Affaire Lola : torture vengeresse ou meurtre gratuit ?

Toujours selon Europe 1, après avoir déroulé les faits sur la mort de Lola, la suspecte Dahbia B. a immédiatement réfuté la version qu'elle venait de livrer aux enquêteurs. Le média explique que la jeune femme soutient avoir raconté "un rêve et non la réalité" avant de se perdre dans des explications très confuses. Elle prétend s'être défendue face à un agresseur non identifié et s'être battue contre un fantôme puis jure que jamais elle n'aurait pu tuer un enfant.

Pourtant la première version, aussi difficile à entendre ou à lire est-elle, coïncide avec les conclusions de l'autopsie selon lesquelles Lola est morte asphyxiée, sans doute à cause de scotch collé sur son visage. Les coups et plaies observés sur le corps et le cou de l'adolescente ont été faits post-mortem selon le rapport du légiste. Là encore cela correspond avec la temporalité des faits dans les premiers aveux de la suspecte.

Pendant sa garde à vue, la suspecte a été auditionnée plusieurs fois mais c'est lors de son quatrième passage devant les policiers, que Dahbia B. a détaillé les derniers moments de l'adolescente dont Europe 1 livre le récit. Entre 15h20 et 17h environ, horaires auxquels la suspecte a été filmée entrant et sortant de l'immeuble, la jeune femme s'est rendue dans l'appartement de sa soeur en entrainant Lola avec elle. Elle explique ensuite avoir demandé à la collégienne de se doucher avant de l'abuser en l'obligeant à des actes sexuels lors desquels la suspecte dit avoir joui selon le média Après quoi la suspecte raconte avoir scotché le visage de la jeune fille et asséné son corps de plusieurs coups de ciseaux et de couteaux, dont deux à la gorge. A la fin de ce récit déjà atroce, la suspecte ajoute avoir bu un peu de sang de la victime et en avoir conservé dans un flacon. Le contenant n'a pas été retrouvé.

C'est une nouvelle voie qui s'ouvre mais le mobile de la vengeance a des failles. S'il est question d'une altercation aucun coup ne semble avoir été échangés après le refus de la mère de Lola de fournir un badge à la suspecte. Il apparait donc difficile d'imaginer que pour un simple refus, la suspecte a volontairement décidé de se venger en violant, torturant et tuant la fille des gardiens de l'immeuble. Lors de la garde à vue, la jeune femme aurait dit avoir confondu Lola et sa mère mais l'explication est là encore difficile à croire. Enfin, l'autre limite à la thèse de la vengeance est qu'après avoir vu les images de vidéosurveillance montrant la suspecte, les parents de Lola ont dit ne pas connaître la jeune femme.

C'est lorsque les enquêteurs ont eu connaissance d'une altercation entre la principale suspecte et la mère de Lola qu'ils se sont mis à réfléchir à une potentielle vengeance. Les semaines précédant la mort de l'adolescente, la suspecte Dahbia B. était hébergée par sa soeur qui vit dans l'immeuble où la famille de Lola habite et assure le gardiennage. La jeune femme aurait alors demandé à la mère de la collégienne de lui fournir un badge d'accès pour pouvoir entrer dans l'immeuble, ce qu'aurait refusé la gardienne.

La doute plane toujours sur les raisons qui ont mené à la mort sordide de Lola, une adolescente de 12 retrouvée décédée dans une malle à paris le vendredi 14 octobre. Les enquêteurs ont toutefois isolé deux pistes : la première envisagée depuis le week-end mise sur un "meurtre gratuit sur fond de marginalité" et l'autre plus récente également révélée par le Parisien table sur un acte de vengeance après une altercation entre la suspecte et la mère de Lola.

FIN DU DIRECT - Le maire de Fouquereuil, dans le Pas-de-Calais, commune où se sont réfugiés les parents de Lola après le drame survenu ce week-end, a indiqué à BFM TV, ce lundi, s'être longuement entretenu avec la famille de la jeune victime. Alors que le travail d'enquête suit son cours, l'édile a fait savoir qu'il comptait organiser une cérémonie d'hommage à Lola. Pour l'heure, aucune précision quant à la date ou la forme de cet hommage n'a été dévoilée.

D'après les informations du Parisien lundi soir, les enquêteurs pourraient également suivre la piste d'une possible vengeance de la principale suspecte à l'encontre de la famille de Lola. Le quotidien francilien affirme que la mère de l'adolescente décédée aurait eu une altercation avec Dhabia B. au sujet d'un badge d'accès à l'immeuble. Hébergée par sa sœur dans l'immeuble, la principale suspecte dans cette affaire se serait vu refuser sa demande de badge par la mère de la victime, également gardienne d'immeuble.

L'avocat de la défense a pris la parole lundi soir, après l'annonce du placement en détention provisoire de sa cliente, la principale suspecte dans l'affaire Lola. S'il a eu un mot pour les parents de la victime, comme le rapporte L'Obs, Me Alexandre Silva a surtout souhaité mettre fin aux rumeurs qui circulent. "Actuellement, je trouve absolument inhumain de laisser circuler des rumeurs qui ne sont pas vérifiées", a-t-il commencé écartant dans la foulée la "rumeur" d'un meurtre lié à un trafic d'organes. Cela "n’a jamais fait partie des débats et n’en fera jamais partie", a-t-il insisté, avant de balayer également la rumeur de "rituels sur des enfants". "Là aussi c’est n’importe quoi", a fait savoir Me Alexandre Silva. 

D'après le journaliste de BFM TV, Benoît Ballet, qui a recueilli le témoignage des parents de Lola, ces derniers estiment que "les jours les plus durs [sont] devant eux". Et pour cause, au-delà de tout le travail d'enquête, puis de deuil et de justice, "ces parents n'ont toujours pas pu voir le corps de leur petite fille", explique le journaliste. Lundi après-midi, les parents de Lola attendaient toujours des informations de la part des enquêteurs de la police.

Une juge des libertés et de la détention a annoncé lundi soir, en début de soirée, que la principale suspecte du meurtre de la petite Lola a été placée en détention provisoire ce 17 octobre. Elle est soupçonnée du "meurtre" et de "viol aggravé" sur la jeune fille de 12 ans retrouvée dans une malle ce week-end.

Après le meurtre sordide de leur fille Lola, 12 ans, les parents de l'adolescente ont quitté Paris, nous apprend ce soir BFM TV. "Ils se sont réfugiés chez la grand-mère paternelle" de Lola, dans un village du Pas-de-Calais. S'ils n'ont pas tenu à être filmés, ils ont tout de même confié au journaliste de BFM TV aller "très mal", qu'"ils ne regardaient plus leur téléphone, ne regardaient plus la télévision et avaient du mal à penser à autre chose qu'à leur petite fille".

Dahbia B. principale suspecte dans l'affaire de la mort de Lola vient d'être mise en examen fait savoir Le Parisien. La jeune femme est passée devant le juge d'instruction ce lundi 17 octobre et le parquet a requis contre elle la détention provisoire.

Les raisons qui ont poussé la principale suspecte à agir dans l'affaire de la mort de Lola sont toujours inconnues mais les enquêteurs ont déjà pu éliminer certaines pistes dont celle du trafic d'organes. L'hypothèse était sur la table depuis qu'un témoin, celui qui a aidé Dahbia B. a transporté les malles dont celle contenant le corps de Lola, a expliqué à la police que la jeune femme lui avait parlé d'un telle business. Depuis les enquêteurs ont définitivement mis ce scénario de côté et poursuivent leurs recherches. 

Pourquoi la principale suspecte s'en serait prise à Lola ? Quel pourrait être son mobile ? Les enquêteurs n'en encore ont aucune idée. Ils ne savent pas non plus si l'adolescente et Dahbia B. se connaissaient (les parents de Lola disent, eux, ne pas connaître la jeune femme), ce qui pourrait aider l'avancée de l'enquête. Ce sont autant de questions auxquelles les enquêteurs cherchent des réponses mais pour l'heure la piste privilégiée concernant le mobile est qu'il n'y en n'aurait pas. Selon Le Parisien, hier soir les enquêteurs privilégiaient la piste "d’un meurtre gratuit et insensé sur fond de marginalité".

La dernière fois que Lola a été vue vivante c'est par la caméra de vidéosurveillance de l'entrée de son immeuble dans l'après-midi de vendredi vers 15h20, à la sortie de ses cours. Elle est alors suivie ou accompagnée par la principale suspecte, Dahbia B. Impossible de savoir ce qu'il se passe ensuite jusqu'à ce que la jeune femme de 24 ans quitte l'immeuble avec deux valises sous l'objectif des caméras. La suspecte charge les malles dans un véhicule conduit par le second suspect et s'en va à bord de ce même véhicule mais revient quelques heures plus tard, chargée des valises. Elle retourne chez sa soeur, résidente du même immeuble que la famille de Lola, aux alentours de 22 heures avec les valides qu'elle laissent dans la cour du bâtiment.

Vers 23 heures, un SDF découvre la malle et son contenu funeste : le corps de Lola recroquevillé, attaché aux chevilles et aux poignets. La jeune fille présente alors des plaies importantes au cou et porte de deux post-il sur lesquels sont inscrits les chiffres 1 et 0 sur chacun de ses pieds. L'autopsie a toutefois révélé que c'est par asphyxie que la jeune fille est morte.