Collégienne tuée à Paris : ce que l'on sait du meurtre de Lola, 12 ans, retrouvée dans une malle
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L'émotion est toujours vive à Paris trois jours après la mort d'une jeune collégienne dans le 19e arrondissement de la capitale . Lola, 12 ans, a été retrouvée morte recroquevillée dans une malle, dans la cour de sa résidence. Deux suspects ont été présentés à un juge d'instruction lundi alors qu'une information judiciaire a été ouverte pour meurtre et viol avec actes de torture et de barbarie. Une femme de 24 ans a été mise en examen puis placée en détention provisoire. Que sait-on des faits ? Qui sont les suspects ? France Bleu fait le point.
Le profil de la principale suspecteLa principale suspecte impliquée dans la mort de Lola, 12 ans, est une femme de 24 ans. Lundi, lors du débat à huis clos devant les juges des libertés et de la détention (JLD), elle est apparue le regard déterminé, l'allure juvénile et très calme. De source proche du dossier, il s'agit d'une ressortissante algérienne arrivée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant.
Le 21 août dernier, elle a été interpellée dans un aéroport par les services de police qui ont constaté un défaut de titre de séjour. Comme le prévoit la procédure pour les étrangers sans antécédents judiciaires, une OQTF (obligation de quitter le territoire français) lui a été délivrée, avec un délai de retour volontaire de 30 jours.
Cette femme s'était fait connaître des services de police comme victime de violences conjugales en 2018, a indiqué cette même source. Cette femme de 24 ans n'a pas d'autres antécédents judiciaires. La question de sa santé mentale se pose désormais et donc son éventuelle irresponsabilité pénale. Comme dans toutes les affaires criminelles une expertise va être réalisée. En attendant son état a été considéré comme suffisamment bon pour qu’elle puisse être interrogée et placée en détention provisoire.
Les faitsNe la voyant pas rentrer chez elle après les cours au collège vendredi après-midi, les parents de Lola inquiets avaient signalé sa disparition à la police. Ils avaient ensuite partagé une photo de leur fille vendredi soir sur Facebook, indiquant "alerte enlèvement, notre fille Lola a été vue pour la dernière fois à 15h20 en compagnie d'une fille qu'on ne connaît pas dans notre résidence". C'est plus tard dans la soirée, vers 23 heures vendredi, qu'un homme sans domicile fixe a découvert le corps de l'adolescente sans vie, ligotée et recroquevillée dans une malle. Elle présentait plusieurs plaies à la gorge.
En garde à vue, la principale suspecte oscillait "entre reconnaissance et contestation des faits", selon la procureure de la République de Paris. "Elle aurait entraîné la victime jusqu'à l'appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l'enfant". La principale suspecte aurait alors imposé à la victime "de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d'autres violences ayant entraîné la mort". Elle aurait ensuite "dissimulé le corps dans la caisse".
La suspecte est ensuite revenue sur ses aveux, mais plusieurs éléments la mettent en cause. Sur les images de vidéosurveillance de l’immeuble, on la voit notamment manipuler la caisse dans laquelle le corps de Lola a été caché. C'est l'exploitation de ces images de vidéosurveillance qui avait permis son interpellation à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine) samedi après avoir été identifiée.
Le mobile du crimePour l'instant, le mobile du crime reste mystérieux. Les enquêteurs s'intéressent à une dispute entre la principale suspecte et les parents de Lola, gardiens de l’immeuble. Selon la police, ils ont refusé de lui donner un badge d’accès au bâtiment. La piste de la vengeance est donc explorée, mais la police n’exclut pas non plus l’hypothèse d’un acte gratuit ou en lien avec le profil de cette femme. Les actes de torture subis par Lola, et les mystérieux chiffres inscrits en rouge sous ses pieds pourraient aller dans ce sens.
Quoi qu’il en soit, ce meurtre n’a rien à voir avec les rumeurs qui ont pu courir ces derniers jours, comme l'affirme l’avocat de la suspecte, maître Alexandre Silva. "La question relative au trafic d'organes, ce n'est pas un sujet, ça n'a jamais fait partie des débats et je ne doute pas que cela n'en fera jamais partie", insiste-t-il. "La seconde rumeur consisterait à parler de rituel sur des enfants, là aussi c'est n'importe quoi. Il faut donc que ces rumeurs cessent et que l'on essaye de penser à l'horreur que traverse la famille de la victime et il n'est pas nécessaire de les accabler avec des élucubrations de cette sorte", continue l'avocat. Selon le parquet de Paris, la jeune femme de 24 ans "n'évoquait pas devant les enquêteurs le moindre échange au sujet de vente d'organes".
Les autres suspectsDans cette affaire, en plus de la principale suspecte, trois autres personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue, dont la sœur de la suspecte, âgée de 21 ans, et deux hommes sans lien de parenté. C'est un de ces hommes, âgé de 43 ans, qui est donc mis en examen ce lundi soir et placé sous contrôle judiciaire. Lors de sa garde à vue, il a reconnu avoir transporté la principale suspecte "à sa demande, ainsi que deux valises et la caisse en plastique dans son véhicule de fonction, de Paris jusqu'à son domicile situé à Asnières-sur-Seine". Il déclare également y avoir accueilli la suspecte avec les valises et la caisse.
Vive émotion dans le quartier, une cellule psychologique dans le collège de la victimeDurant le week-end, de nombreux habitants ont témoigné de leur tristesse et de leur effroi en déposant des fleurs sur la grille de la résidence de la famille de la victime et un muret conduisant au bâtiment.
Le rectorat a annoncé la mise en place de cellules de soutien psychologique pour les élèves et pour les personnels du collège où était scolarisée Lola et des écoles du secteur. Ce lundi matin, le maire du 19e arrondissement, François Dagnaud, a tenu à se rendre avec son équipe au collège Georges-Brassens où était scolarisée Lola. "C'est une épreuve terrible que traverse ce collège, cette communauté scolaire et tout un quartier", a-t-il dit_. "Aujourd'hui c'est le temps du deuil, de l'enquête qui avance semble-t-il rapidement_", a-t-il ajouté. Une cellule psychologique est également proposée aux habitants du quartier "car l'émotion est à son comble", a annoncé le maire.
La maire de Paris Anne Hidalgo s'est rendue au collège pour rencontrer la communauté éducative, a indiqué la mairie. Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, a, lui participé à une minute de silence dans la salle des professeurs de l'établissement, puis dans la classe de 5e de Lola, selon le ministère.
Une marche blanche est prévue mercredi à 15h devant la mairie du XIXe.
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