Lucky Love, chanteur et une vie à mille à l'heure, "la pop a le ...

Lucky Love, de son vrai nom Luc Bruyère est à 30 ans un multi artiste : danseur classique, comédien, mannequin pour Gucci, performer au cabaret de Madame Arthur, et chanteur du single Masculinity. Le titre s'est classé numéro 1 en Ukraine, en Pologne, et... en Iran. "Tell me baby baby do I walk like a boy...", ces paroles ont fait le tour du monde, la chanson est aussi la bande originale du film La belle de Gaza, actuellement au cinéma. Cette chanson casse les codes de la masculinité et se retrouve numéro en Iran. "Quand on l'a su ça a été fou pour moi. Ce qui est magnifique dans le fait de toucher des pays comme l'Iran, c'est simplement de me rendre compte que le message est universel, que la souffrance est aussi universelle."

Masculinity, un pont entre Iran et aux États-Unis

Il a reçu beaucoup de messages de personnes trans eaux États-Unis  mais aussi d'anciens guerriers blessés en Iran, en rapport avec ce bras qu'il n'a pas,  lui qui est né sans bras gauche, d'une maladie détectée durant la grossesse de sa mère. Lui qui avait enfant, à cause de cela et harcelé, la hantise des récréations, allait s'occuper pourf passer inaperçu ; il s'est ainsi plongé dans les livres. Lucky Love : "Le premier livre que j'ai emprunté à la bibliothèque, c'était Love Story. Quand j'ai lu ce bouquin, j'ai dû le lire quatre fois d'affilée, je le lisais parce que c'était vraiment une safe place pour moi, un endroit où d'un coup je pouvais m'échapper à mon histoire et à la cours de récré, et me retrouver dans une bulle, c'est magnifique pour ça la littérature."

La danse, l'écriture, la découverte des arts

Sa première passion sera la danse classique, à 5 ans, à partir de là il ne cachera plus cette absence de bras. "Avec la danse, nous confie Lucky Love, ce qui est magnifique est qu'elle a donné un sens, quand on né comme ça en marge de la société on se demande pourquoi, et la danse m'a donné une mission. Instrumentalisé à bon escient, et bien fait, je pense que ce corps pouvait délivrer des messages importants". Il rejoint ici le philosophe Paul B. Preciado qui développe la notion de corps comme instrument politique. Il se met ensuite à 8 ans à écrie des poèmes, tombe sur Barbara à 15 ans et c'est un choc, notamment cette chanson La Solitude : "la première fois que j'entends des mots qui ne viennent pas de moi et pourtant sortent de mon coeur de la poitrine".

Le tourbillon de la vie, les paradis artificiels et le VIH

Viré d'écoles catholiques à la suite, coming out à 15 ans, père absent, mère un peu perdue au débit avec cette idée, il fuit à 15 ans à Bruxelles, habite avec Roméo Elvis, anorexique à 18 ans, diagnostiqué séropositif, al vie défile. "Pour moi ça a été un appel à la vie, on m'a annoncé le VIH le jour de mes 19 Ans. Pour moi c'était vraiment le début de ma vie, c'est à partir de là que j'ai réalisé que j'étais vivant puis que j'étais mort. Bien évidemment aujourd'hui avec le VIH on vit totalement normalement mais simplement les idées qu'on s'en fait... on a l'impression quand on vous l'annonce qu'on porte une petite mort en soit mais cette petite mort, moi, n'a fat que révéler l'intensité de la vie". Une seconde naissance depuis laquelle il bouffe la vie tout le temps, "parce que j'en connais la valeur".Et les paradis artificiels, c'est totalement terminé puisque le paradis c'est maintenant.

La suite dans cette émission, où Lucky Love interprète en exclusivité son tout nouveau single I'm ready. L'album sortira à l'automne.