Line Renaud : "La fin, je la sens venir, elle est à ma porte : ben, qu ...
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Lorsque le sida arrive, les premiers malades ne sont plus des criminels : l'homosexualité vient d'être dépénalisée. Mais la France ne veut pas de ces malades. "Quand je me suis mise à défendre ces malades, j'ai reçu des lettres d'insultes en pagaille", raconte Line Renaud. "Elisabeth Taylor m'avait prévenue : elle m'a dit, tu vas voir, tu vas perdre ta popularité. Et c'est ce qui s'est passé. Et c'est ce qui lui est arrivé en Amérique. Mais elle disait : plus tu auras de lettres d'insultes, plus il faudra leur expliquer ce qu'est le sida. Et tu verras, ce sera admis, les gens vont comprendre, et ce sera une maladie comme les autres."
Alors que l'on traite de mieux en mieux le sida grâce aux progrès médicaux, Line Renaud a connu l'époque où la maladie faisait des ravages. "Je ne connaissais rien de la souffrance comparé à ce que j'ai appris de la souffrance depuis le sida. Au début, il n'y avait rien, on ne pouvait vendre que de l'espoir. J'ai vu des malades du sida tellement souffrir que je ne vois pas de souffrance supérieure."
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Son avortement clandestin à 18 ans : "C'est horrible"
Pour la comédienne, l'inscription de l'IVG dans la Constitution est "une des plus belles choses qui puisse arriver à la France". "Je suis passée par les faiseuses d'ange", raconte-t-elle. Un avortement clandestin qu'elle a subi à 18 ans. "C'est un couloir tout noir, une femme que je n'ai pas vue... Tout est noir. Et puis, elle est arrivée avec deux aiguilles. Ça a saigné, donc je n'étais plus enceinte. Seulement j'ai fait une septicémie : on a fait venir notre docteur de famille, qui a fini l'avortement sur la table de la salle à manger. C'est horrible."
"Je veux mourir chez moi, dans mon lit, avec mon chien"
À 95 ans, Line Renaud a aussi une vision très lucide de la mort. "Je ne me vois pas vieillir", assure Line Renaud. "Je le sens, mais je ne suis pas fixée sur l'âge, je ne l'ai jamais été. Je vois des amis qui disent : 'Mon dieu, je vais avoir 50 ans !' Mais 50 ans, c'est merveilleux ! Alors je leur dis que ça ne fait que commencer. Moi, je suis plus près de la fin ! La fin, je la sens venir, elle est à ma porte : ben, qu'elle frappe !"
"Dans la vie, il y a la mort", rappelle Line Renaud. "Plus on approche d'âges avancés, plus on s'approche de la mort. Je ne souffrirai pas comme ma mère, je ne verrai plus jamais ça à la maison. Moi, je veux que ce soit chez moi, dans mon lit, avec mon chien Pirate à côté de moi. Et j'aimerais que ce soit dans mon sommeil." Elle se prononce évidemment pour l'aide active à mourir. "Moi, je demanderai à quelqu'un de m'aider."