Lille. Des pavés posés tout le mois de septembre, en mémoire des ...
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Le 11 septembre dernier, trois pavés de la mémoire ont été installés à Lille (Nord), en hommage à trois familles, victimes de la rafle de septembre 1942. « Je twisterais les mots s’il fallait les twister, pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez. » Ces paroles ont été écrites il y a plus de 60 ans par Jean Ferrat, qui soulignait l’importance du devoir de mémoire.
Aujourd’hui encore, ce travail est plus que jamais d’actualité : c’est pour cette raison que partout en Europe, des mairies décident de poser des « Stolpersteine » (pavés de la mémoire) devant d’anciens logements de victimes de la Shoah.
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Si ces pavés devaient être originellement posés en mai, un désaccord entre l’association Lille-Fives 1942 et la Ville de Lille a nécessité le report de la cérémonie au 11 septembre 2024. C’est en tout cas à cette date précise, il y a 82 ans, le 11 septembre 1942, que 500 personnes juives de toute la région sont regroupées à la gare dédiée au transport de marchandises de Lille-Fives.
Malgré une soixantaine de vies sauvées grâce à des cheminots et infirmières, la plupart sont déportés et exterminés à Auschwitz.
Des poses de pavés tout au long du mois de septembre 2024
Si les premiers « Stolpersteine » posés à Lille datent de mai 2023, ce sont trois nouvelles familles auxquelles la ville a rendu hommage, dans trois quartiers différents, à l’initiative de Lille-Fives 1942 et de la mairie :
- Abraham Grudki, 73, rue de la Monnaie : à cette adresse vivaient Abraham et Léa Grudki, ainsi que leur fille, Renée. Le 11 septembre 1942, la « Feldgendarmerie » (force militaire allemande) à leur domicile : Léa et Renée, seules dans l’appartement, parviennent à s’enfuir et à se cacher jusqu’à la fin de la guerre. Abraham, alerté, rentre rapidement sur Lille, alors qu’il était sur un chantier dans la Marne. Il se fait arrêter le 3 octobre et est déporté à Auschwitz le 24 octobre 1942, d’où il ne reviendra jamais. Maintenant, il est possible de voir un pavé couleur cuivre, incrusté dans le sol devant le 73, rue de la Monnaie, dernier domicile d’Abraham Grudki.
- Jonas et Chaja Radoszycki, 12, rue de la Paix d’Utrecht : à cette adresse, ce sont cette fois-ci deux pavés qui seront posés devant l’immeuble pour rendre hommage à Jonas et Chaja Radoszycki. Ce couple de Polonais a été déporté le 17 septembre 1942 vers Auschwitz, où ils seront assassinés. Leurs trois enfants ont en revanche été sauvés et cachés à Bailleul, dans les Flandres.
- Leib, Riwka et Liliane Rozenpik, 30, rue Jacquemars-Giélée : la famille Rozenpik, originaire de Pologne, a été déportée à Malines le 11 septembre 1942, puis à Auschwitz où ses membres seront assassinés. Ce sont trois pavés qui ont été inaugurés devant leur dernier logement.
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Pendant le mois de septembre, plusieurs cérémonies sont prévues pour la pose de nouveaux « Stolpersteine ». Le vendredi 20 septembre, ce sera au 86, rue Gambetta ; 145, rue Gambetta ; et 3, rue du Court-Debout. Le 30 septembre, les cérémonies auront lieu au 25, rue de Valmy ; 49, rue de Tournai et 133, rue Gustave-Delory.
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