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Liverpool-Villarreal : Comment la data fait la loi chez les Reds, dans le recrutement, le staff et la…

LiverpoolVillarreal  Comment la data fait la loi chez les Reds dans le recrutement le staff et la
Liverpool, qui reçoit Villarreal ce mercredi en demi-finale de Ligue des champions, est devenu l'un des cadors en analyse de données, que ça soit pour son recrutement, sa préparation ou la composition de son staff

Si on vous demande de citer les légendes de Liverpool, vous répondrez évidemment, du tac au tac, Steven Gerrard, Kenny Dalglish, Robbie Fowler ou Gérard Houllier. Rajoutez Damien Comolli à cette petite liste et on sera bons. Oui, on parle bien du président du TFC, qui a permis au club de la Ville rose de remonter en L1, lundi. Car les Reds, qui disputent une demi-finale de Ligue des champions ce mercredi contre Villarreal, peuvent remercier le Français, arrivé en 2010 sur les bords de la Mersey, d’avoir intégré les datas dans le processus de recrutement des joueurs, à la base du succès des troupes de Jürgen Klopp.

Pour faire simple, en arrivant à Liverpool, Comolli a repris ce qu’il avait commencé à entreprendre à Tottenham, en 2007. S’il n’a pu continuer sa collaboration avec l’agence britannique spécialisée en data Decision Technology, qui proposait une énorme base de données aux Spurs, à cause d’un contrat liant les deux entités. Il a fini par recruter ses deux meilleurs atouts, Michael Edwards et Ian Graham, qui sont encore aujourd’hui au club.

« Un travail en amont considérable »

« On a fait de plus en plus appel aux stats, pour que tout soit épluché, qu’il y ait une marge d’erreur de plus en plus réduite, explique Antonio Salamanca, ancien recruteur de Liverpool et de… Villarreal. Tous les lundis ou mardis, je recevais des données sur des joueurs évoluant dans mon championnat. Il y a un travail en amont qui est considérable. » L’un des premiers joueurs de l’ère Comolli à être recruté par la data est Jordan Henderson, alors à Sunderland, en 2011. Malgré des débuts cahin caha, le milieu de terrain est aujourd’hui l’un des capitaines des Reds.

Pour un peu plonger dans les secrets d’un recrutement par données, on a demandé à Duan Baker, data football scout aux Mamelodi Sundowns, en Afrique du Sud, de nous expliquer le processus :

On travaille tous sur la base de deux indices, le KPI (key performance indicator) et le KAI (key attribute indicator), que tu modifies en fonction de ton style, de la philosophie de jeu de ton équipe. Tu dresses ensuite cinq à dix critères que les joueurs de ton club ont à chaque poste, avec des données pour chaque critère, comme la vitesse. Du coup, les joueurs à recruter que tu vas chercher dans ta base doivent avoir des données supérieures à celles de tes joueurs. On établit ensuite une liste de joueurs qui correspondent aux critères fixés. »
La réalité du terrain

« Facile », diront les amateurs de Football Manager. Sauf que le processus n’est pas terminé. Une fois les profils cernés, les clubs envoient généralement des scouts quand même observer le joueur. « Les datas aident à vous amener dans la bonne direction, mais ne vous font pas arriver à destination, reprend le Sud-Africain. L’une des choses que tu ne peux pas mesurer, c’est le caractère, le leadership du joueur. » Et tous les facteurs annexes qui font que le joueur va bien s’adapter au pays, à la ville, à son nouveau statut, son nouveau salaire.

Meet the physicist who leads our data department...

Ian Graham tells the story of his journey from budding scientist to #LFC director of research in our latest Behind the Badge ????

— Liverpool FC (@LFC) June 15, 2020
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Car, parfois, les datas ont beau montrer que vous tenez une pépite, l’échec peut être cuisant. « Je suis un "data guy", donc je crois plus aux datas qu’aux jugements des scouts, mais parfois ce n’est pas assez, explique Henry Stott, directeur actuel de Decision Technology. Nous, on a l’exemple de Roberto Soldado qui avait de super datas et qui a été un échec total à Tottenham, et on ne comprend toujours pas. »

Alors, pourquoi, à Liverpool, les échecs dans la politique de recrutement sont peu nombreux ? « Ils comprennent les stats, mais ils s’attachent aussi à l’humain, juge Duan Baker. Jurgen Klopp comprend le joueur moderne, il comprend les difficultés d’avoir des caractères comme Salah et Mané. » On peut aussi citer le Colombien Luis Diaz, arrivé cet hiver en provenance de Porto, qui s’est fondu dans le collectif des Scousers comme s’il connaissait le système de Klopp à la perfection.

Klopp recruté aussi grâce aux datas

D’ailleurs, l’entraîneur allemand avait lui aussi été recruté par les Reds sur les bases de la data : « Sa dernière saison à Dortmund avait été désastreuse, raconte Ian Graham dans le podcast Freakonomics. J’ai analysé dix saisons de Bundesliga et on s’est rendu compte que le BVB était la deuxième équipe la moins chanceuse sur cette période. Et nos données montraient qu’ils étaient toujours la deuxième meilleure équipe d’Allemagne. »

Au-delà du recrutement, Liverpool utilise la data à tous les étages du club. Elle intervient ainsi dans les décisions techniques, tactiques du club, avec un centre d’analyse de la performance qui est l’un des plus développé du monde et un data staff de six personnes venues d’univers différents : un astrophysicien, un ancien joueur d’échecs, des anciens de l’organisation européenne de recherche nucléaire, un docteur en philosophie… Bref, sacré melting-pot.

Echecs et mathématiques

« On peut tirer des données de beaucoup de choses, indique Gautier Stangret, auteur de Le football est une science (in) exacte. Quand les joueurs arrivent au centre d’entraînement, ils remplissent des questionnaires pour savoir ce qu’ils ont mangé, comment ils ont dormi. Tout ça va être quantifié pour voir dans quel état mental et émotionnel se trouve le joueur. Un résultat de foot se joue à pas grand-chose, les clubs font la course à l’armement statistique pour faire basculer un match à leur avantage. »

OK, mais le joueur d’échecs, qui se trouve être aussi un professionnel de l’industrie énergétique, il apporte quoi ? Henry Stott trouve l’idée ingénieuse : « Un joueur d’échecs peut regarder le plateau en une fraction de seconde et recréer ensuite la situation sur un tableau blanc et remettre parfaitement les pièces au bon endroit. Il n’y a pas de perte de temps. Et au football, c’est la même mécanique. Le joueur en regardant en une fraction de seconde la situation va savoir ce qu’il a à faire en fonction d’où sont positionnés les joueurs. »

Le live tracking, la prochaine étape

Liverpool s’appuie ainsi sur de l’imagerie vidéo particulièrement développée pour analyser les zones de jeu et travaille avec l’intelligence artificielle pour savoir ce que doit faire un joueur dans une situation précise. « Sur un écran en 2D, on va par exemple analyser à chaque seconde l’écart entre le latéral et le central et voir qu’à la 70e minute, il grandit, détaille Gautier Stangret. Donc, à ce moment, il y a une faille à exploiter à cet endroit. Ça s’appelle le live tracking et c’est quelque chose qui va se développer si la FIFA l’autorise, car c’est un avantage indéniable pour les clubs qui savent utiliser ça. »

« On a des datas sur chaque ballon que touchent les joueurs durant un match, où il se trouvait sur le terrain et ce qu’il s’est passé après, confirmait Ian Graham. C’est fait par l’optical tracking, la même technologie utilisée pour suivre les missiles à la base. Mais c’est plus facile avec un joueur qu’un missile. Ils se déplacent plus lentement. »

De là à voir les entraîneurs avec une oreillette sur le bord du terrain et les plans de jeu dans la main comme au football américain, il n’y a qu’un pas qu’on pourrait facilement effectuer. « Avec plus de changements possibles, tu as plus de possibilités de t’adapter à la situation, faire entrer le joueur dans une zone que les datas ont mise en avant. On n’en est pas encore là, mais au foot US, avec des effectifs de 50 joueurs, tu peux avoir une réponse à tout. » Il va sûrement falloir agrandir la cellule de recrutement.

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