Plombé par les absences, le LOSC a vécu une semaine délicate
Lille a scellé sa semaine de Liverpool à Strasbourg sur une deuxième défaite (2-1). Bruno Genesio, parfois sévère après certains succès, s'est pourtant montré très positif sur l'état d'esprit de son équipe qui, sans un Djordje Petrovic énorme sur, entre autres, deux occasions de Mohamed Bayo (71e) et de Rémy Cabella (87e) de la tête, aurait bien pu repartir de la Meinau avec un ou des points. Mais comment gérer, aujourd'hui, un groupe esquinté par des mois de compétition, essoré par des blessures en tout genre et amoindri, en Alsace, par deux suspensions clés ?
Les absences d'Alexsandro, la poutre de la défense, et de Jonathan David, la star d'attaque, s'ajoutaient à celles de longue durée de Matias Fernandez-Pardo, de Tiago Santos et d'Edon Zhegrova. Et on n'évoquera pas ces mois sans Ismaily, sur le flanc encore hier pour une lésion musculaire à un mollet, ou sans Nabil Bentaleb, l'un des préférés de Paulo Fonseca, la saison dernière, dont l'ombre technique plane sur le milieu de terrain.
Genesio a donc bricolé avec les moyens du bord en revenant à une défense à trois et en espérant ne pas avoir à trop puiser dans son banc, face à des Strasbourgeois très à l'aise à domicile. À la fin de cette douce après-midi d'hiver, Lille devait pourtant envoyer Aaron Malouda, le fiston de Florent, 19 piges, Ethan Mbappé, le frangin de Kylian, 18 ans, plutôt intéressant d'ailleurs, et Angel Gomes, dont on a compris qu'il n'avait pas encore récupéré physiquement depuis sa blessure à un mollet. Cela n'a pas suffi pour revenir au score.
Plus grave : les adducteurs de Zhegrova vont laisser le LOSC six semaines orphelin de son dynamiteur. Quand reviendra-t-il à son meilleur niveau, ensuite ? Devant le programme surchargé à venir, entre Feyenoord mercredi en Ligue des champions, Dunkerque en Coupe de France (le 4 février) et le Championnat, il va bien falloir réfléchir aux derniers jours de mercato. Que peut ambitionner le LOSC avec un effectif aussi fragilisé ? D'autant qu'il reste encore au moins un rendez-vous sur la scène européenne (16es ou 8es), peut-être d'autres à l'échelon français en cas de succès face aux voisins de Ligue 2.
Genesio botte en touche
À une question sur la jeunesse de ses finisseurs, sur la dureté de la période et sur l'idée de devoir se renforcer, l'entraîneur a répondu : « Ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question. » Puis un confrère s'est aventuré : « Vous espérez combien de joueurs avant la fin du mercato ? » « Ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question. » On a bien compris à son visage, à son ton, que le sujet pouvait devenir crispant.
Olivier Létang, le président, ne cesse de parler d'ADN de la victoire dans son club, mais en a-t-il les moyens ? Lille a réussi un début au-delà de ses espérances, notamment sur le continent (12e de C1), mais l'équilibre d'une équipe reste toujours fragile. Et une saison se joue sur les mois qui viennent, pas sur ceux passés. Il risque donc d'y avoir des discussions entre le président et son entraîneur sur les contours du LOSC de l'après-mercato.