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Mort de Louis Mermaz, ministre socialiste et mitterrandien historique

Mort de Louis Mermaz ministre socialiste et mitterrandien historique
L’ancien président de l’Assemblée nationale, entre 1981 et 1986, et proche de Mitterrand est mort ce jeudi 15 août, à l’âge de 92 ans. De nombreuses personnalités du PS lui ont rendu hommage.

Disparition

L’ancien président de l’Assemblée nationale, entre 1981 et 1986, et proche de Mitterrand est mort ce jeudi 15 août, à l’âge de 92 ans. De nombreuses personnalités du PS lui ont rendu hommage.

Il était un des symboles du retour de la gauche au pouvoir. Premier socialiste sous la Ve République à présider l’Assemblée nationale, Louis Mermaz s’est éteint à cinq jours de son 93e anniversaire, ont annoncé plusieurs responsables politiques, de droite et de gauche, ce jeudi 15 août. «Louis Mermaz […] nous a quittés à son domicile en Essonne, écrit sur X le président du conseil départemental, François Durovray. Son engagement au service de notre pays a marqué son histoire.» Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a fait part de son «immense tristesse» pour ce mitterrandien de la première heure. «Compagnon de route» de l’ancien président de la République, «son esprit vif nous accompagnait dans tous nos combats, jusque dans ces derniers jours, pendant la campagne des législatives», a ajouté le député de Seine-et-Marne.

Très bon soldat

Né à Paris en 1931, ce professeur agrégé d’histoire est aux côtés de François Mitterrand bien avant le congrès d’Epinay de 1971. Louis Mermaz milite ainsi à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance puis fait partie des fondateurs de la Convention des institutions républicaines en 1965. Elu député de l’Isère sous l’étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste – battu en 1968 avant de reconquérir son siège en 1973 – il est porté à la tête de l’Assemblée nationale le 2 juillet, après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, confirmée par les législatives. Entre-temps, Mermaz a pu goûter à un maroquin, nommé ministre de l’Equipement et des Transports du premier gouvernement Mauroy. Un poste qu’il retrouvera sept ans plus tard, dans le premier gouvernement de Michel Rocard avant de le quitter à nouveau… un mois plus tard pour présider le groupe socialiste jusqu’en 1990 et d’être appelé à l’Agriculture dans les équipes d’Edith Cresson et Pierre Bérégovoy. Très bon soldat, il finira sa carrière ministérielle comme porte-parole et ministre des Relations avec le Parlement avant la deuxième cohabitation.

Maire de Vienne pendant trente ans (de 1971 à 2001), député jusqu’à la même date avant de passer dix ans au Sénat, Louis Mermaz reste dans les mémoires socialistes comme l’un des gardiens du temple mitterrandien, l’un de ceux qui, en 1981, plaidaient pour un «socialisme à la française [qui] ne peut se contenter d’un replâtrage du capitalisme». «Il faut montrer que le socialisme, ça marche !» lançait-il ainsi au congrès de Valence en 1981, celui qui suivait la victoire de la gauche, mettant en garde contre la «dérive vers une vague social-démocratie [qui] débouchera sur un retour au libéralisme».

«Un vrai modèle de défense des libertés publiques et des droits de l’être humain»

Plusieurs personnalités du Parti socialiste ont d’ores et déjà réagi à l’annonce de son décès. L’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis évoque un «intellectuel à l’humour corrosif, compagnon de Mitterrand du congrès d’Epinay à la présidence de l’Assemblée combattant à gauche jusqu’à son dernier souffle lors des élections européennes, il me disait en 2017 : “On s’en remettra on en a vu d’autres”». Le sénateur PS David Assouline salue celui «qui fut de tous les combats de la gauche pour l’égalité». Le patron de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon se souvient d’«un vrai modèle de défense des libertés publiques et des droits de l’être humain […] sans peur du qu’en-dira-t-on». L’ex-sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann souligne «sa sagacité et ses engagements demeurés intacts».

Louis Mermaz était également un auteur engagé. Son ouvrage, les Geôles de la République, dénonçait en 2001 les conditions dans lesquelles les étrangers en situation irrégulière sont retenus. Il faut que je vous dise publié en 2013 raconte soixante ans de vie politique à gauche. La notion de souvenir tient une place importante dans son parcours politique. En 2015, il a légué aux archives nationales 200 cartons de documents qui constituent ses archives publiques et privées. Elles sont à l’origine de la création du fonds Louis-Mermaz, qui retrace cinquante ans d’histoire de la gauche. Hasard ou coïncidence, dans l’un de ses dernières interviews donnée au quotidien le Dauphiné libéré, il déclarait : «Je considère que l’important, c’est ce qui se passe après la mort.»

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