un obstacle à une participation relativement élevée si l'enjeu de pouvoir est important. C'est d'abord parce que l'enjeu de pouvoir est très faible, avec une couverture médiatique minimum, que la participation sera faible", nous expliquait Florent Gougou, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Grenoble.
Pour mobiliser les électeurs, de nombreuses personnalités politiques d'envergure nationale ont fait le déplacement à Grenoble lors de l'entre-deux tours. Parmi eux, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal venu soutenir à deux reprises Camille Galliard-Minier.
Lyes Louffok, qui avait échoué lors d'une première candidature aux dernières élections législatives dans le Val-de-Marne, s'est fréquemment retrouvé en butte à des accusations de "parachutage". Mais l'Insoumis a reçu de nombreuses visites de soutien d'élus pour la plupart proches de LFI, mais aussi des écologistes Cyrielle Chatelain et Marine Tondelier, et de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol.
Camille Galliard-Minier, qui est née et réside dans cette circonscription, se présente comme une "social-démocrate" et a souvent mis en avant son ancrage local pour emporter ce que son équipe présentait comme un "match retour" contre LFI après les élections législatives anticipées de juin/juillet 2024.
Invitée sur le plateau de France 3 Alpes, l'ex-avocate avait défendu une série de propositions pour améliorer l'accès aux soins. "Il faut assurer un meilleur accès à la santé et aller plus loin que le Ségur de la Santé. La collaboration de l'hôpital avec la médecine de ville et SOS Médecins doit être renforcée, et il faut qu'on ait des médecins libéraux qui puissent avoir plus de patients, avec des assistants médicaux", faisait-elle valoir.
Lorsqu'elle avait remplacé à l'Assemblée nationale Olivier Véran, nommé au gouvernement de 2020 à 2022, Camille Galliard-Minier a notamment été membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique et du groupe d'études sur la fin de vie.